c'est en pareils moments qu'on reconnaît les vrais amis.
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bill cè pas qu'on te manque de respect mais pour le moment,éssaie de contrôler ta façon de t'exprimer toi tu te mets du côté de ces gens qui nous ont créer tous ces blèms et tu fais monter les tensions,cè pas bien.le mieux serait tous ensemble de prier pour que cette guerre cesse sinon qu'on est ni contre l'islam ni contre la charia mais sauf ke là cè tout autre chose.ça ternie l'image de l'islam au yeux de beaucoup,du coup les gens vont voir pour la plupart que du négatif envers notre réligion.tu comprends ça?ALLé salam et desolée pour certains propos facheux sauf que tu l'as cherché aussi mon frère.
Guerre au Mali : sécuriser notre approvisionnement en uranium
Le 11 janvier 2013, l’armée française est intervenue au Mali à la suite de mouvements, vers Bamako, de groupes armés islamistes. Depuis des mois, ces derniers tiennent tout le nord du Mali et se seraient enhardis au point, nous dit-on, de vouloir occuper l’ensemble du pays.
Personne ne niera que ces groupes soient composés d’horribles individus qui, sous prétexte de convictions « religieuses », battent toute personne dont le comportement ne leur plaît pas, coupent les mains des voleurs (réels ou supposés), exécutent – en particulier des femmes – pour des broutilles ou même pour rien.
Pour autant, de la même façon qu’au moment de l’intervention militaire contre Kadhafi en Libye, il est insupportable de se retrouver sommé de soutenir une intervention militaire déployée par ceux qui sont largement responsables de la gravité de la situation.
Qui croira qu’il s’agit de sécuriser la région ?
Qui plus est, qui peut vraiment croire qu’il s’agit d’une opération « pour la démocratie au Mali » ? Cela fait des décennies qu’elle est bafouée dans ce pays par des régimes corrompus. largement soutenus par la France. Alors, pourquoi cette subite urgence « démocratique » ?
De même, qui croira qu’il s’agit de « sécuriser la région » ? En réalité, il s’agit de sécuriser l’approvisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium : ce dernier est en effet extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali. par une ligne sur les cartes géographiques.
Le Mali et le Niger : capture d’écran de Google Maps
A ce propos, on soulignera l’extrême perversité des ex-puissances coloniales qui ont jadis tracé des frontières absurdes, faisant fi de l’implantation des populations, et créant des pays aux contours bien curieux : le Niger et le Mali sont tous les deux en forme de sablier, une partie sud-ouest contenant la capitale, totalement excentrée et éloignée d’une immense partie nord-est, principalement désertique.
Salariés d’Areva enlevés
C’est ainsi que, pendant 40 ans, Areva (auparavant la Cogéma) a pu s’accaparer en toute tranquillité l’uranium nigérien dans ces mines situées à 500 kilomètres de la capitale et du fragile « pouvoir » politique nigérien.
Ces dernières années, des groupes armés se sont organisés dans cette région : des Touaregs, dépités d’être méprisés, déplacés, spoliés. Et des groupes plus ou moins islamistes, certains issus des anciens GIA qui ont semé la terreur en Algérie, d’autres contrôlés par Kadhafi, et autonomisés suite à la disparition de ce dernier.
Des salariés d’Areva, cadres dans les sociétés d’extraction de l’uranium, ont été enlevés en septembre 2010 au Niger, transférés au Mali et retenus depuis. Puis, le 7 janvier 2011, deux jeunes français ont à leur tour été enlevés au Niger.
Justice
Areva a assigné l’Observatoire du nucléaire (Stéphane Lhomme, auteur de cette tribune, en est le directeur) devant le tribunal de grande instance de Paris, le 1er février 2013, pour propos « diffamatoires ». L’ONG avait accusé en décembre Areva de « manœuvre de corruption » au Niger afin de « perpétuer sa mainmise sur les réserves d’uranium » du pays. Rue89
L’Observatoire du nucléaire a été une des rares voix à dénoncer l’opération militaire immédiatement lancée par les autorités françaises. Ces dernières avaient en effet, de toute évidence, décidé de châtier coûte que coûte les preneurs d’otages, quitte à ce que cela se termine dramatiquement pour les deux jeunes otages. qui ont effectivement été tués dans l’opération.
Ces deux jeunes ne travaillaient pas pour l’extraction de l’uranium mais, c’est évident, l’idée était de décourager d’éventuelles prochaines actions contre des salariés d’Areva.
En intervenant, la France reprend la main
Depuis, les mouvements touaregs laïques et progressistes ont été marginalisés, en particulier par la montée en force du groupe salafiste Ansar Dine. Puissant et lourdement armé, ce dernier s’est allié à Al Qaïda au Maghreb Islamique(Aqmi), faisant courir un risque de plus en plus évident pour les activités françaises d’extraction de l’uranium au nord du Niger.
La France a soutenu avec la plus grande constance les gouvernements corrompus qui se sont succédé au Mali, aboutissant à un délitement total de l’Etat. C’est probablement cet effondrement qui a amené les groupes islamistes à s’enhardir et à avancer vers Bamako.
De même, la France a maintenu depuis 40 ans le pouvoir du Niger dans un état de faiblesse et de dépendance par rapport à l’ancienne puissance coloniale et son entreprise d’extraction de l’uranium, la Cogéma devenue Areva. Alors que les dirigeants nigériens essaient tant bien que mal de contrôler ce que fait Areva, la France reprend totalement la main avec son intervention militaire.
Les récents mouvements des groupes islamistes n’ont effectivement fait que précipiter l’intervention militaire française qui était en préparation. Il s’agit indéniablement un coup de force néocolonial, même si les formes ont été mises avec un opportun appel à l’aide du Président par intérim du Mali, dont la légitimité est nulle puisqu’il est en place suite à un coup d’Etat qui a eu lieu le 22 mars 2012.
Le prétexte de la démocratie, un classique
Précisons à nouveau que nous n’accordons pas le moindre crédit aux dangereux fondamentalistes qui sont aussi des trafiquants de drogue et d’armes et n’hésitent pas à blesser et tuer.
Par contre, nous refusons la fable de l’intervention militaire « pour la démocratie ». Ce prétexte a déjà beaucoup servi, en particulier lorsque les USA ont voulu mettre la main sur des réserves pétrolières, et le voilà encore de mise parce que la France veut assurer l’approvisionnement en uranium de ses réacteurs nucléaires. Notons d’ailleurs que, à 27 000 euros l’heure de vol d’un Rafale, le tarif réel du courant d’origine nucléaire est encore plus lourd que ce que l’on pouvait craindre...
En conclusion, il est une nouvelle fois démontré que l’atome, et la raison d’Etat qui l’entoure, ne nuit pas seulement à l’environnement et aux êtres vivants mais aussi à la démocratie.
http://www.rue89.com/2013/01/15/secu...uranium-238620
Des oulémas se disent « contre tout soutien à l’offensive dans le nord du Mali
Plus de 30 personnalités, dont des oulémas et hommes de sciences mauritaniens ont rendu public, mardi soir , un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur positionnement contre l’offensive menée depuis vendredi dans le nord du Mali ;
Ce communiqué signé par 39 personnalités, dont copie est parvenue à l’ANI, souligne que « cette guerre, menée, au grand jour, par les ennemis de l’islam, vise essentiellement l’occupation du nord du Mali voisin ».
Et le communiqué d’ajouter que « cette guerre n’est qu’un prolongement du feuilleton des campagnes coloniales ayant visé de nombreux pays musulmans ».
Les signataires ont en outre appelé les autorités du pays à n’offrir aucune aide dans cette guerre, soulignant que le fait de soutenir les ennemis de l’islam est un interdit .
Il ont enfin appelé tous les musulmans à constituer un bouclier « pour protéger leur frères et empêcher que l’ennemie ne les attaque à partir du pays ».
Agence Nouakchott d'Information
وكالة نواكشوط للأنباء::ونا::
بسم الله الرحمن الرحيم
الحمد لله والصلاة والسلام على رسول الله وعلى آله وصحبه أجمعين.
أما بعد،
فقد شهد العالم تدخل فرنسا في مالي ، وقتلها للمسلمين بعملياتها العسكرية هناك, وتأييد بريطانيا وغيرها من الدول لذلك، وإنه لمن الظلم البيّن والإرهاب الواضح اجتماعهم وتكاتفهم على ضرب المسلمين هناك، وإن تعجب فعجب أن يحصل هذا الاعتداء منهم من دون إذن من مجلس أمنهم المزعوم! فكيف لهم أن يُقْدِموا على ذلك؟، وخاصة أن المسلمين في مالي لم يعتدوا عليهم أو يقتلوا أحدا منهم؟!!
وإن كانوا - بزعمهم - يريدون تحقيق الأمن في مالي، فلماذا لم يتدخلوا في سوريا ضد بطش النظام النصيري؟! والأمر فيها أشد وأنكى، والقتلى والجرحى والنازحون والمهجَّرون بمئات الآلاف؟!! والقصف والتدمير أكثر بكثير مما يحصل في مالي؟!! (كَبُرَتْ كَلِمَةً تَخْرُجُ مِنْ أَفْوَاهِهِمْ إِن يَقُولُونَ إِلاَّ كَذِبًا).
بل لماذا لم يتدخلوا بجمهورية أفريقيا الوسطى، وقد استغاث رئيسها بأمثال هذه الدول, ولم يجيبوا نداءه!
إن سبب تدخلهم في مالي – كما لا يخفى – أنهم مسلمون؛ ولأنهم أعلنوا إرادتهم لتطبيق شرع الله؛ ولهدمهم الأصنام والمشاهد التي تُعبد من دون الله،
وما تقوم به فرنسا ما هي إلا حرب صليبية على المسلمين في مالي، ولا تخفى المفاسد العظيمة من هذه الحروب, وأعظمها قتل الأطفال والنساء والشيوخ, فهذه القنابل لا تفرق بين صغير وكبير أو ذكر و أنثى, ثم ما يحصل من تشريد وتهجير للمسلمين في مالي, وإخراجهم من بيوتهم, وقد يصلون إلى عشرات أو مئات الألاف, فتحصل المجاعات والنكبات عليهم, ومالي دولة فقيرة أصلا وأهلها فقراء, فكيف ستكون أحوالهم إذا هُجّروا؟ وتراخي المسلمين عن نصرتهم يسبب استمرار هذه الأزمة عليهم واستفحالها, كما هو الحال في سوريا الآن, ومن قبلها أفغانستان وفلسطين.
ومن ثَمّ فعلى المسلمين أن ينصروا إخوانهم ويقفوا معهم، قال الله تعالى: ( وَإِنِ اسْتَنْصَرُوكُمْ فِي الدِّينِ فَعَلَيْكُمُ النَّصْرُ) وقال تعالى: (نَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ)، وفي الصحيحين من حديث الشَّعْبِي عن النعمان بن بَشير قال: قال رسول اللَّه صلى الله عليه وسلم: « مَثَلُ الْمُؤْمِنِينَ فِى تَوَادِّهِمْ وَتَرَاحُمِهِمْ وَتَعَاطُفِهِمْ مَثَلُ الْجَسَدِ إِذَا اشْتَكَى مِنْهُ عُضْوٌ تَدَاعَى لَهُ سَائِرُ الْجَسَدِ بِالسَّهَرِ وَالْحُمَّى ».
أما مناصرة الدول المسلمة لفرنسا وحلفائها في حربهم على المسلمين في مالي, فمن مظاهرة المشركين على المسلمين, وقد عدّها العلماء من نواقض الإسلام, ودليل ذلك قوله عزّ وجلّ : (لَا يَتَّخِذِ الْمُؤْمِنُونَ الْكَافِرِينَ أَوْلِيَاءَ مِنْ دُونِ الْمُؤْمِنِينَ ۖ وَمَنْ يَفْعَلْ ذَٰلِكَ فَلَيْسَ مِنَ اللَّهِ فِي شَيْءٍ إِلَّا أَنْ تَتَّقُوا مِنْهُمْ تُقَاةً ۗ وَيُحَذِّرُكُمُ اللَّهُ نَفْسَهُ ۗ وَإِلَى اللَّهِ الْمَصِيرُ)
قال الإمام ابن جرير رحمه الله : " وهذا نهيٌ من الله عز وجل للمؤمنين أن يتخذوا الكفارَ أعوانًا وأنصارًا وظهورًا، ولذلك كسر"يتخذِ"، لأنه في موضع جزمٌ بالنهي، ولكنه كسر"الذال" منه، للساكن الذي لقيه وهي ساكنة, ومعنى ذلك: لا تتخذوا، أيها المؤمنون، الكفارَ ظهرًا وأنصارًا توالونهم على دينهم، وتظاهرونهم على المسلمين من دون المؤمنين، وتدلُّونهم على عوراتهم، فإنه مَنْ يفعل ذلك "فليس من الله في شيء"، يعني بذلك: فقد برئ من الله وبرئ الله منه، بارتداده عن دينه ودخوله في الكفر" ا.هـ ( تفسير الطبري 5\315).
وقوله عزّ وجلّ : (يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لاَ تَتَّخِذُوا الْيَهُودَ وَالنَّصَارَى أَوْلِيَاءَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ وَمَنْ يَتَوَلَّهُمْ مِنْكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ إِنَّ اللَّهَ لاَ يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ)
قال الإمام ابن جرير رحمه الله : " والصواب من القول في ذلك عندنا أن يقال: إن الله تعالى ذكره نهَىَ المؤمنين جميعا أن يتخذوا اليهود والنصارى أنصارًا وحلفاءَ على أهل الإيمان بالله ورسوله وغيرَهم، (2) وأخبر أنه من اتخذهم نصيرًا وحليفًا ووليًّا من دون الله ورسوله والمؤمنين، فإنه منهم في التحزُّب على الله وعلى رسوله والمؤمنين، وأن الله ورسوله منه بريئان" ا.هـ (تفسير الطبري 8\507)
وقال الإمام ابن حزم رحمه الله : " وصحّ أن قول الله تعالى: {وَمَنْ يَتَوَلَّهُمْ مِنْكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ} إنما هو على ظاهره بأنه كافر من جملة الكفار فقط , وهذا حق لا يختلف فيه اثنان من المسلمين"ا.هـ (المحلى 11\138).
