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Discussion: Encore Les Rebelles Au Mali

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  1. 23/01/2013, 13h14 #151
    daouda kambiya wague
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    Par défaut les mensonges de la france sur la guerre au mali/michel collon

    Cocorico ! La France aura bien eu sa « tempête de désert ». Hollande a pris la « courageuse » décision d’envoyer les hélicoptères Gazelle des forces spéciales de l’armée de terre, des Mirage 2000D et des Rafale contre les colonnes des djihadistes qui menacent la sécurité de l’Europe.

    Dans cette guerre, la France n’a pas besoin de justification supplémentaire, il suffit qu’elle ressasse la propagande rôdée désormais au fil des dernières guerres de l’Empire, elle intervient pour sauver le peuple malien et pour les droits de l’Homme. Les intérêts de la France, au premier rang desquels le contrôle des mines d’uranium du Niger voisin, ne viendraient qu’en second lieu. Comme d’habitude, les médias de l’hexagone ont rivalisé dans le rôle qui leur est dévolu : la fabrication de mensonges éhontés en vue de justifier une guerre de rapine et de domination néocoloniale. Retour sur les mensonges les plus grotesques.



    Premier mensonge. Les apparences diplomatiques sont sauves. Le président français a justifié sa décision d’intervenir au Mali en prétextant l’appel à l’aide du gouvernement malien. En effet, le président intérimaire malien, Dioncounda traoré, a lancé un appel au secours à la France pour stopper l’avancée des rebelles d’Ansar Dine qui avaient pris le contrôle de la ville stratégique de Konna. Mais ce que le gouvernement et les médias français ont oublié de rappeler c’est que ce président malien ne dispose d’aucune légitimité pour appeler à l’intervention militaire d’une puissance étrangère sur le sol malien.

    Il s’agit d’un président intérimaire désigné en concertation avec l’Union africaine et les Etats de l’Afrique de l’ouest pour retourner au plus vite à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat du capitaine Amadou Sanogo et en vue de préparer des élections. Aussi bien le commandement de l’armée malienne que de larges secteurs de la société civile et politique malienne, même s’ils sont attachés au recouvrement par leur pays de son intégrité territoriale et à son unité nationale, s’opposent légitimement à l’intervention étrangère dans des conditions qui n’assurent pas au Mali le contrôle des opérations et de la suite des évènements.

    Second mensonge. Le gouvernement français justifie son opération Serval par le souci de contrer les rebelles d’Ansar Dine qui ont lancé la semaine dernière une offensive contre des localités situées au centre du pays en direction du sud. Ce faisant, le gouvernement français tente de donner à cette opération un caractère défensif. Rien n’est plus faux. Depuis que le nord du mali a échappé au contrôle du gouvernement central de Bamako pour tomber entre les mains du mouvement Ansar Dine et des autres mouvements djihadistes, on le sait, la France n’a pas cessé d’appeler à la guerre en poussant en avant les Etats de la CEDEAO pour donner un semblant de légitimité africaine à cette guerre néocoloniale.

    Après avoir réussi à torpiller les efforts de médiation du gouvernement algérien en vue de trouver une solution politique à la crise et à arracher une résolution du conseil de sécurité de l’Onu autorisant le déploiement d’une force africaine mais dans le cadre d’un plan de résolution politique globale de la crise, la France a continué en coulisses à pousser le gouvernement malien et les autres gouvernements de l’Afrique de l’ouest à vider cette résolution onusienne de son contenu et à se préparer à la guerre.

    De son côté, l’Algérie a réussi récemment à amener les deux principaux protagonistes du mouvement national touareg Ansar Dine et le MNLA à trouver un accord en vue de négocier une solution politique avec le gouvernement de Bamako. Des délégations de ce mouvement ont rencontré le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso à Ouagadougou. Mais sous la pression française, le gouvernement malien a ignoré ces bons offices et a continué en secret à préparer l’offensive armée qui était planifiée entre l’été et l’automne 2013 comme en témoigne le recrutement tous azimuts et l’entraînement de mercenaires de tous les coins d’Afrique, étant entendu que les 3000 hommes de la CEDEAO n’allaient pas suffire à déloger les mouvements touareg de leurs positions. Le mouvement Ansar Dine n’avait plus d’autre choix que d’attendre que l’adversaire se prépare à son aise et qu’il se fasse écraser ou alors d’anticiper sur l’action de ses adversaires et lancer une offensive militaire pour rappeler à Bamako son existence et le forcer à négocier sérieusement.

    La France a compris l’enjeu et a dû changer son plan initial. Au lieu d’attendre encore quelques mois le temps de préparer ses supplétifs africains pour la sale besogne, elle a dû intervenir directement. En apparence, Ansar Dine et ses alliés d’Aqmi et du Mujao ont mal calculé leur coup en provoquant cette intervention française prématurée qui pourrait leur coûter cher. Mais d’un autre côté, les masques sont tombés. La France est intervenue directement dans un conflit dont il n’est pas sûr qu’elle s’en sorte sans perdre beaucoup de plumes.

    Troisième mensonge. Le gouvernement français prétend qu’il mène cette guerre contre les djihadistes qui contrôlent le nord du Mali et menacent désormais le territoire de la France et de l’Europe. En reprenant cet argument officiel, les médias français usent d’un mensonge grossier. D’abord, ils sont bien culotés de servir pareil argument à leurs téléspectateurs La France qui n’a pas hésité à armer et soutenir les djihadistes en Libye et qui n’hésite pas aujourd’hui à soutenir les djihadistes en Syrie se découvre subitement une âme laïque et démocratique au Mali ! La laïcité ici n’est qu’un cache-sexe servant à cacher de sordides desseins stratégiques et économiques.

    Le mouvement Ansar Dine est avant tout un mouvement de libération touarègue. Ses membres fondateurs et ses cadres, à commencer par leur leader Iyad Agh Ghali, proviennent tous du mouvement de libération touareg qui a lutté les armes à la main durant les années 80 contre le gouvernement central de Bamako et qui ont déposé les armes dans le cadre des Accords d’Alger en 1991.

    Que ce mouvement ait connu par la suite une évolution idéologique fondamentaliste est une chose que seul une islamophobie aveugle pourrait confondre avec le djihadisme terroriste dans lequel excellent des groupes comme Aqmi et le Mujao. Justifier une guerre au Mali au nom de la lutte contre le fondamentalisme d’Ansar Dine c’est comme si l’Etat italien justifiait dans les années 70 et 80 une mise hors-la loi du parti communiste italien sous prétexte que les groupes terroristes des Brigades rouges et de Prima Linea usaient de la même rhétorique marxiste-léniniste !


    Quatrième mensonge. La propagande française met l’accent sur le fait qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre Ansar Dine et les autres groupes djihadistes. La preuve c’est que Ansar Dine a gardé des contacts avec ces mouvements. Ansar Dine se défend en disant qu’il n’a rien à voir avec ces mouvements mais comme ils sont sur le même terrain, il est normal qu’il ait des contacts avec eux.

    D’ailleurs, les services français entretiennent des contacts officiels sous la couverture du Quai d’Orsay avec ces groupes comme vient de le dévoiler un des chefs d’Aqmi au Mali, Abdelhamid Abou Zeid et ce, dans le but de libérer les otages français contre des rançons qui se sont avérées ces dernières années un mode bien commode de financer ces groupes terroristes dans leurs actions contre l’adversaire inavoué de la France dans la région : l’Algérie. Pire, rien n’interdit de penser que les services français regardent avec une certaine complaisance le jeu que certains protagonistes régionaux jouent avec les narcoterroristes du Mujao pour affaiblir l’encombrant voisin algérien…

    Parmi les arguments servis pour justifier la soi-disant collusion d’Ansar Dine avec les groupes terroristes, la propagande française relayée malheureusement par certains médias algériens, il y a le fait qu’Ansar Dine refuse de combattre Aqmi et le Mujao en avançant que ce n’est pas son rôle à lui de les combattre, en tout cas pas avant la résolution du conflit avec Bamako et le retour de la paix et de la stabilité dans la région. Et dans ce cas, les djihadistes étrangers seront bien obligés de quitter le territoire malien de gré ou de force. Comme le rappelle à juste tire un porte-parole d’Ansar Dine, pourquoi les gouvernements occidentaux qui mettent aujourd’hui la pression son mouvement pour combattre Aqmi n’ont pas usé des mêmes pressions sur le régime du président malien déchu Amadou Toumani Touré dont la collusion avec les groupes narcoterroristes était avérée ?

    Que le programme et l’interprétation rigoriste de la Charia islamique d’Ansar Dine posent problème, sans doute. Mais ce sera une affaire interne à la société touarègue et malienne et ce n’est en tout cas pas l’affaire de la France et des gouvernements africains à sa botte. Si l’application de la Charia devait constituer un objet de casus belli, la France devrait entrer sans tarder en guerre contre les pétromonarchies du Golfe et bientôt contre les pays arabes dont la nouvelle constitution devrait s’inspirer explicitement de la Charia : Egypte, Tunisie, Libye et bientôt Syrie !

