Quand les bergers Peulhs provoquent les paysans Soninké

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Entre les bergers peulhs et les paysans Soninké, ça n'a jamais été le grand amour tant les histoires de confrontation entre eux sont nombreuses.

L'origine du conflit sénégalo-mauritanien aurait pour origine une querelle entre paysans soninké et bergers peulhs qui aurait tourné au drame.

Dans bien des cas, ce sont les bergers peulhs qui envoient paître leurs animaix dans les champs des cultivateurs Soninké en ouvrant des brêches sur la clôture entourant le champs. Ce genre de provocations se termine souvent en réglements de compte ou en querelles tournant dès fois au drame.

C'est ce qui s'est passé il y a quelques jours à Waoundé. Un berger peulh a fait pénétrer son troupeau dans le champ d'un cultivateur soninké (waoundanké) dans les champs de Diabali, une querelle s'en est suivi. Le fils du propriétaire du champ qui était venu séparé son père du berger peulh a reçu un coup de couteau en pleine poitrine de la part du berger peulh. Bien entendu, l'attitude du père a été de porter secours à son fils gravement blessé. Le blessé a été transporté d'urgence à l'hôpital de Ourrossogui à quelques dizaines de kilomètres de Waoundé. Par la grâce d'ALLAH, il n'a pas succombé à ses blessures mais a été sérieusement blessé.

Le berger criminel, auteur du coup de couteau est actuellement entre les mains des gendarmes de la brigades de Waoundé. J'espère insha ALLAH qu'il passera le reste de sa misérable vie en prison.

La plupart de ces bergers n'ont aucun respect à l'égard des Soninké malgré le fait qu'ils reçoivent beaucoup de biens et cadeaux de la part des Soninké. Nombreux sont les Soninké qui confient leur bétail à ces bergers peulhs moyennant un paiement mensuel. Et il arrive que les bergers viennent annoncer la mort des moutons, boeufs et chèvres qui leur ont été confiés, en prétextant une famine terrible, mais sans fournir de preuve.

Fodyé, effectivement, c'est à la suite d'une même histoire entre un berger et un soninké du village de Diawara qui nous avait conduit au drame sénégalo-mauritanien de 1989-1993 et dont les séquelles persistent toujours.

Et comme tu le dis si bien, les bergers peulhs n'ont aucun respect vis-à-vis des cultivateurs, surtout quand ils sont Soninkés. Ils mettent tous les stratagèmes possibles en place pour détruire les champs. Ils considèrent leurs animaux plus que les hommes. C'est révoltant, comment ces imbéciles traitent les Soninkés de la vallée. Combien de fois, ces gens-là ont eu à détruire les champs des pauvres cultivateurs de la vallée (nous avons vécu le même scénario plus d'une fois à Kaédi), à violenter les pauvres cultivateurs, toujours avec l'arme blanche et des gourdins.

En plus de cette attitude malveillante qui consiste à détruire les récoltes, à violenter les Soninkés, à voler leur troupeau qu'on leur confie, ils viennent passer des jours et des jours dans nos murs soit pour se soigner, soit pour se gaver quand ils n'ont plus rien à manger, soit pour faire les courses dans nos villages. Je pense que même si l'hospitalité soninkée est une porte ouverte à tous les étrangers, il faille reconsidérer les rapports avec ces bergers criminels, à défaut de fermer le robinet devant eux. Car on n'a trop été victime de leurs conneries.