وأخرج أبو حاتم رحمه الله في تفسيره قال حَدَّثَنَا الْحَسَنُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ الصَّبَّاحِ، ثنا عُثْمَانُ بْنُ عُمَرَ، ثنا ابْنُ عَوْنٍ، عَنِ محمد بنِ سِيرِينَ، قَالَ: قَالَ عَبْدُ اللَّهِ بْنُ عُتْبَةَ:"لِيَتَّقِ أَحَدُكُمْ أَنْ يَكُونَ يَهُودِيًّا أَوْ نَصْرَانِيًّا وَهُوَ لا يَشْعُرُ"، قَالَ: فَظَنَنَّاهُ أَنَّهُ يُرِيدُ هَذِهِ الآيَةَ " يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لا تَتَّخِذُوا الْيَهُودَ وَالنَّصَارَى أَوْلِيَاءَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ وَمَنْ يَتَوَلَّهُمْ مِنْكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ " . قلتُ : وهذا إسناد صحيح إلى عبدالله بن عتبة.
وقال ابن حزم رحمه الله : " فصح بهذا أن من لحق بدار الكفر والحرب مختارا, محاربا لمن يليه من المسلمين, فهو بهذا الفعل مرتد له أحكام المرتد كلها، من وجوب القتل عليه متى قدر عليه، ومن إباحة ماله وانفساخ نكاحه وغير ذلك لأن رسول الله صلى الله عليه وسلم لم يبرأ من مسلم... وكذلك من سكن بأرض الهند والسند والصين والترك والسودان والروم من المسلمين، فإن كان لا يقدر على الخروج من هنالك لثقل ظهر أو لقلة مال أو لضعف جسم أو لامتناع طريق فهو معذور، فإن كان هنالك محاربا للمسلمين معينا للكفار بخدمة أو كتابة فهو كافر, وإن كان إنما يقيم هنالك لدنيا يصيبها وهو كالذمي لهم وهو قادر على اللحاق بجمهرة المسلمين وأرضهم فما يبعد عن الكفر, وما نرى له عذرا، ونسأل الله العافية" ا.هـ (المحلى 11\200 )
ونصّ الإمام ابن تيمية رحمه الله على أن من تولى التتار ضد المسلمين فإنه مرتد, قال في (الفتاوى 28\534 ) : " فمن قفز عنهم إلى التتار كان أحق بالقتال من كثير من التتار؛ فإن التتار فيهم المكره وغير المكره, وقد استقرت السنة بأن عقوبة المرتد أعظم من عقوبة الكافر الأصلى من وجوه متعددة " ا.هـ
وعندما استنصر ابن عباد بالكفار على المسلمين في عصر ملوك الطوائف أفتى العلماء بردته, قال محمد بن جعفر الكتاني: " وقد ذكر البرزلي في كتاب القضاء من نوازله أن أمير المؤمنين علي بن يوسف بن تاشفين اللمتوني استفتى علماء زمانه -وهم مَنْ هُمْ- في انتصار ابن عباد الأندلسي بالكتب إلى الإفرنج ليعينوه على المسلمين, فأجابه جُلُّهم بردته وكفره" ا.هـ ( نصيحة أهل الإسلام ص١٤١)
وقال العلامة عبد الله بن حميد رئيس مجلس القضاء الأعلى ورئيس المجمع الفقهي رحمه الله: "... وأما التولي: فهو إكرامهم، والثناء عليهم، والنصرة لهم والمعاونة على المسلمين، والمعاشرة، وعدم البراءة منهم ظاهرًا، فهذا ردة من فاعله، يجب أن تجرى عليه أحكام المرتدين، كما دلَّ على ذلك الكتاب والسنة وإجماع الأئمة المقتدى بهم" ا.هـ. (الدرر السنية 15 / 479).
ونص الإمام ابن باز رحمه الله على إجماع العلماء في ذلك, قال رحمه الله: "وقد أجمع علماء الإسلام على أن من ظاهر الكفار على المسلمين وساعدهم عليهم بأي نوع من المساعدة فهو كافر مثلهم" ا.هـ. (مجموع فتاوى ابن باز 1/274).
نسأل الله بأسمائه الحسنى وصفاته العلا، وباسمه الأعظم الذي إذا دعي به أجاب، وإذا سئل به أعطى، أن يفرج عن إخواننا في مالي، اللهم إنه قد جاء عن نبيك صلى الله عليه وسلم بأنه من دعا بهذا الدعاء "اللَّهُمَّ إِنِّى أَسْأَلُكَ بأَنِّى أَشْهَدُ أَنَّكَ أَنْتَ اللَّهُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ أَنْتَ الأَحَدُ الصَّمَدُ الَّذِى لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُوًا أَحَدٌ" فإنك تستجيب له, فإنا ندعوك ياربنا ويامولانا بهذا الدعاء وبدعوة نبيك يونس: (لَا إِلَهَ إِلَّا أَنْتَ سُبْحَانَكَ إِنِّي كُنْتُ مِنَ الظَّالِمِينَ) وقد قلت وقولك الحق: (فَاسْتَجَبْنَا لَهُ وَنَجَّيْنَاهُ مِنَ الْغَمِّ وَكَذَلِكَ نُنجِي الْمُؤْمِنِينَ)، فنسألك اللهم أن تنصر عبادك وأن تفرج عن أوليائك، اللَّهم إنك تعلم أن هؤلاء القوم المسلمين في مالي قد كَسَّروا الأصنامَ التي تُعبد من دونك، وأرادوا نُصرةَ شريعتِكَ - نحسبهم كذلك وأنت حسيبهم, وقد قلت وقولك الحق: ( إن تنصروا الله ينصركم ويثبت أقدامكم) فاللَّهم نصرك الذي وعدت، اللهم يا قوي يا عزيز، نسألك أن تخذل فرنسا ومن معها من الدول الكافرة, ومن الدول التي تزعم الإسلام وهي بعيدة عنه, إنك على كل شيء قدير، وأنت حسبنا ونعم الوكيل.
عبدالله بن عبدالرَّحمن السَّعد
Il faut arrêter. Nous ne sommes pas dupes. Que ces oulémas aillent au diable. Ce sont des "suraxu" qui défendent d'autres "suraxu" et utilisent l'islam comme prétexte. Où étaient ces oulémas lorsque l'armée mauritanienne d'Ould Taya massacrait d'autres musulmans "noirs" dans les années 1990?
Mieux, les terroristes que ces oulémas défendent avaient tué des dizaines de militaires mauritaniens il n'y a pas si longtemps, obligeant l'armée mauritanienne à contre-attaquer jusque dans les territoires maliens. Bizarre, on avait pas entendu les oulémas à cette époque. Alors, qu'ils continuent de nous prendre pour des écervelés.
An wuyi jamu ya,
Billl, faut allez voir un psy ! Franchement c’est bien répondu ! Alors vous n’avez pas encore compris avec toutes ces interventions ? Vous sentez les coups de machette sur votre tête là ? Honte à vous ! Vous êtes vraiment bête … ! Vous pensez que vous êtes le seul à connaitre le coran sur le forum ?! Vous vous trompez ! Ici vous êtes à Soninkara, même les saoudiens ont peur des soninkés.
Je répète, on parle d’assassins !!! Vous essayez de faire avaler aux gens de la merde, des pensées pourries !
Le problème au Mali concerne tous les noirs intelligents.
Ce qu’ils font en Mauritanie, ils veulent faire la même chose dans tous les autres pays noirs du Sahel, selon moi, il ne faut jamais laisser ses gens respirer tranquille, c’est des virus, comme Billl il a attrapé le virus et il essaye de contaminer les autres mais vous rêvez Billl, vous êtes vraiment minable, vous allez payer cher, je sais où vous allez prier …;D à partir d'aujourd’hui, vous êtes surveillés par les services secrets de … vous êtes un disciples de satan.
Sérieux ! Qu’est-ce que vous faites ici ? Un vrai kamikaze comme vous ? Ca y est les gens comme vous leurs masques sont tombés !!!
HONTE A VOUS BILLL !
HONTE A VOUS BILLL !
HONTE A VOUS BILLL !
Ha Ha Ha Ha Ha !
ces oulémans sont de ta catégorie et si l'islam a des ennemis c'est bien eux en plus de toi bien sûr.je dis,pourqoui tu résonnes pas comme un gars normal?ils t'ont transmis leur virus de réflechir à la manière barbare ça se voit à travers tes messages.tu ferais mieux de revenir sur terre,j'ai bien peur pour toi,faut pas que tu finisses mal comme tes maîtres là au nord car eux se cherchent en ce moment.mais toi t'inquiètes,on va te neutraliser.
pour le moment,nous notre prémière préoccupation est de degager les bandits du sol malien,pas l'uranium.j'ai lu tout ton message et saches que tu aurais dû laisser ce cet debat ou sujet pour l'après guerre,interêt ou pas on veut juste qu'ils quittent.reviens avec les sujets after.
c'est que c'est une autre guerre qui risque de commencer alors car les maliens vont jamais accepter une telle idée,à commcer par les nordistes eux mêmes je pense.donc esperons qu'on ne va pas en arriver jusque là.autant pour eux d'abandonner tout ça,je veux parler des pays qui veulent pousser à la catastrophe.
Le monde observe, et la classe politique française semble unanime sur le principe d’une intervention militaire au Nord du Mali contre les « islamistes », « jihadistes », « extrémistes ». D’aucuns reprochent certes au gouvernement de s’être engagé seul mais ils estiment « juste » la décision de mener une action militaire. Le Président français, François Hollande, qui semblait perdu au cœur d’un gouvernement confus, redore son blason et se refait une image d’homme d’Etat, de chef de guerre, qui veut « détruire l’ennemi », « l’empêcher de nuire ». C’est donc au Nord du Mali que la France voit se refléter, enfin, l’image d’un Président fort, déterminé, installé à Paris.
Il faut commencer par le commencement et prendre une position claire. L’idéologie et les pratiques des réseaux et groupuscules salafi jihadistes et extrémistes sont à condamner de la façon la plus ferme. Leur compréhension de l’islam, leur façon d’instrumentaliser la religion et de l’appliquer en imposant des peines physiques et des châtiments corporels de façon odieuse est inacceptable. Encore une fois la conscience musulmane contemporaine, et internationale, doit s’exprimer haut et fort, le dire et le répéter, cette compréhension et cette application de l’islam sont une trahison, une horreur, une honte et les premiers à devoir s’y opposer devraient être les musulmans eux-mêmes et les Etats des sociétés majoritairement musulmanes. Politiquement, intellectuellement et avec toute la force de leur conscience et de leur cœur. Cette position ne doit souffrir aucune compromission.
A cette ferme position de principe, il faut ajouter l’analyse géostratégique et éviter de confondre la clarté de la position morale avec la naïveté d’une position politique binaire simpliste : être contre les extrémistes jihadistes reviendrait-il donc forcément à être en accord avec la politique française dans la région ? L’expression « Etre avec nous ou contre nous » de George W. Bush est fondamentalement fausse et dangereuse dans sa substance autant que dans ses conséquences. Derrière l’engagement « noble » de la France aux côtés des peuples africains en danger, il demeure certaines questions qu’il faut poser explicitement. L’Occident en général, et la France en particulier, a oublié les peuples pendant des décennies sous les dictatures tunisiennes, égyptiennes et libyennes avant de chanter les louanges des « révolutions », du « printemps arabe » et de la liberté. En Lybie, l’intervention humanitaire avait des aspects troubles, des parfums d’intérêts pétroliers et économiques peu dissimulés, voire assumés.
Quelques mois plus tard, la France interviendrait au Nord du Mali pour le bien du peuple, avec cette seule intention de protéger ce pays « ami » du danger des extrémistes désormais alliés des rebelles touaregs. Voire. L’absence de données économiques et géostratégiques dans la présentation politique et médiatique des faits est troublante. On ne dit rien, en sus, de l’histoire longue, et plus récente, des alliances de la France avec les gouvernements maliens successifs. Tout se passe comme si la France exprimait soudain sa solidarité politique de façon gratuite, généreuse et sans calcul. Or dans les coulisses des bouleversements politiques récents, la France n’a eu de cesse d’interférer, de faire pression, d’écarter les acteurs maliens gênants (politiques ou militaires) et de créer des alliances utiles, aux sommets de l’Etat comme sur les terrains tribal, civil et militaire. Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’Etat le 22 mars 2012, a été grandement fragilisé et isolé après la chute du colonel Kadhafi. Il semble avoir payé le prix de sa politique vis-à-vis du Nord et de ses vues quant à l’attribution des futurs marchés d’exploitation pétrolière. Les liens (parfois difficiles) de la France avec l’organisation sécessionniste, « Le Mouvement National de Libération d’Azawad » (MNLA), ne sont un secret pour personne et permettaient d’établir une zone de fracture entre le Sud et le Nord du Mali bien utile à la lumière des visées d’exploitation de richesses minières très prometteuses. La présence de l’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et son alliance avec les tribus touaregs dans le Nord a été, depuis 3 ans (et davantage encore dans les faits), un autre facteur justificatif de la présence militaire française dans la région (et qui s’est proprement officialisée depuis le lancement de « la guerre » il y a quelques jours).