    Non content de semer la confusion au sein de l’opinion publique et d’essayer de diaboliser coûte que coûte Ansar Dine parce qu’il ne s’inscrit pas dans leur stratégie néocoloniale, les services français cherchent à faire diversion via les sites franco-israéliens amis qui font passer Ansar Dine pour une création tantôt saoudienne tantôt qatarie, en laissant aux sites makhzéniens le loisir de vendre la thèse éculée qui voit dans le DRS algérien le nouveau démiurge de la géopolitique sahélo-saharienne.

    Cinquième mensonge. Le gouvernement français a monté toute sa campagne diplomatique en direction de l’union africaine, l’union européenne et l’Onu en vue de justifier une guerre au Mali au nom de la défense de l’intégrité et de l’unité territoriale du Mali menacée par la déclaration d’indépendance unilatérale de l’Azawad proclamée par le MNLA. C’est peut-être le plus gros mensonge de cette guerre tant il est archi-connu que la France a toujours tenté de manipuler les mouvements séparatistes touarègues au Mali et au Niger pour faire chanter les gouvernements de Bamako et Niamey en vue de les amener à accepter ses conditions de « coopération » néocoloniales.

    Il ne faut pas oublier que le mouvement séparatiste appelé MNLA a été créé dans la précipitation par Mohamed Ag Najem qui commandait un millier de mercenaires touarègues maliens au service du régime de Kadhafi et qui a été retourné par les services français quelques semaines avant la chute de Tripoli. Ag Najem aurait-il accepté de trahir Kadhafi et de retourner au Mali s’il n’avait pas eu les assurances de Paris pour pouvoir rentrer chez lui avec armes et bagages remplis d’or et de dollars pour jouer le nouveau rôle qui lui a été dévolu ?

    C’est quand le MNLA a été chassé de ses positions conquises au nord par les combattants d’Ansar Dine et des autres groupes djihadistes que le gouvernement français a changé de fusil d’épaule et s’est mis à défendre hypocritement la thèse de l’intégrité territoriale du Mali. En fait, la diplomatie française est en train de réchauffer un vieux plan colonialiste visant à diviser l’Afrique et les Africains pour mieux régner.

    Elle agite notamment l’épouvantail de l’islamisme pour faire passer la manipulation sordide des élites et des populations bambara au sud contre les tribus berbères et maures du nord qu’elle juge moins dociles et plus enclines à s’allier avec les nouveaux régimes qui sont en train d’émerger en Afrique du nord à la faveur des mouvements de contestation que les officines impérialistes cherchent à instrumentaliser et à dévoyer mais en vain. L’opposition entre populations musulmanes et populations chrétiennes et/ou animistes est en train de devenir un nouveau cheval de bataille idéologique impérial en Afrique comme l’illustre à merveille le laboratoire soudanais appelé à servir de modèle pour toute la région.

    Sixième mensonge. Les médias français ont abreuvé les téléspectateurs d’images et de reportages bidon montrant des citoyens maliens dans la capitale qui applaudissent l’intervention française. Bien-sûr, il se trouvera toujours des Maliens qui se rappellent l’esclavage d’avant-hier des esclavagistes touarègues et maures et oublient l’esclavage moderne d’hier et d’aujourd’hui des colons et des capitalistes français mais la majorité des Maliens ne sont pas dupes du jeu de la France. Les médias français montrent ce qu’ils veulent montrer et s’imposent le silence sur les manifestations des patriotes maliens, réunis au sein de la COPAM (coordination des organisations patriotiques du Mali) qui ont appelé au lendemain de l’intervention française au départ du président malien qui n’a aucune légitimité démocratique.

    Septième mensonge. Au lendemain de l’intervention française, les médias reprennent les communiqués triomphalistes du ministère français de la défense. Une centaine de djihadistes auraient été éliminés et leur avance vers le sud aurait été stoppée. Les pertes françaises sont minimisées. La perte d’un hélicoptère Gazelle a été attribuée au début à un crash. Mais voilà que les nouvelles moins rassurantes commencent à tomber. Ce n’est pas un hélicoptère mais deux qui ont été abattus dès le premier jour de l’opération. Le pilote d’un hélicoptère Gazelle, le lieutenant a été mortellement touché.

    Mais le fait qui témoigne de la grossièreté des mensonges de guerre français est qu’on apprend au troisième jour de l’opération Serval que l’offensive des combattants d’Ansar Dine n’est pas totalement stoppée alors qu’on nous a assuré la veille qu’elle a été stoppée. Pire, le gouvernement français vient de renforcer son dispositif d’intervention militaire de manière spectaculaire et inquiétante comme s’il s’agissait d’une guerre contre une armée conventionnelle. A en croire le site spécialisé dans les questions militaires « Mer et marine » les forces françaises engagées actuellement au Mali proviennent du dispositif Epervier basé au Tchad et qui ne comprend pas moins que six Mirage 2000D, deux Mirage F1 CR, trois C135, un C130 Hercule et un C160 Transall. Et aux dernières nouvelles, on apprend l’engagement des Rafale ! La facture risque d’être très salée pour un Hollande qui cherchait à faire des économies mais surtout pour le peuple fra,çais appelé à se serrer encore plus la ceinture pour contribuer à cette guerre coloniale !

    Mais comme un malheur n’arrive jamais seul. On apprend en même temps que l’opération d’un commando de la DGSE en vue de libérer un des leurs détenu par les miliciens du groupe Chabab en Somalie s’est soldée par un fiasco. L’otage aurait été tué et deux membres du commando de la DGSE éliminés. La propagande française voudrait faire croire que le commando de la DGSE a éliminé 17 djihadistes mais n’arrive pas à expliquer comment ils n’ont même pas pu récupérer les corps de leurs camarades tués. Les djihadistes somaliens ont même déclaré qu’ils détiennent un membre du commando français blessé mais vivant ! Ces déboires risquent d’annoncer d’autres conséquences beaucoup plus dramatiques pour les populations civiles du nord Mali et pour la vie des otages français eux-mêmes. Au lieu d’assurer sa sécurité et celle de ses ressortissants, la France est bien partie pour vivre quelques aventures que ne lui envieraient pas ses alliés de l’Otan qui lui ont promis jusqu’ici bien timidement leur soutien logistique. Tout cela pour l’uranium du Niger et les milliards de bénéfices d’AREVA et de SUEZ et leurs banquiers !

    Source : Oumma.com
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  2. 23/01/2013, 13h33 #152
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    Citation Posté par Fodyé Cissé Voir le message
    Billl, c'est vous qui avancez que soutenir l'armée française (qui vient aider l'armée malienne pour libérer son territoire) serait un péché, sous pretexte que les ennemis de ces armées seraient des musulmans. Donc, c'est à vous de prouver que ces bandits sont musulmans.

    Et même s'ils l'étaient, les crimes qu'ils commettent chaque jour et qui sont contraires aux préceptes de l'islam, suffisent pour les punir et les châtier avec ou sans des armées étrangères.

    On ne peut pas condamner les crimes de ces terroristes et en même temps, dire non, ils ne font pas intervenir pour les chasser de ces territoires et villes qu'ils occupent illégalement.

    Les musulmans de Tombouctou, de Gao, de Diabali, j'en passe, n'ont rien demandé. Ces gens qui prétendent être des musulmans, étrangers pour la plupart, sont venus les envahir et leur imposer la force.
    Donc, tout musulman devrait se lever et venir au secours des musulmans de ces villes oppressés par d'autres personnes qui prétendent être des musulmans.

    S'agissant des raisons, des motivations qui ont poussé la France à intervenir, oui, ce n'est pas pour les beaux yeux des maliens, oui, si ces terroristes sont défaits, cela arrange quelque part la France, oui, si ces terroristes prennent le pouvoir dans cette zone, cela nuit gravement aux intérêts français pour l'approvisionnement de l'uranium nigérien. Mais, cela tout le monde le sait. Dans les relations internationales, un pays ne fait jamais rien sans rien pour un autre pays. ça tout le monde le sait. Reconquérir le nord du Mali arrange le Mali, arrange la France, arrange le Niger, arrange la Mauritanie, arrange le Sénégal, etc... Donc, là n'est pas le problème.
    Mais, dire que la France intervient parce qu'elle veut combattre l'islam ....
    Dans l’Islam, on jouit de la présomption d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité soit prouvée, ainsi le Prophète saws dit : « Si on ne s’en tenait qu’aux plaintes des gens pour leur donner raison, certains réclameraient (injustement) le sang et les biens des autres, mais la preuve incombe au demandeur et le serment à l’accusé » .

    Et vous mélangez un peu, comme l'ont fait volontairement les français : il n'y a pas un groupe, mais plusieurs.

    Le MNLA sont laïques : ils sont accusés de plusieurs crimes dans le nord, Ansar Dine les a chassé et a protéger les populations.

    Ansar Dine : ils se démarquent des autres groupes, ils n'ont jamais été trafiquants de drogue ou je ne sais quoi. Leur but c'est l'Islam, la chari'ah.

