L’horrible tuerie d’Aleg sans raison autre que l’envie d’ôter la vie à des êtres humains, de surcroît des hôtes sur notre territoire et en transit pour une autre destination (le Mali), a plongé les Mauritaniens dans leur diversité ethnique et culturelle, dans la consternation et l’émoi . Sans aucun doute, ce qui s’est passé le lundi 24 décembre restera un mauvais souvenir comme le fut l’attaque de Lemgheity. Car c’est un quadruple meurtre dont on pouvait se passer en ces temps de début de réconciliation nationale, d’apaisement politique et d’espoirs d’embellissement économique avec la générosité des bailleurs de fonds au sortir du Groupe consultatif de Paris. Surtout que si la thèse islamiste, qui se confirme de plus en plus, notamment après les déclarations officielles, vient à être prouvée avec une arrestation et des aveux concrets, le peuple Mauritanien se sentirait trahi par les présumés islamistes salafistes auxquels elle aura souhaité et obtenu un verdict clément lors de leur procès d’août dernier. Cela est d’autant plus vrai que ce quadruple meurtre d’Aleg nous réveille les démons du fanatisme, du terrorisme, du djihadisme et de tous les «ismes» destructeurs et qui ne correspondent ni à notre Islam tolérant et pacifique, ni à nos habitudes. Certes, rien ne permet encore de confirmer que Moustapha Ould Abdelkader dit Abou Said, libéré depuis trois mois à l’issue du long procès des présumés islamistes salafistes mauritaniens où il avait écopé d’une condamnation à un an et demi avec sursis et qui a été arrêté alors qu’il se trouvait chez ses beaux-parents dans la localité de Lehlewa à 3 Km au sud d’Aleg, ni Sidi Ould Sidina (acquitté lors du dernier procès des présumés islamistes salafistes), Mohamed Ould Chebarnou (libéré par la DSE après un mois d'interpellation) aient choisi d’abattre précisément ces quatre français qui se sont trouvés au mauvais moment et à la mauvaise place. Le hasard y est sans doute pour beaucoup, mais ce qui n’est pas du hasard c’est le timing, le 24 décembre (veille des Noëls), à Aleg (ville natal du Président de la République), dans une région de la vallée du fleuve Sénégal (le rapatriement des réfugiés mauritaniens du Sénégal et du Mali vers la Vallée est imminent). Et comme pour rendre la tâche encore plus difficile pour le pays c’est à la veille aussi du passage du Paris-Dakar dans notre pays. C’est dire combien, cet acte atroce et inhumain mérite d’être condamné et que «l’ombre d’Al Qaïda plane sur la tuerie d’Aleg», comme l’a si bien dit le journal français «le parisien» dans son édition du 25 décembre 2007 .