La tradition du sapin de Noël est issue de l'adoption par les chrétiens d'une idée païenne que les arbres à feuilles persistantes représentent le renouveau de la vie. Sur des mosaïques romaines en
Tunisie, on peut voir le dieu grec
Dionysos portant un conifère. Cependant, les légendes médiévales se concentrent plutôt sur une miraculeuse « floraison » des arbres à Noël.
Certaines des premières tribus germaniques célébraient la tradition de Yule où l'on sacrifiait des animaux et des esclaves mâles en les accrochant aux branches des arbres. En
Scandinavie, les rois
vikings sacrifiaient neuf mâles de chaque espèce dans des endroits sacrés, alors que les plus pauvres suspendaient des pommes, des pâtisseries et autres petites offrandes dans les branches. Il est probable que le sapin de Noël soit une continuation de cette tradition.
Charlemagne, lui-même, accrochait les boyaux ainsi que les yeux de ses ennemis vaincus aux sapins présents dans la région d'Aix-la-Chapelle.
En remontant encore le temps, on s'aperçoit que la décoration du sapin vient de l'adoration du dieu païen du Moyen-Orient
Attis, plus connu sous le nom de
Baal, l'époux d'Astarte, d’
Ishtar ou
Pâques (
Easter en anglais) Attis, a été crucifié sur un arbre. Cette tradition a rapport à l’ancien esprit de l’arbre. Le sapin est coupé et décoré avec de l'argent, de l’or et un emblème de la mort et de la renaissance d'Attis, avec une étoile à six pointes de son sacrifice à son sommet. Les Grecs adoraient le dieu Adonis, qui était semblable à Attis.
Attis était symbolisé par un sapin que l'on adorait et qui était sacré pour lui. La raison pour laquelle le sapin était considéré sacré, était parce qu'il était vert en hiver quand les autres arbres avaient perdu leurs feuilles.
Les emblèmes d'Attis, attachés au sapin, ont été changés aux symboles du soleil au sommet et, ensuite, aux anges. Les décorations de l'arbre de Noël sont facilement identifiées comme le soleil, la lune et les étoiles, représentés par des boules et des guirlandes.
Comme beaucoup d'autres traditions de Noël, celle du sapin est issue de la fusion d'idées chrétiennes avec des traditions païennes plus anciennes. La coutume trouve ses origines en
Allemagne. D'après la légende,
saint Boniface de Mayence essaya d'introduire l'idée de la
Trinité chez les tribus païennes en se servant de conifères et de leur apparence triangulaire. La tradition consistant à accrocher des décorations (représentant des fruits ou des offrandes) sur les arbres est très ancienne, mais celle d'y accrocher des bougies est attribuée à
Martin Luther. Le premier sapin de Noël dit moderne, est rapporté en 1521 à
Sélestat en
Alsace avec des mentions dans un livre rapportant un gardiennage d'une forêt de sapin pour les protégés de l'arrachage par les villageois. Auparavant, les
Mystères de Noël, joués sur les parvis des églises pour raconter la naissance de Jésus, étaient fréquemment accompagnés d'un arbre décoré, symbole de la vie qui renaît.
Lors de l'
angelus dominical du dimanche 19 décembre 2004, le
pape Jean-Paul II a donné l'explication suivante concernant le sapin de Noël :
"[..] on trouve souvent à côté de la crèche le traditionnel sapin de Noël, une tradition elle-aussi très ancienne, qui exalte la vie. En hiver, le sapin toujours vert devient la marque de la vie qui ne meurt pas. C'est habituellement au pied de l'arbre de Noël décoré que sont déposés les cadeaux. Ce symbole est tout aussi parlant en clef de lecture chrétienne car il rappelle l'Arbre de la Vie, image du Christ, don suprême de Dieu à l'humanité.
Le message du sapin de Noël est donc que la vie reste verte et qu'elle est un don, non matériel mais d'elle-même, dans l'amitié et l'affection, dans l'entraide fraternelle et le pardon, dans le partage et l'écoute de l'autre"[réf. nécessaire]. L'Allemagne, l'Autriche, la Lorraine et l'Alsace pratiquent assidûment cette tradition dès le
XVIIe siècle. Dans le dernier quart du
XVIIe siècle, la
princesse Palatine, belle-soeur de
Louis XIV avait vainement tenté d'introduire cet usage à la
cour de Versailles. En 1738,
Marie Leszczyńska l'épouse de
Louis XV introduisit un sapin décoré au
château de Versailles sans trop de succès mais, un siècle plus tard, en 1837, un sapin de Noël est installé aux
Tuileries à
Paris à l'instigation de la
princesse royale Hélène.
Londres succombe en 1841 suite à l'érection d'un sapin de Noël au
château de Windsor par le
prince Albert. Les
États-Unis attendent 1850 avant de céder à cette tradition. Il faut toutefois attendre la
guerre franco-allemande de 1870 pour que les immigrés de l'Est de la France généralisent la tradition sur l'ensemble du pays. Avec cette généralisation, chaque région apporte sa petite touche à la décoration. Ainsi, par exemple, les petits personnages en coton et les cheveux d'anges viennent de
Lyon.
L'introduction au
Québec a été plus précoce qu'en
France. Cette tradition fut introduite dès
1781 par les mercenaires allemands et en particulier le major général von Riedesel, des troupes de
Brunswick, et son épouse. Il planta, à
Sorel, le premier sapin de Noël
nord-américain. Cette coutume se répandit au cours de l'époque victorienne, se limitant toutefois à la classe bourgeoise. À partir de
1920, cette pratique commença à se généraliser dans les grands centres urbains. En milieu rural cependant, le sapin décoré ne devint une réalité familière qu'au cours des années 1930. Du petit sapin de table on passa, vers la fin du XIXe siècle, aux premiers sapins de grande dimension. Cette nouvelle mode serait attribuable à l'arrivée des premiers supports en métal sur le marché. Dans les milieux populaires, on remplaçait ces supports trop coûteux par deux planchettes de bois croisées et clouées ou on plantait le sapin dans un seau rempli de terre.