    Et d'autres groupes encore...


    Regardez le dernier message du frère Daouda.


    La France intervient pour chasser ceux qui veulent l'Islam comme règle pour diriger le pays. Comme les USA en Afghanistan.
    Dernière modification par billl 23/01/2013 à 13h36
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  3. 23/01/2013, 13h58 #153
    billl
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    Ansar dine s'explique lui-même :

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  4. 23/01/2013, 15h29 #154
    daouda kambiya wague
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    Mali : le bruit des bottes
    Mireille Fanon Mendès-France
    envoyer par mail |
    23 janvier 2013
    Article en PDF :
    En novembre déjà, Mireille Fanon-Mendes-France, fille de Frantz Fanon et experte aux Nations Unies, exposaient les intérêts inavoués des puissances occidentales à intervenir militairement au Mali.



    L’écoute attentive du discours des deux candidats à la présidence des Etats-Unis confirme l’orientation stratégique de déclencher une nouvelle guerre, aux conséquences totalement imprévisibles, contre l’Iran. Dans ce but, l’establishment américain et ses médias n’hésitent pas à instiller l’idée que ce pays est sur le point de finaliser la bombe nucléaire et dès lors serait un danger pour l’ensemble du monde mais particulièrement pour l’Etat d’Israël, dernier rempart moyen-oriental d’un Occident dont l’influence se contracte irrésistiblement et dont le modèle libéral est entré dans une crise terminale.

    Les Etats-Unis, qui se posent en gardien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi qu’on a pu le voir en Irak où leur intervention a été imposée à la communauté internationale par le mensonge, en Afghanistan où celle-ci a été justifiée au nom de la démocratie et contre la situation faite aux femmes, ont bien l’intention d’attaquer l’Iran dès que leur calendrier sera en cohérence avec celui de l’Etat d’Israël. Mais entretemps Washington ne perd pas de vue son objectif principal : contrer la progression globale de la Chine dans la grande guerre pour les ressources de la planète. Et dans ce conflit encore feutré mais qui pourrait se transformer en guerre chaude, l’Afrique est le continent de tous les enjeux. Le rapport « Horizons stratégiques[1] » publié par le Ministère français de la Défense, avril 2012, anticipe cette éventualité et s’inquiète du face-à-face Chine-Etats-Unis « enfin, sans conduire à une logique bipolaire, le format de la relation sino-américaine devient, qu’on le souhaite ou non, l’enjeu de la gouvernance de demain ».

    C’est bien sous cet angle que doit être évaluée la situation du Mali et les menaces d’intervention américano-françaises. Il s’agit de profiter de la déliquescence d’Etats sous domination continue depuis les indépendances pour réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse. Le Mali devient, dans ce jeu géostratégique, otage d’une volonté des Etats impérialistes et de leurs soutiens de porter partout la guerre sans fin de façon à interdire la progression d’une puissance adverse et, dans le même mouvement, d’éradiquer toute volonté des peuples à résister à l’ordre ultralibéral mondialisé construit sur la financiarisation et la militarisation. Les Etats-Unis démontrent leur sens de l’opportunisme en répondant à l’appel à l’aide de son allié français désormais incapable, à lui seul, de gérer son pré carré africain. La présence américaine dans le Sahel permet de contrôler directement l’accès à des ressources essentielles, l’uranium notamment, et de conférer une profondeur stratégique à leur action sur le continent et au Moyen-Orient

    I/ Les Etats-Unis et Africom


    La première étape pour les Etats-Unis qui avaient compris que l’ancienne puissance coloniale de l’Afrique francophone, la France, n’avait plus les moyens de jouer le rôle de soutien et de protecteur effectif des transnationales implantées pour capter les ressources naturelles indispensables à leur domination économique, était d’implanter des bases Africom[2]. Il y a 6 ans, les Etats-Unis, par le biais d’Africom, ont décidé d’un cadre militaire spécifique au continent afin de faciliter sa mise sous tutelle. Les Etats-Unis ont étoffé leur présence militaire, notamment par des bases plus ou moins secrètes sur l’ensemble du continent. C’est ainsi qu’Africom a commencé son installation au Mali par des programmes de formation à l’intention de quelque 6 000 soldats de l’armée malienne, dans l’incapacité de contrôler le territoire parce qu’insuffisamment formés et armés.

    Sous couvert d’une opération « Creek Sand », des militaires et des entrepreneurs américains sont arrivés au Mali pour des missions de renseignement. Par ailleurs, dès 2009, le Pentagone avait envisagé l’intégration dans l’armée malienne de commandos américains[3] mais aussi le survol du territoire par des avions de surveillance ressemblant à des avions de transport civil, mais cela a été abandonné. Enfin au moins partiellement[4], puisqu’en avril dernier, six personnes, dont trois soldats américains accompagnés de trois ressortissantes marocaines, ont trouvé la mort à Bamako lorsque leur 4×4 a plongé dans le fleuve Niger. Que faisaient-ils là ? Officiellement, les Etats-Unis avaient annoncé avoir suspendu toutes relations miliaires avec le gouvernement malien, à la suite du coup d’Etat du mois de mars.

    Cet accident semble fortement confirmer le contraire : au nord Mali, des unités d’élite, investies secrètement dans des actions de contre-terrorisme visant officieusement Aqmi, étaient bien présentes et le sont probablement encore.

    II/ Une intervention militaire au Mali


    La seconde étape consiste à préparer l’opinion publique internationale à une intervention au nord Mali au nom de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, du patrimoine culturel mondial mis en péril par des terroriste islamistes et de la souffrance des populations, qui, rappelons-le, paient le prix fort de tout conflit interne ou importé par ceux qui veulent imposer leur loi. Ces raisons méritent questionnement.

    Sont à la fois mis en avant la situation humanitaire des populations du nord et du sud mais ne peut être omis que de nombreux partenaires, dont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Belgique, le Canada, la France[5] et des institutions financières ont décidé, au lendemain du coup d’Etat, de suspendre leurs aides au Mali précipitant l’ensemble de la société malienne dans une pauvreté encore plus grande ; cet « embargo » financier a été renforcé par un « embargo » politique. L’Organisation internationale de la Francophonie[6] a suspendu le Mali dès le 30 mars ; l’Union Africaine[7] dès le 23 mars et la CEDAO dès le 27 mars. Il aura fallu la quasi-certitude d’une intervention militaire pour que certaines instances reviennent sur leur décision de bannir le Mali de leur communauté internationale.

    Le Président Hollande, quant à lui, revendique son droit à délivrer les otages –cela semble compter bien peu- mais surtout à protéger les intérêts français. Pour mieux faire accepter une intervention militaire, il cache des intentions néocoloniales partagées derrière le besoin d’une intervention pour « éradiquer le terrorisme dans l’intérêt de ce pays, de l’Afrique et de la stabilité du monde[8] ». Certes, l’Islam radical – désigné globalement et sous nuances par le terme « terrorisme » pour conditionner l’opinion – dispose de bases dans le Sahel, sur les routes du pétrole, du gaz et de l’uranium, mais ne soyons pas naïfs, son émergence et sa consolidation ont bien été favorisées – notamment par les Saoudiens et les Qataris – pour servir les intérêts des Occidentaux et particulièrement ceux des Américains. Cette consolidation des positions des fondamentalistes correspond au vide institutionnel que l’Etat malien déliquescent a laissé s’installer dans la région. Les Jihadistes font la loi et assurent une sorte de service public (par la distribution d’eau, de vivres et de médicaments) là où des potentats disposaient de manière régalienne du réel pouvoir d’Etat. La lutte contre le terrorisme est l’argument rhétorique pour justifier la mise sous tutelle du Mali et faire main basse sur les ressources naturelles de cette région du monde dont les multinationales veulent s’arroger le monopole. On ne peut, bien sûr, ignorer que nombre de citoyennes et de citoyens maliens souhaitent, eux aussi, la fin de l’Islam radical et des exactions qui l’accompagnent sur leur territoire.

    Les Maliens, dans leur ensemble, désirent vivre en assumant leur droit à l’autodétermination, leur droit à disposer pleinement de leurs ressources naturelles et leur droit à choisir librement leur représentation politique sans qu’un pays, ancien ou futur colonisateur, vienne leur dire ce qui est bon pour eux, au nom de la « responsabilité de protéger » et/ou de la démocratie mais surtout au nom de la lutte contre le terrorisme.

    Le Président français n’hésite pas, pour se doter d’une « légitimité » moins discutable et pour convaincre les derniers récalcitrants, à affirmer qu’il s’agit de « casser un processus fondé sur le trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains qui risque de déstabiliser l’ensemble de la région[9] (…) ». Mais qui contrôle et à qui profite exactement le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains ?

