"Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse".(Alfred de Vigny). "Je rends un hommage bien mérité à l'amitié quand elle est sincère et à la parenté quand elle est bien entretenue". http://smk.eklablog.com/
Après les inondations qui ont fait de nombreux sinistrés, c'est le liquide précieux qui se fait rare dans la région de Matam. Du fait de la vétusté des équipements des forages, la vie des populations devient de plus en plus difficile. Un calvaire qui intervient au moment où les fortes pluies ont laissé la place à une forte canicule, en ce moi bénis du ramadan. Mais malgré cette souffrance des populations, les autorités font la sourde oreille. Ces compatriotes sont laissés à eux-mêmes. Aujourd'hui ce sont les émigrés qui tentent de sauver des vies humaines.
En fait, depuis le début des précipitations, de nombreux puits ont été submergés par les eaux de la crue. De la même manière, les pannes répétées des forages sont venues compliquer la situation. Avec la vétusté des équipements, ces forages ne tiennent plus. Mais aucune réaction concrète n'a encore été notée dans le sens d'améliorer la situation. Ce ne sont pas les habitants de Ranérou Ferlo qui diront le contraire. Dans cette nouvelle capitale départementale, les populations sont restées quinze jours sans eau. Une véritable catastrophe qui a été décriée sur tous les toits. Il aura fallu attendre des jours avant qu'une solution ne soit trouvée à la panne du forage. Un drame, selon le vieux Alhassane Bâ, « c'est comme si nous ne sommes pas du même pays. Juste après l'arrêt du forage, nous avions informé toutes les autorités, mais elles ont mis du temps avant de venir à notre secours. C'est une situation que nous avons vécue difficilement, car comme vous le savez, Ranérou est une localité extrêmement enclavée. C'est ce qui a poussé les femmes à se rabattre sur les marigots. Nous avons tous de la boue dans le ventre. C'est incroyable mais vraie ». Les grands éleveurs qui se trouvent dans cette zone sylvo-pastorale doivent leur salut au Prodam. Le projet pour le développement agricole de Matam, cofinancé par le gouvernement le Fida et la Boad.
Les forages, vétustes, ne peuvent plus satisfaire la demande
Dans le cadre de son programme d'action, le projet a réalisé trois forages pastoraux. Les seuls points d'eau disponibles dans tout le département qui permettent l'abreuvement du bétail. C'est le même calvaire vécu par les populations de la grande ville de Ourrossogui. Du fait de la démographie de cette ville, capitale économique du Fouta, le forage a du mal à satisfaire la forte demande. Une situation décriée depuis trois années. Mais jamais une solution n'a été trouvée. Durant quatre jours, les habitants de Ourrossogui ont parcouru des dizaines de kilomètres, à la recherche du liquide précieux. Les jeunes femmes, elles, se sont tout simplement tournées vers les marigots pour le linge familial. Ce qui, selon Abdoulaye Sy, membre de l'association des jeunes pour le développement de Ourrossogui, est inacceptable. « Comment peut-on laisser cette situation perdurer. Ourossogui ne mérite un tel sort. La question qu'il convient de se poser, est celle-ci, où est notre ministre de l'Hydraulique. Mais ce dernier a-t-il oublié qu'il est de la région de Matam ? Et que c'est par Ourrossogui qu'il passe obligatoirement pour rejoindre son domicile à Matam ? C'est incroyable. Quand il y a des problèmes d'eau dans les villes comme Touba, Dakar, Saint-louis ou Tivaouane, c'est tout son ministère qui est mobilisé, alors que si nous, nous souffrons, on nous laisse comme des Sénégalais entièrement à part. Il faut qu'il se ressaisisse, car c'est le moins qu'un fils du terroir doit faire pour ces parents ». Pendant ce temps, des villages entiers attendent toujours la réalisation des forages promis durant la dernière campagne électorale de la présidentielle. C'est le cas de Sinthiou Garba, Ndendory, Agnam, pour ne citer que ceux-là. A l'heure actuelle, toutes les grandes villes de la région souffrent du même problème. Les pompes disponibles ont du mal à supporter la forte demande. Les populations, impuissantes, ne comptent que sur le gouvernement pour améliorer la situation. Mais malheureusement, comme le soutient Mamoudou Daff de Kanel, rien ne bouge de ce côté-là…
Les populations déçues par le gouvernement