Le gouvernement français et les responsables des multinationales du gaz et du pétrole ont toujours, officiellement, relativisé ou minimisé les découvertes en matière de ressources minières dans la région sahélienne entre la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie (on a même parlé de « mirage malien »). Pourtant les données sont bien plus connues et certifiées qu’on ne le laisse entendre et Jean François Arrighi de Casanova, le directeur Afrique du Nord de Total, n’a pas hésité à parler « d’un nouvel Eldorado » avec d’immenses découvertes gazières et pétrolifères. La région n’a pas moins de cinq bassins des plus prometteurs. Le bassin de Touadenni, à la frontière mauritanienne, a déjà révélé l’importance de ses ressources. Il faut y ajouter les bassins du Tamesna et des Iullemeden (frontaliers avec le Niger), le bassin de Nara (proche de Mopti) et le graben de Gao. L’Autorité pour la Recherche Pétrolière (AUREP) confirme le potentiel du sous-sol du nord Mali en matière de ressources minières (essentiellement gaz et pétrole). Le Mali, la Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont les premiers concernés et – avec la chute du colonel Kadhafi – les perspectives d’exploitation se sont ouvertes pour les compagnies françaises (au premier chef Total), italiennes (ENI) et algérienne (Sipex, filiale de Sonatrach) qui ont déjà investi plus de 100 millions de dollars (selon les estimations) en études et forages malgré les difficultés dues à l’aridité et à l’insécurité. Le peuple ami malien vaut bien que l’on défende son sang, sa liberté et sa dignité quand on sait, accessoirement, ce que peut recéler son désert de gaz et de pétrole. Ce ne sont pas les ressources minières du nord du Mali qui sont un mirage mais bien la réalité de la décolonisation.
Certaines questions ne sont-elles pas légitimes au demeurant ? Nul ne peut nier l’existence de groupes violents extrémistes et radicalisés qui ont une compréhension coupable et inacceptable de l’islam. Nous l’avons dit, il faut les condamner. Il faut constater que ces groupes ont des stratégies politiques contradictoires et ont une fâcheuse tendance à s’installer aux lieux exacts où les ressources minières sont un enjeu capital. On le savait en Afghanistan (dans une région immensément riche de pétrole, gaz, or, lithium, etc.) et voilà – on ne comprend pas bien pourquoi – que les « fous » extrémistes s’installent dans le Sahel malien pour y appliquer leur « shari’a » inhumaine et si peu islamique. Dans le Sahel désertique ! Que l’on nous entende bien, il n’y a pas doute sur l’existence de ces groupuscules extrémistes mais il y a des questions légitimes sur leur infiltration possible (les services de renseignements américains, comme européens, ont admis faire usage de l’infiltration en s’appuyant sur des agents instigateurs). Leurs lieux d’installation et leurs méthodes d’opération pourraient bien être encouragés et orientés : on le savait avec George W.Bush, on le voit au Mali, on peut faire un usage utile « des terroristes ». Un chef militaire malien nous disait son trouble lors de notre dernière visite : « On a ordre de les exterminer, de les ‘détruire’ (sic), même quand ils sont désarmés. Pas de prisonniers ! On fait tout pour les rendre fous et les radicaliser ». Etonnante stratégie de guerre en effet. Plus largement, le Canard Enchaîné révèle que l’allié de la France, le Qatar, aurait signé un accord avec Total – quant aux exploitations du Sahel – et, paradoxalement, soutiendrait financièrement et logistiquement des groupes radicalisés tels que « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi et Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ». Si les faits sont avérés, s’agirait-il d’une contradiction ? Ou alors d’une façon d’encourager et de pousser les pyromanes (extrémistes) afin de rendre utile, nécessaire et impérative l’action des pompiers (français) ? Une répartition des rôles entendue, particulièrement efficace, et tellement cynique.
Le monde observe et la récente prise d’otages en Algérie va davantage encore mobiliser les sentiments nationaux en soutien de l’opération militaire. Des otages américains, anglais, norvégiens, etc. et ce sur le sol algérien : les enjeux dépassent désormais la France. Le peuple malien se réjouit en majorité mais beaucoup ne sont pas naïfs : la France amie est surtout amie de ses intérêts et sa façon d’intervenir sélectivement (en Lybie ou au Mali et non en Syrie ou en Palestine) n’est pas nouvelle. La politique biaisée de la « France-Afrique » est terminée nous disait-on, les colonisations politique et/ou économique ont fait long feu, l’heure de la liberté des peuples, de la dignité des nations et de la démocratie a sonné ! Il faudrait donc que l’on adhère béatement à cette hypocrisie générale. Il faut dénoncer les extrémistes, il faut condamner leurs actions et l’instrumentalisation de la religion et des cultures mais vient un jour où il faut aussi regarder les responsabilités en face. Aux Etats africains et arabes qui oublient les principes élémentaires de l’autonomie et de la responsabilité politiques (et ceux du respect de la dignité de leur peuple) ; aux élites africaines et arabes, et à nous tous, qui sommes si peu capables de proposer une vision claire de l’indépendance politique, économique et culturelle ; aux peuples qui se laissent emporter par les émotions populaires et les mirages « des puissance amies »... à nous tous, politiques, intellectuels et citoyens préoccupés par la dignité et la justice dans les pays du Sud, il faut renvoyer le miroir de notre responsabilité ultime quant à ce qui advient sous nos yeux. La « destruction » des extrémistes jihadistes du Nord du Mali n’est pas une promesse de liberté du peuple malien mais, à long terme, une forme sophistiquée d’aliénation nouvelle. Pourtant, jamais comme aujourd’hui les forces de résistance des pays du « Global South » (avec les mouvements politiques et intellectuels engagés au Nord), jamais ces forces, disions-nous, n’ont eu autant d’opportunités d’ouvrir d’autres horizons et une marche nouvelle vers leur liberté.
On ne voit rien aujourd’hui que cette euphorie, cette célébration ou ce silence, face à l’action libératrice de la France et de la « communauté internationale » qui unanimement la soutient. Comme si le Moyen Orient et l’Afrique avaient accepté d’être soumis encore devant les dernières cartouches tirées par cet Occident meurtri et mourant de ses doutes et des crises économiques, politiques et identitaires qui le traversent. Le meilleur service que l’Afrique peut se rendre à elle-même, et à l’Occident, ce n’est pas de plier face à la nostalgie et aux délires de puissance de ce dernier, mais de lui résister avec dignité et cohérence au nom des valeurs même que l’Occident et la France défendent et qu’ils trahissent pourtant quotidiennement au gré de leurs politiques mensongères et hypocrites en Amérique du Sud, en Afrique comme en Asie. Le Nord du Mali est un révélateur qui donne la chair de poule : voilà un peuple qui chante sa libération politique laquelle est associée à son nouvel enchainement et étouffement économiques ; voilà des politiques et des intellectuels africains ou arabes qui sourient et applaudissent (conscients ou inconscients, naïfs, arrivistes ou compromis). L’hypocrisie et la lâcheté de ces derniers n’est somme toute que le miroir de l’hypocrisie et de la manipulation des grandes puissances
Voici ce que veut la France au Mali :
https://twitter.com/DominiqueVoynet/...404801/photo/1
https://twitter.com/DominiqueVoynet/...404801/photo/1
Billl, ça c'est le point de vue d'une personne.
Le problème c'est que ceux que tu défends ici sont des bandits qui se réclament de l'islam mais qui font le contraire de ce que l'Islam recommande. Il suffit de voir comment ces terroristes ont procédé avec la prise d'otages en Algérie, en retenant en otage des innocents qui n'ont rien à avoir avec le problème malien.
Est-ce faire du Jihad que de s'en prendre à toute personne qui vient de l'occident ?
Je trouve que ce sont les musulmans eux même qui doivent se lever et combattre ces criminels et assassins. Car le tort qu'ils font à la religion musulmane est immense.
Ce sont des terroristes de cette même espèce qui sème la terreur en Irak, qui placent des bombes dans des mosquées, puis après vont prier dans d'autres mosquées. SoubhanAllah !
Je vous arrête tout de suite : où, dans cette discussion ou dans tous mes messages sur ce forum, ai-je affirmé que je soutenais le meurtre d'innocents, le fait de faire des attentats, de tuer femmes et enfants, etc ?
J'affirme que vous n'avez pas le droit de dire qu'ils ne sont pas musulmans. C'est à vous de prouver qu'ils ne sont pas musulmans. Le meurtre est une chose grave, mais l'auteur reste musulman, c'est donc notre frère.
Aussi, je soutiens l'application de la chari'ah, car c'est un devoir pour tout musulman.
Après, si ces groupes (il ne s'agit vraisemblablement pas d'un seul groupe homogène, mais de plusieurs) font des choses contraires à l'Islam, ils doivent être jugés, l'Islam est innocent de l'extrémisme.
Ce que je dénonce c'est l'intervention française, qui cherche à défendre ses intérêts et à éliminer l'Islam.
Pendant que les maliens agitent des drapeaux français et remercient Hollande, un député belge est lui très clairvoyant sur cette guerre :
Député Belge s'oppose à la guerre au Mali et dénonce la manipulation internationale - YouTube
Billl, vous avez écrit dans des messages précédents ceci :
Moi, je considère et comprends que tu es contre cette intervention française qui vise à lutter contre l'Islam et non le terrorisme. Et tu écris que ces "terroristes sont nos frères". Par conséquent, moi, j'en déduis que tu soutiens ces gens là dans la guerre contre la France et contre la coalition des armées africaines qui veulent libérer le territoire malien.
Je n'ai pas dit que tu soutenais le meurtre d'innocents, de femmes. Je n'ai pas dit non plus qu'ils ne sont pas musulmans. J'ai juste dit que "ceux que tu soutenais étaient des bandits qui se réclamaient de l'islam alors qu'ils sont les premiers à violer les préceptes de l'islam".
Je ne vais pas aller très loin.
Je te suggère de regarder cette vidéo en entier pour comprendre à quel point ces gens là qui terrorisent les populations dans le nord du Mali, prennent les occidentaux en otage, font du trafic de drogue au nom de l'islam, etc. sont des égarés.
https://www.youtube.com/watch?featur...&v=RmfzwKEMWzU
Bon, je crois que vous n'avez pas répondu à ma question, ou alors vous ne l'avez pas comprise.
Si je dis qu'ils sont mes frères ca veut dire que je les soutiens ?
Faux, Allah dit dans le Coran que les croyants sont des frères, donc tant qu'ils sont croyants ce sont mes frères, qu'ils soient trafiquants ou pas, ils sont mes frères.
Je le répète : prouvez-moi qu'ils ont commis un acte qui les a fait sortir de l'Islam.
Je le répète : je ne soutiens aucune action terroriste, je vois juste des mécréants qui utilisent l'argument de Bush (guerre contre le terrorisme) et qui vont en croisade car l'Islam ne leur plaît pas.
Voici les actes qui annulent l'Islam :
Si vous me prouvez qu'ils ont commis un acte parmi ceux-là, je serai le premier à me désavouer d'eux.Citation:
Les actes annulatifs de l’Islam :
Sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que les actes qui annulent l’Islam sont au nombre de dix :
Premièrement : l’associationnisme dans l’adoration d’Allah
Allah a dit : « Allah ne pardonne pas qu’on lui associe autre que Lui, et Il pardonne tout ce qui est en deçà de cela à qui Il veut » [sourate An-Nisâ verset 48]
Il dit aussi : « Quiconque associe à Allah (d'autres divinités) Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs ! » [Sourate Al-Mâidah verset 72]
Fait aussi partie de l’associationnisme : sacrifier une bête pour un autre qu’Allah, comme le fait d’égorger une bête pour un Djinn ou un tombeau.
Deuxièmement : quiconque interpose entre lui et Allah des intermédiaires qu’il invoque, à qui il demande l’intercession et sur qui il compte est unanimement reconnu comme étant mécréant.
Troisièmement : quiconque ne considère pas les polythéistes comme mécréants ou doute de leur mécréance ou considère la voie qu’ils suivent comme bonne est un mécréant.
Quatrièmement : quiconque pense qu’une voie autre que celle du Prophète est meilleure que sa voie, ou que le jugement d’une autre personne est meilleur que son jugement – comme celui qui préfère le jugement des Tawâghit à son jugement – est un mécréant.
Cinquièmement : quiconque répugne une chose avec laquelle le Prophète est venu – même s’il l’applique lui-même – est un mécréant.
Sixièmement : quiconque se moque d’une chose faisant partie de la religion du Prophète , de sa récompense ou de son châtiment, est un mécréant.
Et la preuve réside dans la parole d’Allah : « Dis : ‹Est-ce d'Allah, de Ses versets (le Coran) et de Son messager que vous vous moquiez ? › Ne vous excusez pas : vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru » [Sourate At-Tawbah versets 65-66]
Septièmement : la sorcellerie dont la désunion des époux ( as-sarf ) et susciter l’amour entre deux personnes ( al’attf ). Toute personne la pratiquant ou l’acceptant est mécréante. Et la preuve réside dans la parole d’Allah : « « Mais ceux-ci n’enseignaient rien à personne, qu’ils n’aient dit d’abord : « Nous ne sommes rien qu’une tentation : ne soit pas mécréant » ; ils apprennent auprès d’eux ce qui sème la désunion entre l’homme et son épouse. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu'avec la permission d'Allah. Et les gens apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable » [sourate Al-Baqarah verset 102]
Huitièmement : soutenir les mécréants et les aider contre les musulmans. La preuve réside dans la parole d’Allah : « Et celui d'entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. » [Sourate Al-Mâidah verset 51]
Neuvièmement : quiconque croit que certaines personnes peuvent se permettre de ne plus obéir à la loi de Muhammad – de la même façon que cela se produisit pour Al-Khadhir avec Mussa – est un mécréant.