    Le Mali ne possède pas d’armes de destruction massive mais sur son territoire se retrouvent tous les ingrédients pour que les Occidentaux s’autorisent à intervenir au nom de ce qu’ils considèrent comme leur mission depuis l’époque où ils ont foulé, pour la première fois, d’autres terres que les leurs. Leur mission imprescriptible et immuable est de « sauver leur monde » ; la lutte de la Civilisation (ou de l’Axe du Bien) contre le terrorisme est une des nouvelles dénominations du crédo impérialiste. Et comme le veut l’usage, le moyen d’imposer les lumières et la Civilisation, par essence, est la guerre…

    Le rapport « Horizons stratégiques[10] » permet de constater que, d’une part, même si le Président de la France change, les relations coupables de la Françafrique perdurent, le néocolonialisme vit encore de beaux jours. Une fois élu, rien ne change alors que le candidat Hollande avait claironné, durant sa campagne, qu’il allait tout changer. D’autre part, ce rapport pointe un possible affaiblissement de la sphère occidentale ce qui renforcerait encore plus le besoin en sécurité globale « dont les Etats-Unis continueraient d’assurer la maîtrise d’ouvrage (…) » avec « la possible émergence d’un référentiel unique en matière de contrat opérationnel et, surtout, un processus décisionnel maîtrisé de plus en plus étroitement par les États-Unis ». En toute objectivité, les rédacteurs du rapport, envisagent qu’ « indirectement donc, l’autonomie de nos décisions relatives à notre environnement international de sécurité pourrait être régulièrement mise à l’épreuve d’ici 2040 », particulièrement si « un retrait de la présence militaire américaine en Europe » n’était « pas suivi d’une stratégie concertée entre Européens sur les modalités de la sécurité du continent » ce qui « aurait des effets néfastes pour la stabilité de la région ».

    III/ Construction d’une alliance militaire


    Se pose, à l’heure actuelle, la question des alliances pour mener cette guerre dont les premières victimes seront les Maliens eux-mêmes, mais aussi les Mauritaniens, les Nigériens, les Burkinabais, les Algériens avec des conséquences évidentes pour les Guinéens, les Ivoiriens et les Sénégalais. Autant dire que toute l’Afrique sahélienne et de l’ouest pourrait s’embraser et s’enfoncer dans une guerre sans fin à l’instar de celles menées en Irak et en Afghanistan.

    La CEDAO, malgré les orientations bellicistes qui lui sont dictées par ses mentors parisiens, n’a ni les moyens humains ni matériels pour mener une intervention lourde et complexe. Sous forte influence, pour ne pas dire sous la conduite directe, de l’ex-métropole, elle a donc recherché un soutien extérieur, obtenu à l’issue du vote à l’unanimité de la Résolution 2071 adoptée par le Conseil de sécurité, considérant notamment que « la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales » et qui « se déclare prêt à donner suite à la demande des autorités de transition maliennes qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali ». Reste à savoir qui participera à cette force internationale qui à terme devrait, selon les termes du Secrétaire général des Nations Unies, « élaborer une stratégie globale portant sur les problèmes transfrontaliers du Sahel : les armes, les réfugiés et le terrorisme » ?

    Afin de délimiter les contours de cette force, le gouvernement transitoire du Mali a, maintenant un peu moins de 45 jours pour définir, en liaison avec ses partenaires de la CEDAO et de l’Union africaine, un « concept d’opération » – conditions concrètes de l’aide extérieure, modalités du déploiement sur le terrain, forces venant de différents pays. Ce n’est qu’à l’issue de ces 45 jours, qu’une autre résolution autorisera le déploiement de la force.

    La réunion, tenue dans le cadre du Conseil européen -18 et 19 octobre à Bruxelles-, semble avoir précisé le cadre de cette force qui devrait prendre modèle sur l’Amisom- mission de l’Union africaine en Somalie- qui, soutenue par l’European Union Training Mission Somalia -EUTM Somalia- aurait contribué à arrêter les jihadistes Chebabs en Somalie. Il s’agit là d’une interprétation optimiste, même si les Chebabs somaliens sont en recul, la guerre dure en Somalie et la paix n’est pas à l’ordre du jour, le pays est toujours en état de guerre civile.

    Il est, dès lors, pour le moins curieux de se revendiquer d’un modèle qui n’a pas fait ses preuves et dont la fin de la « formation » ne prendra effet qu’en décembre 2012, date à laquelle près de 3 000 soldats somaliens auront été formés par quelque 675 instructeurs européens.

    La mission de formation au Mali – Micema – 3 000 hommes environ – devrait contribuer à la réorganisation et à l’entraînement des forces de défense maliennes et se trouver sous mandat de l’Union africaine et de l’ONU. La France, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont accepté d’y participer, l’Italie, la Belgique aussi, l’Allemagne vient de se décider ; seuls la Pologne et les pays nordiques font encore attendre leur décision.

    Mais il est bien évident que la force de la CEDEAO avec ou sans l’appui logistique de l’OTAN ne suffira pas. Dans l’appel des acteurs, sur ce champ martial un des protagonistes essentiels semble renâcler.

    IV/ Une inconnue de taille


    Il reste en effet une inconnue de taille et dont dépendent l’entrée et l’issue de cette guerre : l’Algérie va-t-elle accepter de participer à cette force ? Jusqu’à présent, elle a refusé toute intervention militaire hors de ses frontières. De plus les Algériens qui connaissent bien la région et les autres acteurs estiment que 3000 hommes, dans un théâtre d’opérations de plus de 8 000 kilomètres carrés et face à une guérilla déterminée et soutenue par les populations Touaregs, sont loin de constituer une force suffisante. Il est indispensable pour les Algériens d’identifier précisément les groupes de guérilla et d’établir une distinction nette entre subversion jihadiste, incarnée par le Mujao et Aqmi, et le groupe militaro-politiques, Ançar Eddine et Mnla, qui ont un réel ancrage dans les populations locales. Dans une optique de guerre indifférenciée, l’adversaire mènera une guerre d’usure qu’il gagnera à coup sûr contre une formation militaire telle que la pense la CEDEAO, qui ne connaît pas, non plus, le terrain saharien. Les groupes armés s’appuieront sur la population locale, des Touaregs, pour qui une armée africaine équivaut à une force d’occupation étrangère. A l’heure actuelle, l’Algérie, après avoir pondéré son avis, accepterait[11], selon le très influent service de renseignement algériens, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), d’offrir un appui logistique à la future force africaine d’intervention dans le nord du Mali.

    L’Etat algérien entretient de bons rapports avec les Etats-Unis mais sait aussi qu’il suscite la convoitise à cause de ses propres ressources et de sa position géographique qui ouvre les portes vers le Sahel avec ses richesses énergétiques et son potentiel souterrain.

    L’Algérie se montre hésitante mais il n’échappe à personne que dans la région, c’est le seul Etat, disposant d’une armée puissante et équipée, capable d’envisager une confrontation de longue haleine avec les rebelles, même si elle sait que cela reste risqué. Dès lors, ceux qui s’auto-désignent comme « communauté internationale », essentiellement les Occidentaux du G5 (Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne et France), s’impatientent, au premier chef la France et le fait savoir.

    V/La fabrication de l’ennemi de l’intérieur


    Pour ne pas être exclue des richesses à prendre et qu’elle n’a pas su garder mais aussi pour montrer sa participation active à l’Axe du Bien tel que pensé par George W. Bush, la France, après avoir œuvré en vue du vote de la résolution 2071, mène, sur son propre territoire, une guerre multiforme contre les terroristes, les jihadistes, les islamistes fanatiques…Et qui parfois à la lumière des « unes » de certains hebdomadaires ressemble ni plus ni moins à une guerre contre l’Islam, prolongement et succédané de la guerre perdue d’Algérie. Une guerre policière mais aussi idéologique, psychologique très lourdement médiatique.

    Dans ce combat oblique où l’ennemi n’est pas seulement le terroriste armé mais celui qui proclame sa différence, la République n’hésite pas à recourir à l’arsenal des stigmatisations néocoloniales et à la diabolisation de l’étranger inassimilable. La méthode est éprouvée mais la République ne veut pourtant, à aucun titre, en assumer les origines collaborationnistes et coloniales. La France des élites laisse, ou pousse, une partie de son opinion dériver vers une représentation européo-centrée qui désigne l’Autre, l’Etranger en tant que responsable de l’errance politique des représentants politiques – y compris ceux au gouvernement -, du délitement de la pensée intellectuelle et d’une crise sociale, économique et finalement morale et culturelle. Il est aujourd’hui admis et considéré comme absolument normal de réécrire une « histoire » plus politiquement ’correcte’ basée sur une conception raciste ou ethnoculturelle du monde ; ce prisme réducteur et dangereux est de plus en plus présent dans le champ politique. C’est ainsi que l’on entend les intellectuels organiques du libéralisme au pouvoir distiller à longueur de colonnes et sur tous les plateaux de télévision les thématiques de l’arabophobie et de l’islamophobie[12]. Le racisme se fond aujourd’hui dans un ensemble de mécanismes d’exclusion et d’infériorisation qui semblent fonctionner de manière autonome, sans que personne n’ait à s’assumer explicitement raciste mais où tous comprennent le langage le code de l’exclusion. Les superstructures idéologiques d’Etat nourrissent l’exclusion par des stigmatisations essentialistes. De « l’homme noir qui n’est pas entré dans l’histoire » à une laïcité de combat, l’essentialisme est bien l’habit neuf d’un vieux discours. Les hiérarchies ontologiques visent à différencier irrémédiablement pour mieux exploiter.