« Nous sommes abandonnés à notre triste sort, c'est ça la vérité. La ville de Kanel est érigée en capitale départementale depuis 2002. Mais vous avez vu que nous connaissons de très sérieux problèmes d'adduction d'eau. Et depuis lors, en dehors des interventions de l'Ajk (l'Association des jeunes de Kanel) l'Etat n'a encore rien fait pour nous. Tous les nouveaux quartiers ne sont pas reliés au réseau hydraulique de la ville. C'est une situation connue de toutes les autorités, mais on ne fait rien pour Kanel ». Et la dame Fatoumata. D d'ajouter, « nous avons été obligé d'abandonner notre périmètre de maraîchage. C'est grâce à notre fils, l'actuel ambassadeur du Sénégal en Inde, que nous avons pu disposer d'une pompe qui permet l'irrigation. Mais malgré nos cris, jamais nous n'avons obtenu quelque chose du gouvernement, encore moins du ministère de l'Hydraulique ». La rareté de l'eau dans la zone est aujourd'hui la seule explication que défendent les jeunes qui fréquentent les marigots. Pourtant, jusque-là, cinq parmi eux sont morts noyés à travers la région, mais ils n'ont plus le choix, comme le soutient ce jeune homme rencontré à Hounaré : « Chez nous, les eaux du forage ne servent qu'à la boisson. C'est pourquoi, nous venons ici nous baigner dans ce marigot. C'est vrai qu'il y a des risques, mais ce sont les parents qui doivent retenir les plus petits qui ne savent pas nager. Mais quand à nous les grands, je ne vois pas de problème. Maintenant nous attendons qu'augmente la puissance de notre forage, comme ça nous ne viendrons plus ici ». L'utilisation des eaux des mares n'est pas sans danger sur la santé des populations. Car, du fait de la recrudescence du choléra, la zone est fortement menacée. C'est pourquoi, les autorités médicales sont en état d'alerte maximale. A en croire Mame Bocar Lô, chef de la région médicale, «cette situation nous a obligés à réagir pendant qu'il est encore possible. Les agents d'hygiène sont tous mobilisés pour désinfecter ces eaux-là. Cette année, beaucoup de puits avaient été submergés. Mais nous nous sommes débrouillés pour assainir tout. Maintenant il faut reconnaître que Matam n'est pas à l'abri du vibrion cholérique. Ce qu'il y a, c'est que les Matamois doivent en être conscients ». Pourtant, au niveau de la direction régional de l'Hydraulique, ce n'est pas le personnel qui fait défaut. Mais c'est l'inexistence d'une unité mécanique qui fait souffrir les Matamois. En cas de panne de forage, les populations doivent attendre l'arrivé de la grue qui se trouve à Ndioum, ville située à plus de deux cent kilomètres de Matam. D'après une enquête menée sur le terrain depuis l'année dernière, le gouvernement n'a changé que deux pompes neuves. Celles-ci ont été posées à Ranérou, et l'autre récemment à Sémmé. Ce qui est insuffisant, selon Laye Sarr, jeune de Matam : « C'est incroyable. Au moins pour les villages du Walo, la situation est moins grave. Mais imaginez-vous la vie dans le Diéri. Avec cette chaleur, si les gens n'arrivent même plus à disposer de l'eau potable, c'est grave ».
Les émigrés réagissent pour sauver les populations
Comme l'Etat tarde à voler au secours des populations, de plus en plus désespérées, des sauveurs se manifestent. Ces derniers ne sont autres que les émigrés de la zone, établis un peu partout à travers le monde. A Wendou Bosséabé, le problème de l'eau est définitivement réglé, grâce aux actions d'un fils de la localité établi au Burkina Faso. Harouna, de son nom, a réalisé et équipé deux forages, et mis en place un réseau d'adduction d'eau à distribuer gratuitement. Une action qui fait la fierté des populations bénéficiaires, qui ne cachent pas leur colère contre le gouvernement. Selon M. Ndao, le chef de village de Windou, « comme le gouvernement ne fait rien, nos enfants ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Si on pouvait avoir des hommes comme Harouna un peu partout, nous aurions tourné le dos à jamais à ces politiciens qui ne croient en rien. Là où ils passent, ils multiplient des promesses qu'ils ne réalisent jamais. Aujourd'hui, ici à Windou, c'est fini les problèmes d'eau, non seulement M. Dia a réalisé ces deux forages, mais on ne payent même pas, en attendant la mise en place d'un comité de gestion ». Pendant que la joie de vivre a refait surface à Windou, les populations de Orkadiéré souffrent. Dans cette localité située à trois kilomètres de Windou, les équipements du forage sont tellement vétustes que le forage menace de s'arrêter à tout moment. Ce qui a suscité une inquiétude des notables de Orkadiéré. Ces derniers, qui auraient saisi le ministère de l'Hydraulique, auraient eu la surprise de leur vie. De sources sûres, les collaborateurs du ministre leur auraient demandé d'attendre