Dixièmement : quiconque se détourne totalement de la religion d’Allah, ne l’apprend pas et ne l’applique pas est un mécréant. Et la preuve réside dans la parole d’Allah : « Qui est plus injuste que celui à qui les versets d'Allah sont rappelés et qui ensuite s'en détourne ? Nous nous vengerons certes des criminels. » [Sourate As-Sadjdah verset 22].
Et il n’y a aucune différence – en ce qui concerne ces dix actes annulatifs de l’Islam – entre la personne qui les fait en plaisantant, sérieusement ou sous la peur. Seule une personne sous contrainte est excusée. Tous ces actes sont un danger énorme, malgré le fait que beaucoup de personnes s’en rendent coupables. Il convient donc au musulman d’y faire attention et de craindre de les commettre. Nous demandons la protection d’Allah contre ce qui pourrait engendrer Sa Colère et Son Châtiment douloureux
Le prophète saws a dit : "Secours ton frère, oppresseur ou opprimé soit-il". Un homme s'étonna alors: "O Envoyé d'Allah! Je l'assisterai sûrement s'il est opprimé, mais comment l'assisterai-je s'il est oppresseur?". - "En l'empêchant, répondit-il, de faire tort à autrui; c'est ainsi que tu l'aurais secouru".
Certains musulmans disent que ces groupes sont musulmans, mais n'ont pas fait les choses correctement pour appliquer la chari'ah, qu'il fallait la faire en douceur, l'enseigner petit à petit. Je comprends ce point de vue.
Mais d'autres les traitent de mécréants : prouvez qu'ils sont mécréants.
Enfin, des musulmans soutiennent l'armée française : regardez le 8ème point : soutenir les mécréants et les aider contre les musulmans. La preuve réside dans la parole d’Allah : « Et celui d'entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes. » [Sourate Al-Mâidah verset 51]
Soutenir les mécréants, même s'ils s'attaquent à des musulmans injustes n'est pas permis, ni par la parole, ni par les actes. C'est ainsi que les oulamas mauritaniens l'ont dit dans cette fatwa que j'ai posté plus haut. Mais ils ne sont les seuls : des soudanais, saoudiens, syriens...je peux vous poster des dizaines et dizaines de fatawas qui vont dans ce sens.
Levez vos main et demandez à Allah de secourir vos frères, et de leur guider s'ils sont injustes.
Wa alaykum salam warahmatullah,
Et ?
Il est interdit à tout musulman, malien ou chinois, de soutenir par la parole, les actes ou autre, les mécréants qui combattent les musulmans.
Après, le Mali est une colonie française, le président est un pion de Hollande, et ce n'est pas nouveau.
L’État malien ignore tout des règles de l'Islam, il préfère cette démocratie démoniaque.
Ce n'est pas parce que l’État malien a demandé de l'aide aux mécréants, que tous les maliens doivent aussi les soutenir.
Plus de détails sur le fait de prendre pour alliés les mécréants :
La maison de l'islam » B- Questions liées à d'autres religions ou à des peuples W- La société humaine b - الولاية : Alliance de divinisation / de relation humaine - Alliance humaine obligatoire / autorisée / interdite d - Commentaire de
Qu'est-ce que la chari'ah ?
Franchement Bill, si l'on suit votre logique, si des musulmans viennent envahir les territoires d'autres musulmans, les tuent, prennent leurs terres, annèxent leurs villes, violent des femmes (d'après les témoignages), font du trafic de drogue, mutilent des gens, etc... On ne doit surtout rien faire contre eux. De surcroît, si d'autres musulmans qui assistent à cela ne font rien, il ne faut surtout pas que des non-musulmans viennent prêter main forte à ceux (musulmans aussi) qui ont été oppressés et dépossédés de leurs terres?
Car sinon, ce serait aider des mécréants contre d'autres musulmans.
Moi, je condamne cette attitude hypocrite, qui est d'ailleurs celle des gens comme Mohamed Morsi (honte à lui) et des Oulémas de Mauritanie:
1- Des musulmans se font massacrer, tuer, annexer. Là, on ne pipe mot, pas même de la compassion à l'égard des victimes
2- Un pays non musulman vient aider les victimes, elles aussi musulmanes,à se débarrasser de leurs oppresseurs, là, on crie au scandale.
Là est l'hypocrisie.
Vous savez très bien que si l'armée malienne avait suffisamment de moyens, l'armée française n'aurait pas à bouger le petit doigt.
Et puis vous dites que ces gens là, ces oppresseurs, ces bandits sont musulmans. Qu'est-ce que vous en savez ?
Vous avez été allés vérifier qu'ils respectent bien les 10 actes "anulatifs" de l'islam ?
Vous savez s'ils observent la prière, qu'est-ce que vous en savez ?
Et Méditez aussi de cette sourate :
"Combattez dans la voie de DIEU ceux qui vous combattent, sans jamais outrepasser les limites permises, car DIEU n'aime pas ceux qui transgressent", verset 190 de la sourate 2. Que je saches, ces terroristes n'ont pas été attaqués par les habitants de Tombouctou, de Gao, de Diabali, etc.?
Fodyé,
C'est Allah qui a décidé de ca, ce sont ni les savants, ni les "djihadistes". Les savants mauritaniens ou autre on juste expliqué cette règle, et elle est applicable au Mali.
Seule la France pouvait aider le Mali ? Je ne pense pas.
De plus, la France aide le Mali parce que Hollande aime les maliens et est prêt à dépenser des millions juste pour leurs beaux yeux ? Ne soyez pas naïfs !
L'objectif de la France est l'uranium du Niger, et par la même occasion, éliminer l'Islam qui ne leur plaît pas. Il préfère l'Islam docile des présidents africains (noirs ou arabes), l'Islam qui se laisse faire...
Je suis comme vous, je déplore l'hypocrisie de certains dirigeants musulmans, qui ont le pouvoir de faire cesser cette guerre par un coup de fil, mais rien... Le musulman doit secourir son frère, c'est obligatoire.
Mais sachez qu'Allah n'est pas inattentif à ce qui se passe.
C'est à vous de le prouver !
A la base, on ne soupçonne pas le musulman. Allah dit : " ô vous qui avez cru! évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché"
Billl, c'est vous qui avancez que soutenir l'armée française (qui vient aider l'armée malienne pour libérer son territoire) serait un péché, sous pretexte que les ennemis de ces armées seraient des musulmans. Donc, c'est à vous de prouver que ces bandits sont musulmans.
Et même s'ils l'étaient, les crimes qu'ils commettent chaque jour et qui sont contraires aux préceptes de l'islam, suffisent pour les punir et les châtier avec ou sans des armées étrangères.
On ne peut pas condamner les crimes de ces terroristes et en même temps, dire non, ils ne font pas intervenir pour les chasser de ces territoires et villes qu'ils occupent illégalement.
Les musulmans de Tombouctou, de Gao, de Diabali, j'en passe, n'ont rien demandé. Ces gens qui prétendent être des musulmans, étrangers pour la plupart, sont venus les envahir et leur imposer la force.
Donc, tout musulman devrait se lever et venir au secours des musulmans de ces villes oppressés par d'autres personnes qui prétendent être des musulmans.
S'agissant des raisons, des motivations qui ont poussé la France à intervenir, oui, ce n'est pas pour les beaux yeux des maliens, oui, si ces terroristes sont défaits, cela arrange quelque part la France, oui, si ces terroristes prennent le pouvoir dans cette zone, cela nuit gravement aux intérêts français pour l'approvisionnement de l'uranium nigérien. Mais, cela tout le monde le sait. Dans les relations internationales, un pays ne fait jamais rien sans rien pour un autre pays. ça tout le monde le sait. Reconquérir le nord du Mali arrange le Mali, arrange la France, arrange le Niger, arrange la Mauritanie, arrange le Sénégal, etc... Donc, là n'est pas le problème.
Mais, dire que la France intervient parce qu'elle veut combattre l'islam ....
Cocorico ! La France aura bien eu sa « tempête de désert ». Hollande a pris la « courageuse » décision d’envoyer les hélicoptères Gazelle des forces spéciales de l’armée de terre, des Mirage 2000D et des Rafale contre les colonnes des djihadistes qui menacent la sécurité de l’Europe.
Dans cette guerre, la France n’a pas besoin de justification supplémentaire, il suffit qu’elle ressasse la propagande rôdée désormais au fil des dernières guerres de l’Empire, elle intervient pour sauver le peuple malien et pour les droits de l’Homme. Les intérêts de la France, au premier rang desquels le contrôle des mines d’uranium du Niger voisin, ne viendraient qu’en second lieu. Comme d’habitude, les médias de l’hexagone ont rivalisé dans le rôle qui leur est dévolu : la fabrication de mensonges éhontés en vue de justifier une guerre de rapine et de domination néocoloniale. Retour sur les mensonges les plus grotesques.
Premier mensonge. Les apparences diplomatiques sont sauves. Le président français a justifié sa décision d’intervenir au Mali en prétextant l’appel à l’aide du gouvernement malien. En effet, le président intérimaire malien, Dioncounda traoré, a lancé un appel au secours à la France pour stopper l’avancée des rebelles d’Ansar Dine qui avaient pris le contrôle de la ville stratégique de Konna. Mais ce que le gouvernement et les médias français ont oublié de rappeler c’est que ce président malien ne dispose d’aucune légitimité pour appeler à l’intervention militaire d’une puissance étrangère sur le sol malien.
Il s’agit d’un président intérimaire désigné en concertation avec l’Union africaine et les Etats de l’Afrique de l’ouest pour retourner au plus vite à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat du capitaine Amadou Sanogo et en vue de préparer des élections. Aussi bien le commandement de l’armée malienne que de larges secteurs de la société civile et politique malienne, même s’ils sont attachés au recouvrement par leur pays de son intégrité territoriale et à son unité nationale, s’opposent légitimement à l’intervention étrangère dans des conditions qui n’assurent pas au Mali le contrôle des opérations et de la suite des évènements.
Second mensonge. Le gouvernement français justifie son opération Serval par le souci de contrer les rebelles d’Ansar Dine qui ont lancé la semaine dernière une offensive contre des localités situées au centre du pays en direction du sud. Ce faisant, le gouvernement français tente de donner à cette opération un caractère défensif. Rien n’est plus faux. Depuis que le nord du mali a échappé au contrôle du gouvernement central de Bamako pour tomber entre les mains du mouvement Ansar Dine et des autres mouvements djihadistes, on le sait, la France n’a pas cessé d’appeler à la guerre en poussant en avant les Etats de la CEDEAO pour donner un semblant de légitimité africaine à cette guerre néocoloniale.
Après avoir réussi à torpiller les efforts de médiation du gouvernement algérien en vue de trouver une solution politique à la crise et à arracher une résolution du conseil de sécurité de l’Onu autorisant le déploiement d’une force africaine mais dans le cadre d’un plan de résolution politique globale de la crise, la France a continué en coulisses à pousser le gouvernement malien et les autres gouvernements de l’Afrique de l’ouest à vider cette résolution onusienne de son contenu et à se préparer à la guerre.
De son côté, l’Algérie a réussi récemment à amener les deux principaux protagonistes du mouvement national touareg Ansar Dine et le MNLA à trouver un accord en vue de négocier une solution politique avec le gouvernement de Bamako. Des délégations de ce mouvement ont rencontré le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso à Ouagadougou. Mais sous la pression française, le gouvernement malien a ignoré ces bons offices et a continué en secret à préparer l’offensive armée qui était planifiée entre l’été et l’automne 2013 comme en témoigne le recrutement tous azimuts et l’entraînement de mercenaires de tous les coins d’Afrique, étant entendu que les 3000 hommes de la CEDEAO n’allaient pas suffire à déloger les mouvements touareg de leurs positions. Le mouvement Ansar Dine n’avait plus d’autre choix que d’attendre que l’adversaire se prépare à son aise et qu’il se fasse écraser ou alors d’anticiper sur l’action de ses adversaires et lancer une offensive militaire pour rappeler à Bamako son existence et le forcer à négocier sérieusement.
La France a compris l’enjeu et a dû changer son plan initial. Au lieu d’attendre encore quelques mois le temps de préparer ses supplétifs africains pour la sale besogne, elle a dû intervenir directement. En apparence, Ansar Dine et ses alliés d’Aqmi et du Mujao ont mal calculé leur coup en provoquant cette intervention française prématurée qui pourrait leur coûter cher. Mais d’un autre côté, les masques sont tombés. La France est intervenue directement dans un conflit dont il n’est pas sûr qu’elle s’en sorte sans perdre beaucoup de plumes.
Troisième mensonge. Le gouvernement français prétend qu’il mène cette guerre contre les djihadistes qui contrôlent le nord du Mali et menacent désormais le territoire de la France et de l’Europe. En reprenant cet argument officiel, les médias français usent d’un mensonge grossier. D’abord, ils sont bien culotés de servir pareil argument à leurs téléspectateurs La France qui n’a pas hésité à armer et soutenir les djihadistes en Libye et qui n’hésite pas aujourd’hui à soutenir les djihadistes en Syrie se découvre subitement une âme laïque et démocratique au Mali ! La laïcité ici n’est qu’un cache-sexe servant à cacher de sordides desseins stratégiques et économiques.
Le mouvement Ansar Dine est avant tout un mouvement de libération touarègue. Ses membres fondateurs et ses cadres, à commencer par leur leader Iyad Agh Ghali, proviennent tous du mouvement de libération touareg qui a lutté les armes à la main durant les années 80 contre le gouvernement central de Bamako et qui ont déposé les armes dans le cadre des Accords d’Alger en 1991.