    Dans un climat de xénophobie ascendante et d’émiettement social, le racisme est vécu au quotidien, pèse fortement sur les constructions identitaires des individus et vient de manière, ô combien opportune pour le système, transcender les clivages de la misère et les logiques d’exclusion qui concerne des catégories croissantes de Français. En ce sens la figure sociale de l’Algérien, en France ou en Algérie, pour les Français n’a pas changé depuis la colonisation.

    On peut affirmer que la raison de ce racisme tient au fait que ces représentations ont précédé les Français issus de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, au-delà même de la période coloniale. C’est ainsi que la reprise du thème du « racisme anti-blanc » par un parti de droite « républicain » est révélatrice de l’imprégnation d’un discours essentialiste directement hérité de la colonisation et de la guerre d’Algérie. On le sait, le soi-disant racisme anti-blanc[13] est la première ligne de défense du racisme réel, celui des colonisateurs et des exploiteurs.

    Comment émerger d’un passé traumatique et visiblement indépassable ? La question est d’autant plus complexe qu’elle renvoie irrésistiblement aux enjeux actuels du débat sur l’immigration et à l’enracinement dans la société de jeunes Français issus de minorités « visibles ». C’est sur ce terreau nauséabond que l’on voit des intellectuels -presque toujours- d’origine algérienne désignés[14] à la vindicte au prétexte qu’ils feraient l’apologie du « racisme anti-blanc ». Apparaît dans l’espace politico-social la désignation de responsables des errances d’une société qui se réveille chaque jour un peu plus raciste, chauffée à blanc par ses médias engagés à des degrés divers dans la défense de l’Etat d’Israël et du mouvement sioniste, reprenant à son compte les délires racistes datant de la lutte de libération nationale de l’Algérie. Cette accusation n’est pas sans lien avec la guerre programmée au Mali et l’éventuelle agression de l’Iran.

    Il s’agit pour ceux qui dominent et qui veulent pérenniser cette domination au nom des multinationales et des banques de désigner ceux qui empêcheraient ou leur « paix » et leur « sécurité internationales » ou leur « cohésion sociale ». Leur volonté de porter la guerre au Mali, certes au nom de la libération du nord de forces rétrogrades, ce que désirent de nombreux Maliens, n’est pas sans lien avec ce que le rapport « Horizons stratégiques » cité plus haut dit de la peur que suscitent, chez les Occidentaux, la résurgence puissante du panafricanisme et la volonté de certains Etats africains d’assumer leur souveraineté sans « tuteurs ». De nombreux intellectuels et politiques du continent font entendre leur désir d’être débarrassés de certains des accords bilatéraux qui les maintiennent dans un statut de soumission – militaires, policiers, économiques ou portant sur les migrations. Ces revendications successives sont, pour les anciens colonisateurs, inacceptables. Ce n’est pas pour rien que les vigies occidentales scrutent avec angoisse les révoltes arabes. Les centres néocoloniaux craignent bien trop la prise en main du processus de libération de la dictature par le mouvement social. Outre la fabrication aéroportée d’une révolution assujettie comme en Libye, les Occidentaux, forts de leurs relais saoudiens et qataris, poussent leurs pions et tentent d’influer les luttes internes comme en Tunisie, où certains se délectent de la montée de l’Islam obscurantiste et des faux débats autour de valeurs morales qu’il introduit pour détourner les populations tunisiennes des réalités économiques et politiques de la domination et de l’exploitation.

    Le bombardement envisagé sur l’Iran procède de la même logique. Il s’agit de mettre à l’index ceux qui s’opposent à l’ordre du monde impérialiste et de les exclure de la communauté internationale ; tout comme il s’agit d’exclure de la société ceux qui dénoncent la droitisation de la société française. Il s’agit pour les dominants d’utiliser des instruments de répression politico-idéologique et de remise en cause des droits politiques et civils.

    Les Etats-Unis et leurs alliés assument pleinement la logique du dit « choc des civilisations », entre Etats mais aussi entre citoyens d’un même pays, en légitimant l’état d’exception international mis en place par les puissants contre les peuples.

    VI/ Terrorisme versus paix et sécurité internationales


    La plus grande menace à la paix et à la sécurité internationales se trouve dans la violence des pays occidentaux, spécialement des Etats-Unis et de leurs alliés européens qui violent systématiquement le droit international et la Charte des Nations Unies, sous couvert de lutte contre le terrorisme, comme c’est le cas en Irak, en Afghanistan, au Soudan, à Cuba, en Haïti , en Serbie, en Côte d’ivoire et bientôt au Mali.

    L’exemple le plus caractéristique est celui de la Palestine qui, depuis plus de soixante ans, est exilée –aussi bien sur son territoire qu’à l’international- par une « communauté internationale » -réduite au G5 occidental- qui maintient l’ensemble des Palestiniens exclus des normes impératives du droit international et du droit humanitaire international mais aussi du droit à leurs droits.

    Cette communauté d’alliés qui, en protégeant l’Etat israélien et en le laissant commettre des crimes de guerre, toujours impunis, contribue décisivement à la violation des normes impératives du droit international et, surtout joue le rôle de courroie de transmission d’un projet et d’un modèle politique, idéologique et économique qui vise à l’instauration d’un ordre international fondé sur la guerre sans fin, la discrimination, l’apartheid, la force, la domination des peuples et la violence.

    Comme cela a été le cas en Libye où l’intervention de l’OTAN a été possible grâce à l’injonction paradoxale portée par ceux qui ont voté la résolution 1973, ils affirment d’un côté, « leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Jamahiriya arabe libyenne » et de l’autre envoient des forces armées pour obtenir plus rapidement l’assassinat en direct de Kadhafi en dehors de toute légalité internationale au regard de la Charte des Nations Unies, laissant le pays dans une situation de grave déstabilisation.

    La vraie menace à la paix internationale est la pauvreté généralisée des populations du Sud, le pillage de leurs ressources naturelles par les sociétés transnationales et les guerres qu’elles déclenchent pour pérenniser leur hégémonie ou prévenir l’intrusion du nouveau concurrent chinois. C’est bien dans la réalité de la misère généralisée et organisée par la mondialisation libérale que peuvent être définis les ressorts profonds du terrorisme et des idéologies du désespoir. L’impérialisme et ses relais locaux ont, traditionnellement, utilisé pour leurs propres aventures et toujours à leur avantage les mouvements fanatiques apolitiques et les desperados qu’ils subjuguent. Les médias omettent de le rappeler mais le terrorisme islamiste contemporain est né en Afghanistan pour contrer l’Union Soviétique. Ce terrorisme, financé par les Saoudiens et soutenu à bout de bras par les Américains et leurs alliés, a fini par avoir raison de l’armée rouge et a précipité l’effondrement de l’URSS. On le voit, hier instrument commode et efficace, le terrorisme islamiste est aujourd’hui un épouvantail tout aussi opérant. Le terrorisme, conséquence du désespoir que l’ordre injuste impose aux peuples, est aussi un instrument entre les mains des architectes de la mondialisation libérale.

    Au Mali, en France, aux Etats-Unis mais aussi dans de nombreux autres pays, le terrorisme islamiste est un argument fondamental dans la justification des aventures bellicistes de l’impérialisme et des atteintes aux libertés dans les sociétés occidentales elles-mêmes. La guerre globale et éternelle contre l’islamisme alimente un discours raciste qui permet de détourner l’attention des populations des pays industrialisés confrontées à une crise économique majeure. La libération de l’impensé raciste occupe une place centrale dans le discours politique « décomplexé » par temps de chômage généralisé et de creusement sans précédent des inégalités. En Europe comme en Afrique.


    Source : Fondation Fanon
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  5. 23/01/2013, 23h31 #155
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    Citation Posté par billl Voir le message
    Dans l’Islam, on jouit de la présomption d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité soit prouvée, ainsi le Prophète saws dit : « Si on ne s’en tenait qu’aux plaintes des gens pour leur donner raison, certains réclameraient (injustement) le sang et les biens des autres, mais la preuve incombe au demandeur et le serment à l’accusé » .

    Et vous mélangez un peu, comme l'ont fait volontairement les français : il n'y a pas un groupe, mais plusieurs.

    Le MNLA sont laïques : ils sont accusés de plusieurs crimes dans le nord, Ansar Dine les a chassé et a protéger les populations.

    Ansar Dine : ils se démarquent des autres groupes, ils n'ont jamais été trafiquants de drogue ou je ne sais quoi. Leur but c'est l'Islam, la chari'ah.

    Et d'autres groupes encore...


    Regardez le dernier message du frère Daouda.


