« Des faits isolés, liés au trafic de drogue », a estimé hier le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez-Rubalcaba. « Des échauffourées sans grande importance et qui n'ont rien à voir avec des émeutes racistes », a répondu presque en chœur le maire de Roquetas de Mar, avec le souci manifeste de minimiser la gravité des faits.
Dans cette ville de 80 000 habitants proche d'Almería, en Andalousie, de violents affrontements ont eu lieu ce week-end entre des immigrés africains et des Espagnols d'origine gitane, après le meurtre d'un Sénégalais de 28 ans, tué à coups de couteau. Dimanche soir, des Africains ont attaqué une ambulance avec des pierres et des bouteilles de verre. D'autres ont mis le feu à des containers d'ordures et mis en place des barricades bloquant une route d'accès à Roquetas de Mar, ce qui a provoqué la riposte des forces de l'ordre. Au cours de deux nuits d'émeutes successives, où gardes civils et pompiers ont été dépassés par les événements, huit Africains ont été interpellés et trois policiers blessés. Hier matin, environ 300 immigrés africains, appuyés par un syndicat agricole andalou, s'étaient rassemblés devant la mairie pour protester contre la version officielle.