9. La société mauritanienne est hautement stratifiée sur la base de critères raciaux et
ethniques. Dans les communautés négro-africaines, les nobles et les hommes libres sont au
sommet de la hiérarchie, suivis par les groupes appartenant aux «castes» (ordinairement des
groupes professionnels et endogames tels que les forgerons et les musiciens), les esclaves et
leurs descendants occupant le dernier rang de l’échelle sociale.
10. D’après les informations fournies à la Rapporteuse spéciale, les esclaves négroafricains,
en fonction de la situation économique de leurs maîtres, bénéficient de facto de
l’égalité d’accès aux services de base tels que l’éducation, mais, s’agissant des cérémonies
sociales − culte, mariages, enterrements −, les esclaves négro-africains doivent respecter les
barrières de caste. Ainsi, chez les Soninkés, les esclaves ne sont pas autorisés à occuper le
premier rang dans les mosquées et ne peuvent pas être enterrés dans les mêmes cimetières
que leurs maîtres.
11. L’esclavage dans la communauté négro-africaine est moins souvent mentionné parce
qu’il y prend la forme d’une stratification sociale. Il est également plus difficile de
l’identifier, car il est présent au sein d’un groupe racial homogène, à la différence de
l’esclavage au sein de la communauté maure.
Lire : Au secours des Haratine: Rapport de la Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences, Mme Gulnara Shahinian, sur sa mission en Mauritanie (24 octobre-4 novembre 2009)