    La France intervient pour chasser ceux qui veulent l'Islam comme règle pour diriger le pays. Comme les USA en Afghanistan.
    Je sais qu'il n'y a pas qu'un seul groupe, qu'il y a plusieurs groupes. Mais, tous ces groupes ont un point commun : ils sont dans l'illégalité, ils occupent illégalement le territoire d'un Etat souverain.
    Qu'ils s'appellent "Ansar Dine", "Boko Haram", "Aqmi", "MNLA" ou que sais-je encore, dès l'instant qu'ils occupent illégalement le territoire malien, ils doivent en être chassés.
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  6. 24/01/2013, 20h29 #156
    Mamadou Lamine
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    Nouvelles d’ailleurs: Des paradoxes de nos oulémas...
    24 Janvier 2013


    Encore une fois nos islamistes « modérés » ont perdu l'occasion de se taire et d'aller voir ailleurs si les Maliens en étaient encore au stade du simple questionnement. Ils (nos islamistes) se sont élevés contre l'intervention française au Mali, montant au créneau des indignations vertueuses sur une présupposée « colonisation » moderne.


    Combien de temps encore nos penseurs et érudits se tourneront-ils autour du nombril, surfant sur un anti-occidentalisme primaire et sur nos non-dits et malaises, vis à vis de la période coloniale ? Combien de temps vont-ils continuer à dénoncer sans agir? J'aurais aimé les entendre, lorsque les extrémistes de tous poils appliquaient la Charia, dans son sens le plus littéral, le plus obtus, le plus obvié, et imposaient une chape de plomb sur le nord du Mali tombé entre leurs mains.

    J'aurais aimé les entendre sur l'esclavage, non pas qu'il ne l'ait pas fait, mais de façon plus bruyante, plus médiatique. J'aurais aimé les entendre, lorsqu'on a flagellé, coupé des mains et des pieds, fouetté en public, exécuté. J'aurais aimé les entendre, lorsque les djihadistes se sont emparés d'une bonne partie du Mali et qu'ils s'apprêtaient à descendre sur Bamako. J'aurais aimé les entendre, lorsque des innocents ont été pris en otages, négociés comme du bétail ou assassinés. J'aurais aimé les entendre lorsque ces mêmes fous de Dieu, ces moines-soldats contemporains et pourtant si moyenâgeux, ont violé, marié de force des femmes, fomenté des attentats.

    J'aurais tant aimé... Là où on était en droit d'attendre, de leur part, compassion et dénonciation, ils se sont plus préoccupés des « printemps arabes » et des islamistes victorieux.

    A ce stade, leur logique ira-t-elle jusqu'à dénoncer l'assaut des forces spéciales algériennes sur le site d'In Amenas ? Cela fait si longtemps que nos courants religieux flirtent avec les idées les plus extrémistes que le discours religieux en a perdu une bonne part de sa lisibilité, déconcertant les ouailles (nous), brouillant les cartes et provoquant la confusion.

    Je n'ai jamais très bien compris ce qu'est un islamiste modéré par rapport à un islamiste radical. L'islam politique a des lignes floues. Tellement floues que certains exaltés ne trouvent pas mieux que d'aller s'embrigader dans des katibas, brandissant arme et Coran, persuadés que leur passage sur terre a une mission : islamiser, islamiser encore, imposer, punir.

    Si quelques illuminés se tâtaient encore de savoir s'ils allaient rejoindre les radicaux, les discours de certains de nos érudits ne peuvent que les conforter dans leur haine de l'Occident. Nos érudits leur offrent, sur un plateau, une excuse et une motivation supplémentaire, à savoir aller combattre tous ces impies, tous ces « croisés » qui interviennent au Mali...

    Il nous faudra bien rompre avec des discours qui n'ont plus lieu d'être et une mémoire qui n'a pas évolué. Regardez comment, chez les islamistes radicaux, est employé systématiquement le terme de « croisés », terme du Moyen Âge, à l'époque où d'autres fanatiques religieux, chrétiens ceux-là, déferlaient sur le monde arabo-musulman dans une mission qui n’avait rien de « civilisatrice ». Sauf que, depuis le 13ème siècle, ces « croisés-là » ne sont plus. Ils font partie de l'Histoire. Huit siècles ont passé mais la mémoire des barbaries perpétrées par ces croisés chrétiens est toujours aussi vivace chez nos théologiens. Vivace souvenir, exploité jusqu'à la nausée : aux croisés barbares d'hier devrons-nous opposer, éternellement, nos croisés d'aujourd'hui ?
    Je pense que le vrai courage politique n'est pas seulement dans la dénonciation de gouvernements. Il est, pour nos oulémas, dans la dénonciation ferme, claire et précise, sans équivoque, des barbares d'aujourd'hui qui utilisent la religion, usent de la violence la plus abjecte, pour imposer leur vision, terrorisent et dénaturent notre foi, nos croyances, notre islam, celui du pardon, celui de l'amour, celui de l'égalité, celui de la compassion, celui du savoir, de la tolérance, de l'ouverture aux autres et au monde, de la pitié... Ce courage politique serait dans l'acceptation de l'humanité du Message et non pas dans une inhumanité instrumentalisée.

    Où est le message du Prophète (PSL) quand on lapide, qu'on viole, qu'on égorge, qu'on enlève, qu'on asservit ? Où est la Parole de Dieu dans la violence ? Où est l'homme, dans sa manifestation sacrée, lorsqu’on envoie un pauvre type se faire exploser ? Où est l'Amour dans les cris et l'agonie d'une femme qu'on lapide ? Où est le Verbe quand on égorge ?
    Alors, oui : la France, par delà la défense de ses évidents intérêts économiques dans la région, a eu raison d'intervenir. Elle est intervenue, parce que nous, Africains, n'avons pas levé le petit doigt et parce que nos religieux, tout occupés à faire de la politique, ont abandonné les populations du Nord-Mali à leur sort. Pendant que le monde musulman ergotait, les radicaux tuaient. Et tuent encore...


    Mariem mint DERWICH
    Pour le Calame
    Noorinfo
    J’espère que tous ces ennemis du Mali et des pauvres maliens , tous ces hypocrites, suprématistes arabes et leurs esclaves les plus zélés liront cet excellent écrit.
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  7. 24/01/2013, 21h17 #157
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    Citation Posté par Mamadou Lamine Voir le message
    J’espère que tous ces ennemis du Mali et des pauvres maliens , tous ces hypocrites, suprématistes arabes et leurs esclaves les plus zélés liront cet excellent écrit.
    Belle réplique à tous ces pseudo-érudits de Naaritanie.
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  8. 27/01/2013, 09h05 #158
    daouda kambiya wague
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    Par défaut declaration de l union des savants d afrique noire sur la crise au mali par doct ahma

    Sermon de la Déclaration de l'Union des Savants d'Afrique Noire sur la Crise au Mali: Sermon de la Déclaration de l'Union des Savants d'Afrique Noire sur la Crise au Mali - YouTube via @YouTube
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  9. 28/01/2013, 16h28 #159
    Stephen Thomas
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    Citation Posté par billl Voir le message
    Je les nomme terroristes, car c'est ainsi qu'ils sont présentés. Mais pour moi, ce ne sont pas des terroristes. Jusqu'au jour où on me prouvera le contraire.


    Bonjour Billl,

    Ici, je joue le rôle d'un advocatus diaboli (je ne suis pas musulman) :

    « Et préparez (pour lutter) contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin de terroriser l'ennemi d'Allah et le vôtre, et d'autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci, mais qu'Allah connaît. Et tout ce que vous dépensez dans le sentier d'Allah vous sera remboursé pleinement et vous ne serez point lésés » (Coran, 8/60)

    Citation Posté par Mouhammad Mass’oud Azhar

    Le mot « terreur » est mentionné, alors qu’il est aujourd’hui utilisé comme une insulte envers les musulmans.

    Ainsi, les musulmans qui ont réalisé la puissance islamique sont caractérisés comme terroristes.

    Pour quelle raison les musulmans ont-ils honte de cette « insulte » ?

    Allah a ordonné aux musulmans de terroriser leurs ennemis, qui sont également les ennemis d’Allah.

    Quiconque réalise cette obligation sera qualifié de terroriste.

    De ce fait, être un terroriste est un bienfait et non une honte.

    Terroriser les ennemis d’Allah est une adoration et non un crime.
    Cordialement,

    Stephen唐士明Thomas
    Dernière modification par Stephen Thomas 28/01/2013 à 16h52
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  10. 06/02/2013, 21h56 #160
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    Boubacar Boris Diop, écrivain et journaliste : "C'en est fini pour longtemps de l’indépendance du Mali et de sa relative homogénéité territoriale"
    5 Février 2013 - 18:00


    Boubacar Boris Diop est un romancier et intellectuel sénégalais qui écrit en français et en wolof. Observateur attentif du continent africain et du coeur humain, l’auteur de Murambi ne mâche pas ses mots et ne perd pas son temps à lustrer son image, bien au contraire. Qu’il s’agisse du génocide des Tutsis ou de l’intervention française au Mali, son propos est clair et son regard précieux. Il nous a donné l’autorisation de republier l’important entretien qu’il a donné le vendredi 2 février 2013 au Pays au quotidien. J’espère que Boubacar Boris Diop ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Merci de tout coeur, ami !