Que ce mouvement ait connu par la suite une évolution idéologique fondamentaliste est une chose que seul une islamophobie aveugle pourrait confondre avec le djihadisme terroriste dans lequel excellent des groupes comme Aqmi et le Mujao. Justifier une guerre au Mali au nom de la lutte contre le fondamentalisme d’Ansar Dine c’est comme si l’Etat italien justifiait dans les années 70 et 80 une mise hors-la loi du parti communiste italien sous prétexte que les groupes terroristes des Brigades rouges et de Prima Linea usaient de la même rhétorique marxiste-léniniste !
Quatrième mensonge. La propagande française met l’accent sur le fait qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre Ansar Dine et les autres groupes djihadistes. La preuve c’est que Ansar Dine a gardé des contacts avec ces mouvements. Ansar Dine se défend en disant qu’il n’a rien à voir avec ces mouvements mais comme ils sont sur le même terrain, il est normal qu’il ait des contacts avec eux.
D’ailleurs, les services français entretiennent des contacts officiels sous la couverture du Quai d’Orsay avec ces groupes comme vient de le dévoiler un des chefs d’Aqmi au Mali, Abdelhamid Abou Zeid et ce, dans le but de libérer les otages français contre des rançons qui se sont avérées ces dernières années un mode bien commode de financer ces groupes terroristes dans leurs actions contre l’adversaire inavoué de la France dans la région : l’Algérie. Pire, rien n’interdit de penser que les services français regardent avec une certaine complaisance le jeu que certains protagonistes régionaux jouent avec les narcoterroristes du Mujao pour affaiblir l’encombrant voisin algérien…
Parmi les arguments servis pour justifier la soi-disant collusion d’Ansar Dine avec les groupes terroristes, la propagande française relayée malheureusement par certains médias algériens, il y a le fait qu’Ansar Dine refuse de combattre Aqmi et le Mujao en avançant que ce n’est pas son rôle à lui de les combattre, en tout cas pas avant la résolution du conflit avec Bamako et le retour de la paix et de la stabilité dans la région. Et dans ce cas, les djihadistes étrangers seront bien obligés de quitter le territoire malien de gré ou de force. Comme le rappelle à juste tire un porte-parole d’Ansar Dine, pourquoi les gouvernements occidentaux qui mettent aujourd’hui la pression son mouvement pour combattre Aqmi n’ont pas usé des mêmes pressions sur le régime du président malien déchu Amadou Toumani Touré dont la collusion avec les groupes narcoterroristes était avérée ?
Que le programme et l’interprétation rigoriste de la Charia islamique d’Ansar Dine posent problème, sans doute. Mais ce sera une affaire interne à la société touarègue et malienne et ce n’est en tout cas pas l’affaire de la France et des gouvernements africains à sa botte. Si l’application de la Charia devait constituer un objet de casus belli, la France devrait entrer sans tarder en guerre contre les pétromonarchies du Golfe et bientôt contre les pays arabes dont la nouvelle constitution devrait s’inspirer explicitement de la Charia : Egypte, Tunisie, Libye et bientôt Syrie !
Non content de semer la confusion au sein de l’opinion publique et d’essayer de diaboliser coûte que coûte Ansar Dine parce qu’il ne s’inscrit pas dans leur stratégie néocoloniale, les services français cherchent à faire diversion via les sites franco-israéliens amis qui font passer Ansar Dine pour une création tantôt saoudienne tantôt qatarie, en laissant aux sites makhzéniens le loisir de vendre la thèse éculée qui voit dans le DRS algérien le nouveau démiurge de la géopolitique sahélo-saharienne.
Cinquième mensonge. Le gouvernement français a monté toute sa campagne diplomatique en direction de l’union africaine, l’union européenne et l’Onu en vue de justifier une guerre au Mali au nom de la défense de l’intégrité et de l’unité territoriale du Mali menacée par la déclaration d’indépendance unilatérale de l’Azawad proclamée par le MNLA. C’est peut-être le plus gros mensonge de cette guerre tant il est archi-connu que la France a toujours tenté de manipuler les mouvements séparatistes touarègues au Mali et au Niger pour faire chanter les gouvernements de Bamako et Niamey en vue de les amener à accepter ses conditions de « coopération » néocoloniales.
Il ne faut pas oublier que le mouvement séparatiste appelé MNLA a été créé dans la précipitation par Mohamed Ag Najem qui commandait un millier de mercenaires touarègues maliens au service du régime de Kadhafi et qui a été retourné par les services français quelques semaines avant la chute de Tripoli. Ag Najem aurait-il accepté de trahir Kadhafi et de retourner au Mali s’il n’avait pas eu les assurances de Paris pour pouvoir rentrer chez lui avec armes et bagages remplis d’or et de dollars pour jouer le nouveau rôle qui lui a été dévolu ?
C’est quand le MNLA a été chassé de ses positions conquises au nord par les combattants d’Ansar Dine et des autres groupes djihadistes que le gouvernement français a changé de fusil d’épaule et s’est mis à défendre hypocritement la thèse de l’intégrité territoriale du Mali. En fait, la diplomatie française est en train de réchauffer un vieux plan colonialiste visant à diviser l’Afrique et les Africains pour mieux régner.
Elle agite notamment l’épouvantail de l’islamisme pour faire passer la manipulation sordide des élites et des populations bambara au sud contre les tribus berbères et maures du nord qu’elle juge moins dociles et plus enclines à s’allier avec les nouveaux régimes qui sont en train d’émerger en Afrique du nord à la faveur des mouvements de contestation que les officines impérialistes cherchent à instrumentaliser et à dévoyer mais en vain. L’opposition entre populations musulmanes et populations chrétiennes et/ou animistes est en train de devenir un nouveau cheval de bataille idéologique impérial en Afrique comme l’illustre à merveille le laboratoire soudanais appelé à servir de modèle pour toute la région.
Sixième mensonge. Les médias français ont abreuvé les téléspectateurs d’images et de reportages bidon montrant des citoyens maliens dans la capitale qui applaudissent l’intervention française. Bien-sûr, il se trouvera toujours des Maliens qui se rappellent l’esclavage d’avant-hier des esclavagistes touarègues et maures et oublient l’esclavage moderne d’hier et d’aujourd’hui des colons et des capitalistes français mais la majorité des Maliens ne sont pas dupes du jeu de la France. Les médias français montrent ce qu’ils veulent montrer et s’imposent le silence sur les manifestations des patriotes maliens, réunis au sein de la COPAM (coordination des organisations patriotiques du Mali) qui ont appelé au lendemain de l’intervention française au départ du président malien qui n’a aucune légitimité démocratique.
Septième mensonge. Au lendemain de l’intervention française, les médias reprennent les communiqués triomphalistes du ministère français de la défense. Une centaine de djihadistes auraient été éliminés et leur avance vers le sud aurait été stoppée. Les pertes françaises sont minimisées. La perte d’un hélicoptère Gazelle a été attribuée au début à un crash. Mais voilà que les nouvelles moins rassurantes commencent à tomber. Ce n’est pas un hélicoptère mais deux qui ont été abattus dès le premier jour de l’opération. Le pilote d’un hélicoptère Gazelle, le lieutenant a été mortellement touché.
Mais le fait qui témoigne de la grossièreté des mensonges de guerre français est qu’on apprend au troisième jour de l’opération Serval que l’offensive des combattants d’Ansar Dine n’est pas totalement stoppée alors qu’on nous a assuré la veille qu’elle a été stoppée. Pire, le gouvernement français vient de renforcer son dispositif d’intervention militaire de manière spectaculaire et inquiétante comme s’il s’agissait d’une guerre contre une armée conventionnelle. A en croire le site spécialisé dans les questions militaires « Mer et marine » les forces françaises engagées actuellement au Mali proviennent du dispositif Epervier basé au Tchad et qui ne comprend pas moins que six Mirage 2000D, deux Mirage F1 CR, trois C135, un C130 Hercule et un C160 Transall. Et aux dernières nouvelles, on apprend l’engagement des Rafale ! La facture risque d’être très salée pour un Hollande qui cherchait à faire des économies mais surtout pour le peuple fra,çais appelé à se serrer encore plus la ceinture pour contribuer à cette guerre coloniale !
Mais comme un malheur n’arrive jamais seul. On apprend en même temps que l’opération d’un commando de la DGSE en vue de libérer un des leurs détenu par les miliciens du groupe Chabab en Somalie s’est soldée par un fiasco. L’otage aurait été tué et deux membres du commando de la DGSE éliminés. La propagande française voudrait faire croire que le commando de la DGSE a éliminé 17 djihadistes mais n’arrive pas à expliquer comment ils n’ont même pas pu récupérer les corps de leurs camarades tués. Les djihadistes somaliens ont même déclaré qu’ils détiennent un membre du commando français blessé mais vivant ! Ces déboires risquent d’annoncer d’autres conséquences beaucoup plus dramatiques pour les populations civiles du nord Mali et pour la vie des otages français eux-mêmes. Au lieu d’assurer sa sécurité et celle de ses ressortissants, la France est bien partie pour vivre quelques aventures que ne lui envieraient pas ses alliés de l’Otan qui lui ont promis jusqu’ici bien timidement leur soutien logistique. Tout cela pour l’uranium du Niger et les milliards de bénéfices d’AREVA et de SUEZ et leurs banquiers !
Source : Oumma.com
Dans l’Islam, on jouit de la présomption d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité soit prouvée, ainsi le Prophète saws dit : « Si on ne s’en tenait qu’aux plaintes des gens pour leur donner raison, certains réclameraient (injustement) le sang et les biens des autres, mais la preuve incombe au demandeur et le serment à l’accusé » .
Et vous mélangez un peu, comme l'ont fait volontairement les français : il n'y a pas un groupe, mais plusieurs.
Le MNLA sont laïques : ils sont accusés de plusieurs crimes dans le nord, Ansar Dine les a chassé et a protéger les populations.
Ansar Dine : ils se démarquent des autres groupes, ils n'ont jamais été trafiquants de drogue ou je ne sais quoi. Leur but c'est l'Islam, la chari'ah.
Et d'autres groupes encore...
Regardez le dernier message du frère Daouda.
La France intervient pour chasser ceux qui veulent l'Islam comme règle pour diriger le pays. Comme les USA en Afghanistan.
Ansar dine s'explique lui-même :
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Mali : le bruit des bottes
Mireille Fanon Mendès-France
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23 janvier 2013
Article en PDF :
En novembre déjà, Mireille Fanon-Mendes-France, fille de Frantz Fanon et experte aux Nations Unies, exposaient les intérêts inavoués des puissances occidentales à intervenir militairement au Mali.
L’écoute attentive du discours des deux candidats à la présidence des Etats-Unis confirme l’orientation stratégique de déclencher une nouvelle guerre, aux conséquences totalement imprévisibles, contre l’Iran. Dans ce but, l’establishment américain et ses médias n’hésitent pas à instiller l’idée que ce pays est sur le point de finaliser la bombe nucléaire et dès lors serait un danger pour l’ensemble du monde mais particulièrement pour l’Etat d’Israël, dernier rempart moyen-oriental d’un Occident dont l’influence se contracte irrésistiblement et dont le modèle libéral est entré dans une crise terminale.
Les Etats-Unis, qui se posent en gardien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi qu’on a pu le voir en Irak où leur intervention a été imposée à la communauté internationale par le mensonge, en Afghanistan où celle-ci a été justifiée au nom de la démocratie et contre la situation faite aux femmes, ont bien l’intention d’attaquer l’Iran dès que leur calendrier sera en cohérence avec celui de l’Etat d’Israël. Mais entretemps Washington ne perd pas de vue son objectif principal : contrer la progression globale de la Chine dans la grande guerre pour les ressources de la planète. Et dans ce conflit encore feutré mais qui pourrait se transformer en guerre chaude, l’Afrique est le continent de tous les enjeux. Le rapport « Horizons stratégiques[1] » publié par le Ministère français de la Défense, avril 2012, anticipe cette éventualité et s’inquiète du face-à-face Chine-Etats-Unis « enfin, sans conduire à une logique bipolaire, le format de la relation sino-américaine devient, qu’on le souhaite ou non, l’enjeu de la gouvernance de demain ».
C’est bien sous cet angle que doit être évaluée la situation du Mali et les menaces d’intervention américano-françaises. Il s’agit de profiter de la déliquescence d’Etats sous domination continue depuis les indépendances pour réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse. Le Mali devient, dans ce jeu géostratégique, otage d’une volonté des Etats impérialistes et de leurs soutiens de porter partout la guerre sans fin de façon à interdire la progression d’une puissance adverse et, dans le même mouvement, d’éradiquer toute volonté des peuples à résister à l’ordre ultralibéral mondialisé construit sur la financiarisation et la militarisation. Les Etats-Unis démontrent leur sens de l’opportunisme en répondant à l’appel à l’aide de son allié français désormais incapable, à lui seul, de gérer son pré carré africain. La présence américaine dans le Sahel permet de contrôler directement l’accès à des ressources essentielles, l’uranium notamment, et de conférer une profondeur stratégique à leur action sur le continent et au Moyen-Orient
I/ Les Etats-Unis et Africom
La première étape pour les Etats-Unis qui avaient compris que l’ancienne puissance coloniale de l’Afrique francophone, la France, n’avait plus les moyens de jouer le rôle de soutien et de protecteur effectif des transnationales implantées pour capter les ressources naturelles indispensables à leur domination économique, était d’implanter des bases Africom[2]. Il y a 6 ans, les Etats-Unis, par le biais d’Africom, ont décidé d’un cadre militaire spécifique au continent afin de faciliter sa mise sous tutelle. Les Etats-Unis ont étoffé leur présence militaire, notamment par des bases plus ou moins secrètes sur l’ensemble du continent. C’est ainsi qu’Africom a commencé son installation au Mali par des programmes de formation à l’intention de quelque 6 000 soldats de l’armée malienne, dans l’incapacité de contrôler le territoire parce qu’insuffisamment formés et armés.
