Mauritanie : La police anti-émeute réprime sévèrement une marche pacifique des militants du collectif : "Touche pas à ma nationalité



Des manifestants dans les rues de Nouakchott


Le samedi 10 septembre courant, la police mauritanienne a sévèrement réprimé une marche pacifique organisée par le collectif " Touche pas à ma Nationalité ". Ces jeunes entendaient marcher jusqu'au Palais Présidentiel pour remettre une lettre de protestation au Chef de l’Etat, dénonçant les méthodes utilisées pour l'enrôlement de la population. Selon les manifestants cette opération vise à priver de la nationalité mauritanienne une grande composante de la population essentiellement noire.

Le 5 août dernier lors de son grand oral à l'occasion du deuxième anniversaire de son investiture, le président de la République Mohamed Ould AbdelAziz a rejeté en bloc cette accusation en insistant sur le fait que l'objectif de cette opération est de sécuriser l'état-civil dans le pays.

Il faut préciser que les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et de coups matraques, pour disperser les manifestants qui ont été contraints de riposter par des jets des pierres. Les affrontements entre la police anti-émeute et manifestants ont duré quelques heures avant le retour au calme en début d'après-midi.

Il s'agit de la première grande sortie des acteurs du collectif après une série de sit-in devant les bureaux de recensement et des contestations dans les grandes capitales occidentales notamment à Paris dont la plus récente a eu lieu le 1er septembre courant devant la résidence du Président Aziz venu participer à une réunion sur la Libye.

Selon la version officielle des autorités mauritaniennes, l'enrôlement vise à sécuriser les pièces d'état-civil sur la base de la biométrie. Faux ! rétorquent certains acteurs de la société civile et formations politiques qui dénoncent une opération discriminatoire car gérée d'une manière unilatérale alors que toutes les composantes de la population devraient être associées.

Les protestataires réclament surtout la révision de la commission de supervision et des commissions départementales pour qu'elles soient plus représentatives des différentes composantes de la population mauritanienne et la facilitation de l'enrôlement par la suppression de toutes les tracasseries qui gênent le bon déroulement de l'opération.

Des préoccupations transmises aux plus hautes autorités du pays mais qui sont renvoyées aux calendes grecques. C'est donc une situation explosive qui vient s'ajouter à la tension qui existe déjà dans le pays.


Massiré DIOP


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Quelle honte !