    Peut-on dire que le Nord-Mali, c’est encore la Françafrique dans ses œuvres ?
    Oui et non. Au Mali, la France est certes dans son pré-carré et, à l’exception du Nigeria, les pays engagés avec elle sur le terrain font partie de son ancien empire colonial mais dans le fond on est plutôt ici dans une logique de guerre globale. Le modèle serait plutôt l’invasion américaine en Irak. En outre, les interventions françaises en Afrique ont toujours été faites avec une certaine désinvolture, presque sans y penser, alors que celle-ci, ponctuée de conseils de guerre à l’Élysée, a été conçue comme un grand spectacle médiatique. Elle fait l’objet de sondages réguliers et deux ministres, ceux de la Défense et des Affaires étrangères, n’ont jamais été aussi bavards.

    Comment expliquez-vous ce changement d’attitude ?
    Quelques jours après le début des combats, tous les hebdos français ont titré : « Hollande en chef de guerre ». Le Nord-Mali, ça a été l’occasion pour un président jugé terne, mou et indécis de se donner à peu de frais l’image d’un dirigeant volontaire et capable de préserver le rang de son pays dans le monde. Le contraste n’en est pas moins frappant avec la précipitation peu glorieuse de Paris à se retirer d’Afghanistan suite à des attaques mortelles des Talibans contre un certain nombre de ses soldats.

    Mais les problèmes d’image de Hollande ne peuvent pas à eux seuls expliquer une intervention aussi coûteuse…
    C’est évident, mais il ne pouvait pas rater la si belle occasion de se refaire une santé. L’objectif déclaré de cette guerre, c’est d’aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale mais sans la prise de Konna par les islamistes, rien ne se serait sans doute passé. La chute de Konna, c’est le moment où Paris, qui ne perd jamais de vue ses otages et l’uranium d’Areva, comprend que ses intérêts économiques et sa position dans la région sont gravement menacés. Et à partir de là, les acteurs ne sont plus les mêmes. Cette guerre est suivie de près par des pays comme l’Algérie, la Mauritanie, le Nigeria, sans parler des autres puissances occidentales et du Qatar, cette monarchie du Golfe qui se livre ici comme en Syrie et partout ailleurs à un drôle de jeu. Vous savez aussi que depuis l’attaque d’In Amenas, Américains et Anglais se sentent bien plus concernés et que le Japon, important partenaire économique du Mali et dont dix ressortissants sont morts lors de la prise d’otages, a accordé une contribution de 120 millions de dollars en soutien à la Misma, lors de la conférence des donateurs que vient d’organiser l’Union africaine à Addis.

    Etes-vous d’accord avec l’ambassadeur de France à Dakar quand il déclare que si son pays n’était pas intervenu personne d’autre ne l’aurait fait ?
    On peut le lui concéder et c’est en fait cela le coup de génie de Paris dans cette histoire où la France peut se présenter comme l’ennemi des « méchants ». J’utilise ce dernier mot à dessein, car la politique internationale me fait très souvent penser à un film hollywoodien, le tout étant de savoir être du côté des bons. Lorsque vous apprenez par exemple que des narco-terroristes occupent les deux tiers du Mali et qu’ils détruisent les mosquées et les tombeaux de saints, mettent le feu à la bibliothèque Ahmed Baba et coupent les mains des gens, votre premier mouvement est d’approuver ceux qui essaient de les mettre hors d’état de nuire. Et lorsqu’on écoute ces jours-ci les prises de position des uns et des autres sur le Mali, on se rend compte de notre difficulté à penser cette énième intervention française en Afrique. J’ai vu l’autre soir sur la 2STV Massaer Diallo l’approuver sans ambages et deux jours plus tard Gadio et Samir Amin en ont fait de même. N’est-ce pas troublant ? Après tout, il s’agit là, quand on en vient à l’analyse des dérives criminelles de la Françafrique, de trois intellectuels au-dessus de tout soupçon…

    Est-ce à dire que vous êtes d’accord avec eux ?
    Ah non ! Certainement pas. Je les comprends, je n’ai aucun doute quant à leur sincérité mais je ne partage pas leur point de vue. Le danger, à mon humble avis, c’est d’analyser cette guerre comme un fait isolé. Tout le monde la relie à l’agression contre la Libye, mais pas avec autant d’insistance qu’il faudrait. Il ne suffit pas de dire que l’agression contre la Libye est en train de déstabiliser la bande sahélienne et toute l’Afrique de l’Ouest. Il faut la placer, de même que le « printemps arabe », au cœur de la réflexion sur le Nord-Mali. Nous devons peut-être même aller plus loin et nous demander si nous n’aurions pas dû hausser la voix dès le jour où des chars de combat français ont forcé les grilles du palais de Gbagbo. Il était possible, sans forcément soutenir Laurent Gbagbo, de bien faire savoir à Paris qu’une ligne rouge venait d’être franchie. Mais nous avons trop bien appris notre leçon sur la démocratie, on a inventé exprès pour nous des termes comme « bonne gouvernance » – qui donc a jamais entendu parler de la « bonne gouvernance » en Belgique ? – et nous en sommes venus à perdre tout sens des nuances et surtout la capacité d’inscrire des évènements politiques particuliers dans une logique globale.

    Dans cette affaire, quels reproches très précis peut-on formuler aujourd‘hui contre la France ?
    Ici aussi, il suffit de remonter le fil des évènements. Après avoir assassiné Kadhafi dans les conditions scandaleuses que l’on sait, L’Etat français a cru le moment venu de confier la sous-traitance de la guerre contre Aqmi et le Mujao à la rébellion touarègue. Comme vient de le rappeler Ibrahima Sène dans une réponse à Samir Amin, Paris et Washington décident alors d’aider les Touareg présents en Libye à rentrer lourdement armés au Mali mais, détail important, pas au Niger où on ne veut prendre aucun risque à cause d’Areva. Les Touareg sont ravis de pouvoir concrétiser enfin leur vieux rêve d’indépendance à travers un nouvel Etat de l’Azawad, allié de l’Occident.

    Certains medias français se sont alors chargés de « vendre » le projet de ces « hommes bleus du désert » qui se préparent pourtant tout simplement à entrer en guerre contre le Mali. Il suffit de faire un tour dans les archives de France 24 et de RFI pour voir que le MNLA en particulier a été créé de toutes pièces par les services de Sarkozy. Ces stratèges savaient très bien que cela allait se traduire par l’effondrement de l’Etat malien et la partition de son territoire. Ça ne les a pourtant pas fait hésiter une seconde. Juppé s’est ainsi permis de minimiser l’égorgement collectif par les Touareg d’une centaine de soldats et officiers maliens le 24 janvier 2012 à Aguelhok et suggéré la possibilité d’un Azawad souverain au nord. Mais au bout du compte, le MNLA qui n’a pas été à la hauteur des attentes de ses commanditaires face aux jihadistes, s’est pratiquement sabordé, ce qui est d’ailleurs sans doute une première dans l’histoire des mouvements de libération. Dans cette affaire, la France est clairement dans le rôle du pompier pyromane. Tout laisse croire qu’elle va défaire les jihadistes, mais sa victoire coûtera aux Maliens leur Etat et leur honneur.

    Qu’entendez-vous par là ?
    Je veux juste dire que c’en est fini pour longtemps de l’indépendance du Mali et de sa relative homogénéité territoriale. Il faudrait être bien naïf pour s’imaginer qu’après s’être donné tant de mal pour libérer le Nord, la France va remettre les clefs du pays à Dioncounda Traoré et Maliens et se contenter de grandes effusions d’adieu. Non, le monde ne marche pas ainsi. La France s’est mise en bonne position dans la course aux prodigieuses richesses naturelles du Sahara et on la voit mal laisser tomber la rébellion touarègue qui reste entre ses mains une carte précieuse. Un épisode de cette guerre est passé inaperçu, qui mérite pourtant réflexion : la prise de Kidal. On en a d’abord concédé la « prise » à un MNLA qui n’a plus aucune existence militaire et quelques jours plus tard, le 29 janvier, les soldats français sont entrés seuls dans la ville, n’autorisant pas les forces maliennes à les y accompagner. Iyad Ag Ghali, patron d’Ansar Dine, discrédité par ses accointances avec AQMI et le MUJAO, est presque déjà hors jeu et son rival « modéré » Alghabasse Ag Intalla, chef du MIA, est dans les meilleures dispositions pour trouver un terrain d’entente avec Paris. En somme, les indépendantistes Touareg vont avoir après leur débâcle militaire un contrôle politique sur le nord qu’ils n’ont jamais eu. C’est un formidable paradoxe, mais l’intérêt de l’Occident, c’est un Etat central malien sans prise sur la partie septentrionale du pays. Les pressions ont commencé pour obliger Dioncounda Traoré à négocier avec des Touareg modérés sortis de la manche de Paris et on ne voit pas un président aussi affaibli que Dioncounda Traoré résister à Hollande. Que cela nous plaise ou non, le « printemps arabe » est en train de détacher définitivement l’Afrique du Nord du reste du continent et la « nouvelle frontière » c’est en quelque sorte le Nord-Mali. Cela correspond à un projet stratégique très clair, très cohérent, de l’Occident et il est en train de le mettre en œuvre.