Sous couvert d’une opération « Creek Sand », des militaires et des entrepreneurs américains sont arrivés au Mali pour des missions de renseignement. Par ailleurs, dès 2009, le Pentagone avait envisagé l’intégration dans l’armée malienne de commandos américains[3] mais aussi le survol du territoire par des avions de surveillance ressemblant à des avions de transport civil, mais cela a été abandonné. Enfin au moins partiellement[4], puisqu’en avril dernier, six personnes, dont trois soldats américains accompagnés de trois ressortissantes marocaines, ont trouvé la mort à Bamako lorsque leur 4×4 a plongé dans le fleuve Niger. Que faisaient-ils là ? Officiellement, les Etats-Unis avaient annoncé avoir suspendu toutes relations miliaires avec le gouvernement malien, à la suite du coup d’Etat du mois de mars.
Cet accident semble fortement confirmer le contraire : au nord Mali, des unités d’élite, investies secrètement dans des actions de contre-terrorisme visant officieusement Aqmi, étaient bien présentes et le sont probablement encore.
II/ Une intervention militaire au Mali
La seconde étape consiste à préparer l’opinion publique internationale à une intervention au nord Mali au nom de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, du patrimoine culturel mondial mis en péril par des terroriste islamistes et de la souffrance des populations, qui, rappelons-le, paient le prix fort de tout conflit interne ou importé par ceux qui veulent imposer leur loi. Ces raisons méritent questionnement.
Sont à la fois mis en avant la situation humanitaire des populations du nord et du sud mais ne peut être omis que de nombreux partenaires, dont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Belgique, le Canada, la France[5] et des institutions financières ont décidé, au lendemain du coup d’Etat, de suspendre leurs aides au Mali précipitant l’ensemble de la société malienne dans une pauvreté encore plus grande ; cet « embargo » financier a été renforcé par un « embargo » politique. L’Organisation internationale de la Francophonie[6] a suspendu le Mali dès le 30 mars ; l’Union Africaine[7] dès le 23 mars et la CEDAO dès le 27 mars. Il aura fallu la quasi-certitude d’une intervention militaire pour que certaines instances reviennent sur leur décision de bannir le Mali de leur communauté internationale.
Le Président Hollande, quant à lui, revendique son droit à délivrer les otages –cela semble compter bien peu- mais surtout à protéger les intérêts français. Pour mieux faire accepter une intervention militaire, il cache des intentions néocoloniales partagées derrière le besoin d’une intervention pour « éradiquer le terrorisme dans l’intérêt de ce pays, de l’Afrique et de la stabilité du monde[8] ». Certes, l’Islam radical – désigné globalement et sous nuances par le terme « terrorisme » pour conditionner l’opinion – dispose de bases dans le Sahel, sur les routes du pétrole, du gaz et de l’uranium, mais ne soyons pas naïfs, son émergence et sa consolidation ont bien été favorisées – notamment par les Saoudiens et les Qataris – pour servir les intérêts des Occidentaux et particulièrement ceux des Américains. Cette consolidation des positions des fondamentalistes correspond au vide institutionnel que l’Etat malien déliquescent a laissé s’installer dans la région. Les Jihadistes font la loi et assurent une sorte de service public (par la distribution d’eau, de vivres et de médicaments) là où des potentats disposaient de manière régalienne du réel pouvoir d’Etat. La lutte contre le terrorisme est l’argument rhétorique pour justifier la mise sous tutelle du Mali et faire main basse sur les ressources naturelles de cette région du monde dont les multinationales veulent s’arroger le monopole. On ne peut, bien sûr, ignorer que nombre de citoyennes et de citoyens maliens souhaitent, eux aussi, la fin de l’Islam radical et des exactions qui l’accompagnent sur leur territoire.
Les Maliens, dans leur ensemble, désirent vivre en assumant leur droit à l’autodétermination, leur droit à disposer pleinement de leurs ressources naturelles et leur droit à choisir librement leur représentation politique sans qu’un pays, ancien ou futur colonisateur, vienne leur dire ce qui est bon pour eux, au nom de la « responsabilité de protéger » et/ou de la démocratie mais surtout au nom de la lutte contre le terrorisme.
Le Président français n’hésite pas, pour se doter d’une « légitimité » moins discutable et pour convaincre les derniers récalcitrants, à affirmer qu’il s’agit de « casser un processus fondé sur le trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains qui risque de déstabiliser l’ensemble de la région[9] (…) ». Mais qui contrôle et à qui profite exactement le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains ?
Le Mali ne possède pas d’armes de destruction massive mais sur son territoire se retrouvent tous les ingrédients pour que les Occidentaux s’autorisent à intervenir au nom de ce qu’ils considèrent comme leur mission depuis l’époque où ils ont foulé, pour la première fois, d’autres terres que les leurs. Leur mission imprescriptible et immuable est de « sauver leur monde » ; la lutte de la Civilisation (ou de l’Axe du Bien) contre le terrorisme est une des nouvelles dénominations du crédo impérialiste. Et comme le veut l’usage, le moyen d’imposer les lumières et la Civilisation, par essence, est la guerre…
Le rapport « Horizons stratégiques[10] » permet de constater que, d’une part, même si le Président de la France change, les relations coupables de la Françafrique perdurent, le néocolonialisme vit encore de beaux jours. Une fois élu, rien ne change alors que le candidat Hollande avait claironné, durant sa campagne, qu’il allait tout changer. D’autre part, ce rapport pointe un possible affaiblissement de la sphère occidentale ce qui renforcerait encore plus le besoin en sécurité globale « dont les Etats-Unis continueraient d’assurer la maîtrise d’ouvrage (…) » avec « la possible émergence d’un référentiel unique en matière de contrat opérationnel et, surtout, un processus décisionnel maîtrisé de plus en plus étroitement par les États-Unis ». En toute objectivité, les rédacteurs du rapport, envisagent qu’ « indirectement donc, l’autonomie de nos décisions relatives à notre environnement international de sécurité pourrait être régulièrement mise à l’épreuve d’ici 2040 », particulièrement si « un retrait de la présence militaire américaine en Europe » n’était « pas suivi d’une stratégie concertée entre Européens sur les modalités de la sécurité du continent » ce qui « aurait des effets néfastes pour la stabilité de la région ».
III/ Construction d’une alliance militaire
Se pose, à l’heure actuelle, la question des alliances pour mener cette guerre dont les premières victimes seront les Maliens eux-mêmes, mais aussi les Mauritaniens, les Nigériens, les Burkinabais, les Algériens avec des conséquences évidentes pour les Guinéens, les Ivoiriens et les Sénégalais. Autant dire que toute l’Afrique sahélienne et de l’ouest pourrait s’embraser et s’enfoncer dans une guerre sans fin à l’instar de celles menées en Irak et en Afghanistan.
La CEDAO, malgré les orientations bellicistes qui lui sont dictées par ses mentors parisiens, n’a ni les moyens humains ni matériels pour mener une intervention lourde et complexe. Sous forte influence, pour ne pas dire sous la conduite directe, de l’ex-métropole, elle a donc recherché un soutien extérieur, obtenu à l’issue du vote à l’unanimité de la Résolution 2071 adoptée par le Conseil de sécurité, considérant notamment que « la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales » et qui « se déclare prêt à donner suite à la demande des autorités de transition maliennes qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali ». Reste à savoir qui participera à cette force internationale qui à terme devrait, selon les termes du Secrétaire général des Nations Unies, « élaborer une stratégie globale portant sur les problèmes transfrontaliers du Sahel : les armes, les réfugiés et le terrorisme » ?
Afin de délimiter les contours de cette force, le gouvernement transitoire du Mali a, maintenant un peu moins de 45 jours pour définir, en liaison avec ses partenaires de la CEDAO et de l’Union africaine, un « concept d’opération » – conditions concrètes de l’aide extérieure, modalités du déploiement sur le terrain, forces venant de différents pays. Ce n’est qu’à l’issue de ces 45 jours, qu’une autre résolution autorisera le déploiement de la force.
La réunion, tenue dans le cadre du Conseil européen -18 et 19 octobre à Bruxelles-, semble avoir précisé le cadre de cette force qui devrait prendre modèle sur l’Amisom- mission de l’Union africaine en Somalie- qui, soutenue par l’European Union Training Mission Somalia -EUTM Somalia- aurait contribué à arrêter les jihadistes Chebabs en Somalie. Il s’agit là d’une interprétation optimiste, même si les Chebabs somaliens sont en recul, la guerre dure en Somalie et la paix n’est pas à l’ordre du jour, le pays est toujours en état de guerre civile.
Il est, dès lors, pour le moins curieux de se revendiquer d’un modèle qui n’a pas fait ses preuves et dont la fin de la « formation » ne prendra effet qu’en décembre 2012, date à laquelle près de 3 000 soldats somaliens auront été formés par quelque 675 instructeurs européens.
La mission de formation au Mali – Micema – 3 000 hommes environ – devrait contribuer à la réorganisation et à l’entraînement des forces de défense maliennes et se trouver sous mandat de l’Union africaine et de l’ONU. La France, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont accepté d’y participer, l’Italie, la Belgique aussi, l’Allemagne vient de se décider ; seuls la Pologne et les pays nordiques font encore attendre leur décision.
Mais il est bien évident que la force de la CEDEAO avec ou sans l’appui logistique de l’OTAN ne suffira pas. Dans l’appel des acteurs, sur ce champ martial un des protagonistes essentiels semble renâcler.
IV/ Une inconnue de taille
Il reste en effet une inconnue de taille et dont dépendent l’entrée et l’issue de cette guerre : l’Algérie va-t-elle accepter de participer à cette force ? Jusqu’à présent, elle a refusé toute intervention militaire hors de ses frontières. De plus les Algériens qui connaissent bien la région et les autres acteurs estiment que 3000 hommes, dans un théâtre d’opérations de plus de 8 000 kilomètres carrés et face à une guérilla déterminée et soutenue par les populations Touaregs, sont loin de constituer une force suffisante. Il est indispensable pour les Algériens d’identifier précisément les groupes de guérilla et d’établir une distinction nette entre subversion jihadiste, incarnée par le Mujao et Aqmi, et le groupe militaro-politiques, Ançar Eddine et Mnla, qui ont un réel ancrage dans les populations locales. Dans une optique de guerre indifférenciée, l’adversaire mènera une guerre d’usure qu’il gagnera à coup sûr contre une formation militaire telle que la pense la CEDEAO, qui ne connaît pas, non plus, le terrain saharien. Les groupes armés s’appuieront sur la population locale, des Touaregs, pour qui une armée africaine équivaut à une force d’occupation étrangère. A l’heure actuelle, l’Algérie, après avoir pondéré son avis, accepterait[11], selon le très influent service de renseignement algériens, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), d’offrir un appui logistique à la future force africaine d’intervention dans le nord du Mali.
L’Etat algérien entretient de bons rapports avec les Etats-Unis mais sait aussi qu’il suscite la convoitise à cause de ses propres ressources et de sa position géographique qui ouvre les portes vers le Sahel avec ses richesses énergétiques et son potentiel souterrain.
L’Algérie se montre hésitante mais il n’échappe à personne que dans la région, c’est le seul Etat, disposant d’une armée puissante et équipée, capable d’envisager une confrontation de longue haleine avec les rebelles, même si elle sait que cela reste risqué. Dès lors, ceux qui s’auto-désignent comme « communauté internationale », essentiellement les Occidentaux du G5 (Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne et France), s’impatientent, au premier chef la France et le fait savoir.
V/La fabrication de l’ennemi de l’intérieur
Pour ne pas être exclue des richesses à prendre et qu’elle n’a pas su garder mais aussi pour montrer sa participation active à l’Axe du Bien tel que pensé par George W. Bush, la France, après avoir œuvré en vue du vote de la résolution 2071, mène, sur son propre territoire, une guerre multiforme contre les terroristes, les jihadistes, les islamistes fanatiques…Et qui parfois à la lumière des « unes » de certains hebdomadaires ressemble ni plus ni moins à une guerre contre l’Islam, prolongement et succédané de la guerre perdue d’Algérie. Une guerre policière mais aussi idéologique, psychologique très lourdement médiatique.
Dans ce combat oblique où l’ennemi n’est pas seulement le terroriste armé mais celui qui proclame sa différence, la République n’hésite pas à recourir à l’arsenal des stigmatisations néocoloniales et à la diabolisation de l’étranger inassimilable. La méthode est éprouvée mais la République ne veut pourtant, à aucun titre, en assumer les origines collaborationnistes et coloniales. La France des élites laisse, ou pousse, une partie de son opinion dériver vers une représentation européo-centrée qui désigne l’Autre, l’Etranger en tant que responsable de l’errance politique des représentants politiques – y compris ceux au gouvernement -, du délitement de la pensée intellectuelle et d’une crise sociale, économique et finalement morale et culturelle. Il est aujourd’hui admis et considéré comme absolument normal de réécrire une « histoire » plus politiquement ’correcte’ basée sur une conception raciste ou ethnoculturelle du monde ; ce prisme réducteur et dangereux est de plus en plus présent dans le champ politique. C’est ainsi que l’on entend les intellectuels organiques du libéralisme au pouvoir distiller à longueur de colonnes et sur tous les plateaux de télévision les thématiques de l’arabophobie et de l’islamophobie[12]. Le racisme se fond aujourd’hui dans un ensemble de mécanismes d’exclusion et d’infériorisation qui semblent fonctionner de manière autonome, sans que personne n’ait à s’assumer explicitement raciste mais où tous comprennent le langage le code de l’exclusion. Les superstructures idéologiques d’Etat nourrissent l’exclusion par des stigmatisations essentialistes. De « l’homme noir qui n’est pas entré dans l’histoire » à une laïcité de combat, l’essentialisme est bien l’habit neuf d’un vieux discours. Les hiérarchies ontologiques visent à différencier irrémédiablement pour mieux exploiter.
