La cueillette des plantes alimentaires en pays soninké, Sénégal depuis la fin du XIXème siècle : histoire et devenir d'un savoir faire
Dans cette région soninké du Sénégal, la cueillette a joué jusqu'à ces dernières années un rôle important dans l'équilibre des besoins alimentaires, en période de suffisance ou de pénurie. C'était une activité régulière, socialement organisée, qui reposait sur un savoir-faire et des techniques (gestion du milieu, cueillette et préparation des plantes). Pratique surtout féminine et servile au 19e siècle, elle s'est étendue à tous les groupes sociaux pendant la période coloniale. Elle est restée marquée par des images ambivalentes : valorisée comme un moyen de survie et symbole de fécondité, elle est aussi source de honte comme signe de pauvreté. Depuis la fin des années 1960, cette activité connaît un recul important, lié à la dégradation de l'environnement et aux transformations socio-économiques de cette région (émigration, cultures irriguées...). C'est un ensemble de ressources et de savoirs qui risque ainsi de disparaître si on ne parvient pas à le revaloriser, en tenant compte de l'évolution des besoins et des modes de vie. (Résumé d'auteur)

" ... C’est pour avoir mangé une fois dans un village près de Bakel – une seule fois au cours de mes nombreux séjours – un plat de semoule de mil cuite avec sa sauce que je me suis intéressée au sanglé des sources écrites. Bien que les témoignages anciens sur cette région n’y fassent pas référence, on peut comparer le sanglé avec les plats soninkés à base de semoule, nyecce, ou d’un mélange de farine et de semoule fine, jura et fanso... "