    Qu’avez-vous pensé en voyant ces jeunes Maliens brandissant des drapeaux français ?
    Certains disent que c’est un montage. Je ne suis pas du tout de cet avis. Ces images disent au contraire l’immense soulagement des Maliens. Ce sont des images particulièrement perturbantes et c’est pour cela que nous devons oser les affronter. La vraie question c’est moins ce qu’il faut penser de l’Etat Français que de nous-mêmes, je veux dire de nous les intellectuels et les politiciens africains. Comment se fait-il que nos populations soient laissées dans un tel état d’abandon ? Ce qui doit nous interpeller tous, ce sont ces images-là : les troupes françaises qui ont occupé ce pays voisin, le Mali, pendant des siècles d’une colonisation barbare, y reviennent cinquante ans après l’indépendance et sont accueillis comme des libérateurs. N’est-ce pas là un sérieux motif de perplexité ? Que pouvait bien valoir, finalement, l’indépendance du Mali ? Qu’a-t-il fait de l’héritage de Modibo Keita ? La question qui se pose en définitive à nous tous, et sans doute avec une force particulière aux anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne, c’est celle de notre souveraineté nationale. Certains retournements historiques sont durs à avaler et nous y avons tous une part de responsabilité. Mais il m’arrive d’en vouloir surtout à nos historiens ; j’ai parfois l’impression que la plupart de ces brillants esprits ne mettent pas leur connaissance intime de notre passé au service de la compréhension des enjeux du présent. Beaucoup d’entre eux ont pour ainsi dire le nez dans le guidon tandis que d’autres répètent les mêmes phrases depuis des décennies sans paraître se rendre compte des mutations qui n’en finissent pas d’intervenir.

    Quelles sont les autres images qui vous ont frappé dans cette guerre ?
    Une en particulier : celle de ces gamins maliens au bord des routes, regardant passer les militaires Toubab un peu comme ils le faisaient à l’occasion du Paris-Dakar. Je me suis plusieurs fois demandé ce que ça doit faire dans la tête d’un enfant de voir ça. On a rarement vu une population à ce point ébahie par ce qui se passe chez elle et ne comprenant rien à ce qui est pourtant censé être sa propre guerre. On a parfois le sentiment qu’ils ne savent pas si ce qu’ils ont sous les yeux, et qui est si fou, c’est de la réalité ou juste de la télé.

    L’opération Serval ne va-t-elle pas, malgré tout, redorer le blason de la France en Afrique ?
    Ce n’est pas impossible mais cela m’étonnerait. Les transports amoureux en direction des soldats français viennent du cœur, mais ils sont passagers. Les véritables objectifs de cette guerre vont être de plus en plus clairs pour les Maliens et, pour eux, le réveil risque d’être douloureux. Ça n’existe nulle part, des forces étrangères sympa. Les medias français peuvent toujours se bercer d’illusions, mais à leur place, je me dirais que la mariée est quand même trop belle ! Et puis, vous savez, l’opération Serval a lieu au moment même où la presse parisienne révèle chaque jour des faits de plus en plus précis prouvant le rôle actif des services français dans l’attentat du 6 avril 1994 qui a déclenché le génocide des Tutsi du Rwanda. L’implication résolue de la France dans le dernier génocide du vingtième siècle est une tâche indélébile sur son honneur, les vivats momentanés de Gao et Tombouctou ne vont pas l’effacer.

    Quelles leçons le Mali peut-il tirer de ce conflit ?
    Tout d’abord, cela doit être extrêmement dur ces temps-ci d’être un militaire malien. Voici une armée nationale se battant dans son propre pays et dont les morts ne comptent même pas, à l’inverse de celle du pilote français d’hélicoptère, Damien Boiteux, abattu au premier jour des combats. Ce que toutes ces humiliations doivent montrer au Mali, c’est ce qu’une certaine comédie démocratique, destinée surtout à plaire à des parrains étrangers, peut avoir de dérisoire. Le Mali est un cas d’école : cité partout en exemple, il a suffi d’un rien pour qu’il s’effondre. Et on y voit déjà à l’œuvre des mécanismes d’exclusion qui peuvent devenir de plus en plus meurtriers : tout Touareg ou Arabe risque d’être désormais perçu comme un complice des groupes jihadistes ou de la rébellion touarègue. Conscients de ce danger, des intellectuels maliens comme Aminata Dramane Traoré n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme au cours des derniers mois, mais personne n’a voulu les écouter. Les relations entre les différentes communautés du Mali ont toujours été fragiles et la menace d’affrontements raciaux n’a jamais été aussi sérieuse. C’est le moment de dépasser les vieilles rancœurs. Peu de temps après le carnage d’Aguelhok, j’ai eu l’occasion de parler dans un lycée de Bamako. Il y avait des jeunes Touareg dans l’assistance et ils avaient manifestement peur de ce qui pourrait leur arriver un jour ou l’autre. Rien, justement, ne doit leur arriver. Ils n’ont pas à payer pour les crimes de quelques politiciens ambitieux, qui sont d’ailleurs surtout laquais de Paris.

    Il se dit partout que la lenteur de la réaction africaine a ouvert un boulevard à la France et l’a même légitimée. Comment peut-on éviter qu’une telle situation ne se reproduise ?
    Oui, on a beaucoup critiqué, à juste titre, les atermoiements des Etats africains, mais il faut tout de même comprendre qu’il est suicidaire de s’engager à mains nues dans une guerre aussi complexe. C’est toutefois précisément le reproche qu’on peut faire à nos pays : de ne s’être pas dotés des moyens de se défendre, individuellement ou collectivement. Et ici, on en revient à ce que Cheikh Anta Diop a toujours dit : « La sécurité précède le développement et l’intégration politique précède l’intégration économique. » Son parti, le RND, vient d’ailleurs de le rappeler dans une déclaration sur la guerre au Mali. Sa vie durant, Cheikh Anta Diop a insisté sur la nécessité d’une armée continentale forte. Sa création ne peut évidemment pas être une affaire simple, mais en voyant tous ces soldats ouest africains redevenus des « tirailleurs sénégalais », on a un peu honte et on se dit que sur cette question aussi Cheikh Anta Diop avait vu juste avant tout le monde. Je pense qu’il n’est pas trop tard pour méditer ses propos. Et, soit dit en passant, le président Sall ferait bien de s’en souvenir au moment où il semble vouloir donner une seconde vie au NEPAD.

    Cet entretien devait être exclusivement consacré à la situation au Mali, mais je ne peux m’empêcher, en conclusion, de vous demander votre avis sur les audits et la CREI…
    Pour moi, c’est tout simple : des milliards ont atterri dans des comptes privés et l’Etat se doit de les réinjecter dans notre économie, quitte à négocier avec les détourneurs mais en se montrant résolu à contraindre les récalcitrants à rendre gorge, par des voies légales, bien entendu. Même Wade devrait être invité à répondre en justice de sa gestion. J’admets que son âge pourrait poser problème par rapport à notre manière de voir les choses au Sénégal, mais on ne doit pas non plus oublier que cela ne l’a pas empêché de vouloir continuer à occuper les lourdes charges de président il y a moins d’un an. Cela dit, on ne développe pas un pays en récupérant de l’argent détourné, on développe un pays en empêchant que l’argent public soit impunément détourné. Or il faut être aveugle pour ne pas voir que la gangrène de la corruption continue à ronger notre société. Tout est monnayé de l’aube au crépuscule. Pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Le racket quotidien en pleine rue, au vu et au su de tous, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Je suis convaincu que la plupart des membres du nouveau gouvernement sont des gens honnêtes, mais, dans ce domaine, on ne peut pas s’en remettre à la bonne volonté des personnes. Si le système n’est pas repensé, si le consensus social au sujet de la corruption n’est pas brisé, dans cinq ou dix ans le nouveau pouvoir va dépenser des milliards mais aussi beaucoup d’énergie pour récupérer d’autres milliards détournés par quelques-uns des ministres ou responsables nationaux aujourd’hui en activité. C’est absurde et il est urgent de se dégager de ce cercle vicieux.

    Propos recueillis par Souleymane Ndiaye (Le Pays au Quotidien)
    Le titre en fait un peu trop car le Mali était déjà un pays trop pauvre, militairement faible, naïf en géopolitique et avec un taux trop élevé d’analphabetes pour aspirer a vraiment être indépendant. Aussi la minuscule minorité touaregs a beaucoup trop de poids pour qu’on puisse parler d’homogénéité territoriale mais sa lecture de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le Mali reste quand-même pertinente.
    La crise au Mali est loin d’être terminé.
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