Dans un climat de xénophobie ascendante et d’émiettement social, le racisme est vécu au quotidien, pèse fortement sur les constructions identitaires des individus et vient de manière, ô combien opportune pour le système, transcender les clivages de la misère et les logiques d’exclusion qui concerne des catégories croissantes de Français. En ce sens la figure sociale de l’Algérien, en France ou en Algérie, pour les Français n’a pas changé depuis la colonisation.
On peut affirmer que la raison de ce racisme tient au fait que ces représentations ont précédé les Français issus de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, au-delà même de la période coloniale. C’est ainsi que la reprise du thème du « racisme anti-blanc » par un parti de droite « républicain » est révélatrice de l’imprégnation d’un discours essentialiste directement hérité de la colonisation et de la guerre d’Algérie. On le sait, le soi-disant racisme anti-blanc[13] est la première ligne de défense du racisme réel, celui des colonisateurs et des exploiteurs.
Comment émerger d’un passé traumatique et visiblement indépassable ? La question est d’autant plus complexe qu’elle renvoie irrésistiblement aux enjeux actuels du débat sur l’immigration et à l’enracinement dans la société de jeunes Français issus de minorités « visibles ». C’est sur ce terreau nauséabond que l’on voit des intellectuels -presque toujours- d’origine algérienne désignés[14] à la vindicte au prétexte qu’ils feraient l’apologie du « racisme anti-blanc ». Apparaît dans l’espace politico-social la désignation de responsables des errances d’une société qui se réveille chaque jour un peu plus raciste, chauffée à blanc par ses médias engagés à des degrés divers dans la défense de l’Etat d’Israël et du mouvement sioniste, reprenant à son compte les délires racistes datant de la lutte de libération nationale de l’Algérie. Cette accusation n’est pas sans lien avec la guerre programmée au Mali et l’éventuelle agression de l’Iran.
Il s’agit pour ceux qui dominent et qui veulent pérenniser cette domination au nom des multinationales et des banques de désigner ceux qui empêcheraient ou leur « paix » et leur « sécurité internationales » ou leur « cohésion sociale ». Leur volonté de porter la guerre au Mali, certes au nom de la libération du nord de forces rétrogrades, ce que désirent de nombreux Maliens, n’est pas sans lien avec ce que le rapport « Horizons stratégiques » cité plus haut dit de la peur que suscitent, chez les Occidentaux, la résurgence puissante du panafricanisme et la volonté de certains Etats africains d’assumer leur souveraineté sans « tuteurs ». De nombreux intellectuels et politiques du continent font entendre leur désir d’être débarrassés de certains des accords bilatéraux qui les maintiennent dans un statut de soumission – militaires, policiers, économiques ou portant sur les migrations. Ces revendications successives sont, pour les anciens colonisateurs, inacceptables. Ce n’est pas pour rien que les vigies occidentales scrutent avec angoisse les révoltes arabes. Les centres néocoloniaux craignent bien trop la prise en main du processus de libération de la dictature par le mouvement social. Outre la fabrication aéroportée d’une révolution assujettie comme en Libye, les Occidentaux, forts de leurs relais saoudiens et qataris, poussent leurs pions et tentent d’influer les luttes internes comme en Tunisie, où certains se délectent de la montée de l’Islam obscurantiste et des faux débats autour de valeurs morales qu’il introduit pour détourner les populations tunisiennes des réalités économiques et politiques de la domination et de l’exploitation.
Le bombardement envisagé sur l’Iran procède de la même logique. Il s’agit de mettre à l’index ceux qui s’opposent à l’ordre du monde impérialiste et de les exclure de la communauté internationale ; tout comme il s’agit d’exclure de la société ceux qui dénoncent la droitisation de la société française. Il s’agit pour les dominants d’utiliser des instruments de répression politico-idéologique et de remise en cause des droits politiques et civils.
Les Etats-Unis et leurs alliés assument pleinement la logique du dit « choc des civilisations », entre Etats mais aussi entre citoyens d’un même pays, en légitimant l’état d’exception international mis en place par les puissants contre les peuples.
VI/ Terrorisme versus paix et sécurité internationales
La plus grande menace à la paix et à la sécurité internationales se trouve dans la violence des pays occidentaux, spécialement des Etats-Unis et de leurs alliés européens qui violent systématiquement le droit international et la Charte des Nations Unies, sous couvert de lutte contre le terrorisme, comme c’est le cas en Irak, en Afghanistan, au Soudan, à Cuba, en Haïti , en Serbie, en Côte d’ivoire et bientôt au Mali.
L’exemple le plus caractéristique est celui de la Palestine qui, depuis plus de soixante ans, est exilée –aussi bien sur son territoire qu’à l’international- par une « communauté internationale » -réduite au G5 occidental- qui maintient l’ensemble des Palestiniens exclus des normes impératives du droit international et du droit humanitaire international mais aussi du droit à leurs droits.
Cette communauté d’alliés qui, en protégeant l’Etat israélien et en le laissant commettre des crimes de guerre, toujours impunis, contribue décisivement à la violation des normes impératives du droit international et, surtout joue le rôle de courroie de transmission d’un projet et d’un modèle politique, idéologique et économique qui vise à l’instauration d’un ordre international fondé sur la guerre sans fin, la discrimination, l’apartheid, la force, la domination des peuples et la violence.
Comme cela a été le cas en Libye où l’intervention de l’OTAN a été possible grâce à l’injonction paradoxale portée par ceux qui ont voté la résolution 1973, ils affirment d’un côté, « leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Jamahiriya arabe libyenne » et de l’autre envoient des forces armées pour obtenir plus rapidement l’assassinat en direct de Kadhafi en dehors de toute légalité internationale au regard de la Charte des Nations Unies, laissant le pays dans une situation de grave déstabilisation.
La vraie menace à la paix internationale est la pauvreté généralisée des populations du Sud, le pillage de leurs ressources naturelles par les sociétés transnationales et les guerres qu’elles déclenchent pour pérenniser leur hégémonie ou prévenir l’intrusion du nouveau concurrent chinois. C’est bien dans la réalité de la misère généralisée et organisée par la mondialisation libérale que peuvent être définis les ressorts profonds du terrorisme et des idéologies du désespoir. L’impérialisme et ses relais locaux ont, traditionnellement, utilisé pour leurs propres aventures et toujours à leur avantage les mouvements fanatiques apolitiques et les desperados qu’ils subjuguent. Les médias omettent de le rappeler mais le terrorisme islamiste contemporain est né en Afghanistan pour contrer l’Union Soviétique. Ce terrorisme, financé par les Saoudiens et soutenu à bout de bras par les Américains et leurs alliés, a fini par avoir raison de l’armée rouge et a précipité l’effondrement de l’URSS. On le voit, hier instrument commode et efficace, le terrorisme islamiste est aujourd’hui un épouvantail tout aussi opérant. Le terrorisme, conséquence du désespoir que l’ordre injuste impose aux peuples, est aussi un instrument entre les mains des architectes de la mondialisation libérale.
Au Mali, en France, aux Etats-Unis mais aussi dans de nombreux autres pays, le terrorisme islamiste est un argument fondamental dans la justification des aventures bellicistes de l’impérialisme et des atteintes aux libertés dans les sociétés occidentales elles-mêmes. La guerre globale et éternelle contre l’islamisme alimente un discours raciste qui permet de détourner l’attention des populations des pays industrialisés confrontées à une crise économique majeure. La libération de l’impensé raciste occupe une place centrale dans le discours politique « décomplexé » par temps de chômage généralisé et de creusement sans précédent des inégalités. En Europe comme en Afrique.
Source : Fondation Fanon
Je sais qu'il n'y a pas qu'un seul groupe, qu'il y a plusieurs groupes. Mais, tous ces groupes ont un point commun : ils sont dans l'illégalité, ils occupent illégalement le territoire d'un Etat souverain.
Qu'ils s'appellent "Ansar Dine", "Boko Haram", "Aqmi", "MNLA" ou que sais-je encore, dès l'instant qu'ils occupent illégalement le territoire malien, ils doivent en être chassés.
J’espère que tous ces ennemis du Mali et des pauvres maliens , tous ces hypocrites, suprématistes arabes et leurs esclaves les plus zélés liront cet excellent écrit.Citation:
Nouvelles d’ailleurs: Des paradoxes de nos oulémas...
24 Janvier 2013
Encore une fois nos islamistes « modérés » ont perdu l'occasion de se taire et d'aller voir ailleurs si les Maliens en étaient encore au stade du simple questionnement. Ils (nos islamistes) se sont élevés contre l'intervention française au Mali, montant au créneau des indignations vertueuses sur une présupposée « colonisation » moderne.
Combien de temps encore nos penseurs et érudits se tourneront-ils autour du nombril, surfant sur un anti-occidentalisme primaire et sur nos non-dits et malaises, vis à vis de la période coloniale ? Combien de temps vont-ils continuer à dénoncer sans agir? J'aurais aimé les entendre, lorsque les extrémistes de tous poils appliquaient la Charia, dans son sens le plus littéral, le plus obtus, le plus obvié, et imposaient une chape de plomb sur le nord du Mali tombé entre leurs mains.
J'aurais aimé les entendre sur l'esclavage, non pas qu'il ne l'ait pas fait, mais de façon plus bruyante, plus médiatique. J'aurais aimé les entendre, lorsqu'on a flagellé, coupé des mains et des pieds, fouetté en public, exécuté. J'aurais aimé les entendre, lorsque les djihadistes se sont emparés d'une bonne partie du Mali et qu'ils s'apprêtaient à descendre sur Bamako. J'aurais aimé les entendre, lorsque des innocents ont été pris en otages, négociés comme du bétail ou assassinés. J'aurais aimé les entendre lorsque ces mêmes fous de Dieu, ces moines-soldats contemporains et pourtant si moyenâgeux, ont violé, marié de force des femmes, fomenté des attentats.
J'aurais tant aimé... Là où on était en droit d'attendre, de leur part, compassion et dénonciation, ils se sont plus préoccupés des « printemps arabes » et des islamistes victorieux.
A ce stade, leur logique ira-t-elle jusqu'à dénoncer l'assaut des forces spéciales algériennes sur le site d'In Amenas ? Cela fait si longtemps que nos courants religieux flirtent avec les idées les plus extrémistes que le discours religieux en a perdu une bonne part de sa lisibilité, déconcertant les ouailles (nous), brouillant les cartes et provoquant la confusion.
Je n'ai jamais très bien compris ce qu'est un islamiste modéré par rapport à un islamiste radical. L'islam politique a des lignes floues. Tellement floues que certains exaltés ne trouvent pas mieux que d'aller s'embrigader dans des katibas, brandissant arme et Coran, persuadés que leur passage sur terre a une mission : islamiser, islamiser encore, imposer, punir.
Si quelques illuminés se tâtaient encore de savoir s'ils allaient rejoindre les radicaux, les discours de certains de nos érudits ne peuvent que les conforter dans leur haine de l'Occident. Nos érudits leur offrent, sur un plateau, une excuse et une motivation supplémentaire, à savoir aller combattre tous ces impies, tous ces « croisés » qui interviennent au Mali...
Il nous faudra bien rompre avec des discours qui n'ont plus lieu d'être et une mémoire qui n'a pas évolué. Regardez comment, chez les islamistes radicaux, est employé systématiquement le terme de « croisés », terme du Moyen Âge, à l'époque où d'autres fanatiques religieux, chrétiens ceux-là, déferlaient sur le monde arabo-musulman dans une mission qui n’avait rien de « civilisatrice ». Sauf que, depuis le 13ème siècle, ces « croisés-là » ne sont plus. Ils font partie de l'Histoire. Huit siècles ont passé mais la mémoire des barbaries perpétrées par ces croisés chrétiens est toujours aussi vivace chez nos théologiens. Vivace souvenir, exploité jusqu'à la nausée : aux croisés barbares d'hier devrons-nous opposer, éternellement, nos croisés d'aujourd'hui ?
Je pense que le vrai courage politique n'est pas seulement dans la dénonciation de gouvernements. Il est, pour nos oulémas, dans la dénonciation ferme, claire et précise, sans équivoque, des barbares d'aujourd'hui qui utilisent la religion, usent de la violence la plus abjecte, pour imposer leur vision, terrorisent et dénaturent notre foi, nos croyances, notre islam, celui du pardon, celui de l'amour, celui de l'égalité, celui de la compassion, celui du savoir, de la tolérance, de l'ouverture aux autres et au monde, de la pitié... Ce courage politique serait dans l'acceptation de l'humanité du Message et non pas dans une inhumanité instrumentalisée.
Où est le message du Prophète (PSL) quand on lapide, qu'on viole, qu'on égorge, qu'on enlève, qu'on asservit ? Où est la Parole de Dieu dans la violence ? Où est l'homme, dans sa manifestation sacrée, lorsqu’on envoie un pauvre type se faire exploser ? Où est l'Amour dans les cris et l'agonie d'une femme qu'on lapide ? Où est le Verbe quand on égorge ?
Alors, oui : la France, par delà la défense de ses évidents intérêts économiques dans la région, a eu raison d'intervenir. Elle est intervenue, parce que nous, Africains, n'avons pas levé le petit doigt et parce que nos religieux, tout occupés à faire de la politique, ont abandonné les populations du Nord-Mali à leur sort. Pendant que le monde musulman ergotait, les radicaux tuaient. Et tuent encore...