jusqu'en 2008, avant de pouvoir espérer un nouveau forage. Une réaction qui a été perçue comme une provocation. Ces derniers, abattus par la nouvelle, ont lancé eux aussi un cri de détresse à l'endroit de leur émigrés, qui sont en train de mobiliser les fonds nécessaires pour la réalisation du forage. Mais en attendant, c'est M Dia qui a mis à la disposition du village une pompe toute neuve pour secourir les habitants de Orkadiéré, en attendant la réaction des fils de ce patelin. Un geste de haute portée, selon Abou Kane, le président de la communauté rurale de orkadiéré, « nous ne pouvons que dire notre joie. Contrairement à l'Etat, qui nous a demandés d'attendre des mois encore, un fils du terroir est venu nous secourir. Donc, nous ne pouvons que nous en féliciter. Maintenant, il faut dire que toutes les conséquences nécessaires en seront tirées ». Pour Mohamadou Sow, vice président de l'association pour le développement de Orkadiéré, « ce sont les populations qui doivent ouvrir leurs yeux, enfin. Car un responsable politique au pouvoir qui ne sert à rien, il vaut mieux lui tourner le dos. Pour qui connaît Orkadiéré, cette situation est honteuse. Cette ville, la plus grande après Kanel, rester sans eau sans que l'Etat ne fasse rien, c'est désolant. Mais comme le Tout Puissant nous aime tous, Harouna est venu nous aider. Mais encore une fois, c'est une défaite de nos hommes politiques, qui ne gèrent que leurs intérêts personnels ». A la suite de l'appel lancé par le chef de l'Etat à l'endroit des émigrés, Abou Thimbo, le consul honoraire du Sénégal à Kinshasa, avait initié un projet agricole. En guise de soutien à son initiative, des ministres de la république ont eu à séjourner à Semmé. Ces autorités avaient annoncé la réalisation de forages représentant la participation du gouvernement. Mais M. Thimbo, qui a attendu la tenue de cette promesse en vain, a fini par passer à la caisse. Le vieil émigré a déboursé plus de vingt-cinq millions pour réaliser son forage. Ce qui au yeux de son fils aîné n'est pas encourageant ; « de l'extérieur, on fait comprendre que l'Etat du Sénégal encadre et encourage les émigrés pour dans leurs investissements au pays. Mais ce que nous avons vécu avec ce forage-là est vraiment décevant. Si vraiment l'Etat ne peut même pas offrir un forage à des citoyens, c'est vraiment regrettable. C'est pourquoi, nous avons pris notre destin en main. Car, après tout, ce sont des parents qu'il faut aider ». Les difficultés liées à l'accès à l'eau, restent et demeurent une très grande préoccupation des populations du Fouta. Des citoyens de plus en plus désespérés par les promesses jamais tenues de certains hommes politiques au pouvoir.
Pris sur seneweb
Le fouta est une région où l 'immigration est importante qu 'elle soit à destination de l 'afrique , l 'europe ou même des états-unis .
Est que finalement le gouvernement se désintéresse de cette région parce que finalement quoi qu 'il arrive l 'argent rentrera quand même et les immigrés prennent eux-mêmes en charge des projets de base ? Est ce que démographiquement nous ne pesons rien donc politiquement nous ne sommes pas intéressant ?
Où bien quoi ? D 'où vient le problème avec le fouta ?
En ce qui concerne Kanel, croyez-moi, des villes commes Ourossogui ou Waoundé n'ont rien à lui envier. Le fait de désigner Kanel comme département, c'est d'abord une décision politique.
Eh oui, malheureusement, cette partie du pays + le département de Bakel sont les plus délaissés. Dans la tête des dirigeants du pays, le Sénégal, c'est juste la côte Ouest. C'est seulement en période électorale qu'ils se déplacent dans le fin fond du Sénégal pour découvrir un paysage qu'ils imaginent pas appartenir au Sénégal.
Il y a quelques jours, les bailleurs de fonds du Sénégal ont accordés beaucoup de milliards au Sénégal pour lutter contre la pauvreté et se développer.
J'aimerais bien savoir d'ici quelques années dans quelles contrées cet argent-là sera investi.
Comme tu dis, nous représentons un poids économique, mais, nous ne représentons pas un poids politique. Mais, les gens ne savent pas qu'il n'ya qu'une passerelle entre les 2.
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Salam
Au moins le gouvernement s'interesse au Fouta car il a fait des actions dans cette localité: erection en région, des nominations...
Et le Gadiaga dans tuot ça. On est les derniers des derniers.
Donc estime toi heureux Foutanké car nous on a atteint le fond du cavaire de Wade depuis longtemps.
Wade et ses gouvernements: le desastre