Mariem mint DERWICH
Pour le Calame
Noorinfo
Sermon de la Déclaration de l'Union des Savants d'Afrique Noire sur la Crise au Mali: Sermon de la Déclaration de l'Union des Savants d'Afrique Noire sur la Crise au Mali - YouTube via @YouTube
http://foros.monografias.com/images/...on_twisted.gif
Bonjour Billl,
Ici, je joue le rôle d'un advocatus diaboli (je ne suis pas musulman) :
« Et préparez (pour lutter) contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin de terroriser l'ennemi d'Allah et le vôtre, et d'autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci, mais qu'Allah connaît. Et tout ce que vous dépensez dans le sentier d'Allah vous sera remboursé pleinement et vous ne serez point lésés » (Coran, 8/60)
Cordialement,Citation:
Posté par Mouhammad Mass’oud Azhar
Stephen唐士明Thomas
Le titre en fait un peu trop car le Mali était déjà un pays trop pauvre, militairement faible, naïf en géopolitique et avec un taux trop élevé d’analphabetes pour aspirer a vraiment être indépendant. Aussi la minuscule minorité touaregs a beaucoup trop de poids pour qu’on puisse parler d’homogénéité territoriale mais sa lecture de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le Mali reste quand-même pertinente.Citation:
Boubacar Boris Diop, écrivain et journaliste : "C'en est fini pour longtemps de l’indépendance du Mali et de sa relative homogénéité territoriale"
5 Février 2013 - 18:00
Boubacar Boris Diop est un romancier et intellectuel sénégalais qui écrit en français et en wolof. Observateur attentif du continent africain et du coeur humain, l’auteur de Murambi ne mâche pas ses mots et ne perd pas son temps à lustrer son image, bien au contraire. Qu’il s’agisse du génocide des Tutsis ou de l’intervention française au Mali, son propos est clair et son regard précieux. Il nous a donné l’autorisation de republier l’important entretien qu’il a donné le vendredi 2 février 2013 au Pays au quotidien. J’espère que Boubacar Boris Diop ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Merci de tout coeur, ami !
Peut-on dire que le Nord-Mali, c’est encore la Françafrique dans ses œuvres ?
Oui et non. Au Mali, la France est certes dans son pré-carré et, à l’exception du Nigeria, les pays engagés avec elle sur le terrain font partie de son ancien empire colonial mais dans le fond on est plutôt ici dans une logique de guerre globale. Le modèle serait plutôt l’invasion américaine en Irak. En outre, les interventions françaises en Afrique ont toujours été faites avec une certaine désinvolture, presque sans y penser, alors que celle-ci, ponctuée de conseils de guerre à l’Élysée, a été conçue comme un grand spectacle médiatique. Elle fait l’objet de sondages réguliers et deux ministres, ceux de la Défense et des Affaires étrangères, n’ont jamais été aussi bavards.
Comment expliquez-vous ce changement d’attitude ?
Quelques jours après le début des combats, tous les hebdos français ont titré : « Hollande en chef de guerre ». Le Nord-Mali, ça a été l’occasion pour un président jugé terne, mou et indécis de se donner à peu de frais l’image d’un dirigeant volontaire et capable de préserver le rang de son pays dans le monde. Le contraste n’en est pas moins frappant avec la précipitation peu glorieuse de Paris à se retirer d’Afghanistan suite à des attaques mortelles des Talibans contre un certain nombre de ses soldats.
Mais les problèmes d’image de Hollande ne peuvent pas à eux seuls expliquer une intervention aussi coûteuse…
C’est évident, mais il ne pouvait pas rater la si belle occasion de se refaire une santé. L’objectif déclaré de cette guerre, c’est d’aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale mais sans la prise de Konna par les islamistes, rien ne se serait sans doute passé. La chute de Konna, c’est le moment où Paris, qui ne perd jamais de vue ses otages et l’uranium d’Areva, comprend que ses intérêts économiques et sa position dans la région sont gravement menacés. Et à partir de là, les acteurs ne sont plus les mêmes. Cette guerre est suivie de près par des pays comme l’Algérie, la Mauritanie, le Nigeria, sans parler des autres puissances occidentales et du Qatar, cette monarchie du Golfe qui se livre ici comme en Syrie et partout ailleurs à un drôle de jeu. Vous savez aussi que depuis l’attaque d’In Amenas, Américains et Anglais se sentent bien plus concernés et que le Japon, important partenaire économique du Mali et dont dix ressortissants sont morts lors de la prise d’otages, a accordé une contribution de 120 millions de dollars en soutien à la Misma, lors de la conférence des donateurs que vient d’organiser l’Union africaine à Addis.
Etes-vous d’accord avec l’ambassadeur de France à Dakar quand il déclare que si son pays n’était pas intervenu personne d’autre ne l’aurait fait ?
On peut le lui concéder et c’est en fait cela le coup de génie de Paris dans cette histoire où la France peut se présenter comme l’ennemi des « méchants ». J’utilise ce dernier mot à dessein, car la politique internationale me fait très souvent penser à un film hollywoodien, le tout étant de savoir être du côté des bons. Lorsque vous apprenez par exemple que des narco-terroristes occupent les deux tiers du Mali et qu’ils détruisent les mosquées et les tombeaux de saints, mettent le feu à la bibliothèque Ahmed Baba et coupent les mains des gens, votre premier mouvement est d’approuver ceux qui essaient de les mettre hors d’état de nuire. Et lorsqu’on écoute ces jours-ci les prises de position des uns et des autres sur le Mali, on se rend compte de notre difficulté à penser cette énième intervention française en Afrique. J’ai vu l’autre soir sur la 2STV Massaer Diallo l’approuver sans ambages et deux jours plus tard Gadio et Samir Amin en ont fait de même. N’est-ce pas troublant ? Après tout, il s’agit là, quand on en vient à l’analyse des dérives criminelles de la Françafrique, de trois intellectuels au-dessus de tout soupçon…
Est-ce à dire que vous êtes d’accord avec eux ?
Ah non ! Certainement pas. Je les comprends, je n’ai aucun doute quant à leur sincérité mais je ne partage pas leur point de vue. Le danger, à mon humble avis, c’est d’analyser cette guerre comme un fait isolé. Tout le monde la relie à l’agression contre la Libye, mais pas avec autant d’insistance qu’il faudrait. Il ne suffit pas de dire que l’agression contre la Libye est en train de déstabiliser la bande sahélienne et toute l’Afrique de l’Ouest. Il faut la placer, de même que le « printemps arabe », au cœur de la réflexion sur le Nord-Mali. Nous devons peut-être même aller plus loin et nous demander si nous n’aurions pas dû hausser la voix dès le jour où des chars de combat français ont forcé les grilles du palais de Gbagbo. Il était possible, sans forcément soutenir Laurent Gbagbo, de bien faire savoir à Paris qu’une ligne rouge venait d’être franchie. Mais nous avons trop bien appris notre leçon sur la démocratie, on a inventé exprès pour nous des termes comme « bonne gouvernance » – qui donc a jamais entendu parler de la « bonne gouvernance » en Belgique ? – et nous en sommes venus à perdre tout sens des nuances et surtout la capacité d’inscrire des évènements politiques particuliers dans une logique globale.
Dans cette affaire, quels reproches très précis peut-on formuler aujourd‘hui contre la France ?
Ici aussi, il suffit de remonter le fil des évènements. Après avoir assassiné Kadhafi dans les conditions scandaleuses que l’on sait, L’Etat français a cru le moment venu de confier la sous-traitance de la guerre contre Aqmi et le Mujao à la rébellion touarègue. Comme vient de le rappeler Ibrahima Sène dans une réponse à Samir Amin, Paris et Washington décident alors d’aider les Touareg présents en Libye à rentrer lourdement armés au Mali mais, détail important, pas au Niger où on ne veut prendre aucun risque à cause d’Areva. Les Touareg sont ravis de pouvoir concrétiser enfin leur vieux rêve d’indépendance à travers un nouvel Etat de l’Azawad, allié de l’Occident.
Certains medias français se sont alors chargés de « vendre » le projet de ces « hommes bleus du désert » qui se préparent pourtant tout simplement à entrer en guerre contre le Mali. Il suffit de faire un tour dans les archives de France 24 et de RFI pour voir que le MNLA en particulier a été créé de toutes pièces par les services de Sarkozy. Ces stratèges savaient très bien que cela allait se traduire par l’effondrement de l’Etat malien et la partition de son territoire. Ça ne les a pourtant pas fait hésiter une seconde. Juppé s’est ainsi permis de minimiser l’égorgement collectif par les Touareg d’une centaine de soldats et officiers maliens le 24 janvier 2012 à Aguelhok et suggéré la possibilité d’un Azawad souverain au nord. Mais au bout du compte, le MNLA qui n’a pas été à la hauteur des attentes de ses commanditaires face aux jihadistes, s’est pratiquement sabordé, ce qui est d’ailleurs sans doute une première dans l’histoire des mouvements de libération. Dans cette affaire, la France est clairement dans le rôle du pompier pyromane. Tout laisse croire qu’elle va défaire les jihadistes, mais sa victoire coûtera aux Maliens leur Etat et leur honneur.
Qu’entendez-vous par là ?
Je veux juste dire que c’en est fini pour longtemps de l’indépendance du Mali et de sa relative homogénéité territoriale. Il faudrait être bien naïf pour s’imaginer qu’après s’être donné tant de mal pour libérer le Nord, la France va remettre les clefs du pays à Dioncounda Traoré et Maliens et se contenter de grandes effusions d’adieu. Non, le monde ne marche pas ainsi. La France s’est mise en bonne position dans la course aux prodigieuses richesses naturelles du Sahara et on la voit mal laisser tomber la rébellion touarègue qui reste entre ses mains une carte précieuse. Un épisode de cette guerre est passé inaperçu, qui mérite pourtant réflexion : la prise de Kidal. On en a d’abord concédé la « prise » à un MNLA qui n’a plus aucune existence militaire et quelques jours plus tard, le 29 janvier, les soldats français sont entrés seuls dans la ville, n’autorisant pas les forces maliennes à les y accompagner. Iyad Ag Ghali, patron d’Ansar Dine, discrédité par ses accointances avec AQMI et le MUJAO, est presque déjà hors jeu et son rival « modéré » Alghabasse Ag Intalla, chef du MIA, est dans les meilleures dispositions pour trouver un terrain d’entente avec Paris. En somme, les indépendantistes Touareg vont avoir après leur débâcle militaire un contrôle politique sur le nord qu’ils n’ont jamais eu. C’est un formidable paradoxe, mais l’intérêt de l’Occident, c’est un Etat central malien sans prise sur la partie septentrionale du pays. Les pressions ont commencé pour obliger Dioncounda Traoré à négocier avec des Touareg modérés sortis de la manche de Paris et on ne voit pas un président aussi affaibli que Dioncounda Traoré résister à Hollande. Que cela nous plaise ou non, le « printemps arabe » est en train de détacher définitivement l’Afrique du Nord du reste du continent et la « nouvelle frontière » c’est en quelque sorte le Nord-Mali. Cela correspond à un projet stratégique très clair, très cohérent, de l’Occident et il est en train de le mettre en œuvre.
Qu’avez-vous pensé en voyant ces jeunes Maliens brandissant des drapeaux français ?
Certains disent que c’est un montage. Je ne suis pas du tout de cet avis. Ces images disent au contraire l’immense soulagement des Maliens. Ce sont des images particulièrement perturbantes et c’est pour cela que nous devons oser les affronter. La vraie question c’est moins ce qu’il faut penser de l’Etat Français que de nous-mêmes, je veux dire de nous les intellectuels et les politiciens africains. Comment se fait-il que nos populations soient laissées dans un tel état d’abandon ? Ce qui doit nous interpeller tous, ce sont ces images-là : les troupes françaises qui ont occupé ce pays voisin, le Mali, pendant des siècles d’une colonisation barbare, y reviennent cinquante ans après l’indépendance et sont accueillis comme des libérateurs. N’est-ce pas là un sérieux motif de perplexité ? Que pouvait bien valoir, finalement, l’indépendance du Mali ? Qu’a-t-il fait de l’héritage de Modibo Keita ? La question qui se pose en définitive à nous tous, et sans doute avec une force particulière aux anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne, c’est celle de notre souveraineté nationale. Certains retournements historiques sont durs à avaler et nous y avons tous une part de responsabilité. Mais il m’arrive d’en vouloir surtout à nos historiens ; j’ai parfois l’impression que la plupart de ces brillants esprits ne mettent pas leur connaissance intime de notre passé au service de la compréhension des enjeux du présent. Beaucoup d’entre eux ont pour ainsi dire le nez dans le guidon tandis que d’autres répètent les mêmes phrases depuis des décennies sans paraître se rendre compte des mutations qui n’en finissent pas d’intervenir.
Quelles sont les autres images qui vous ont frappé dans cette guerre ?
Une en particulier : celle de ces gamins maliens au bord des routes, regardant passer les militaires Toubab un peu comme ils le faisaient à l’occasion du Paris-Dakar. Je me suis plusieurs fois demandé ce que ça doit faire dans la tête d’un enfant de voir ça. On a rarement vu une population à ce point ébahie par ce qui se passe chez elle et ne comprenant rien à ce qui est pourtant censé être sa propre guerre. On a parfois le sentiment qu’ils ne savent pas si ce qu’ils ont sous les yeux, et qui est si fou, c’est de la réalité ou juste de la télé.
L’opération Serval ne va-t-elle pas, malgré tout, redorer le blason de la France en Afrique ?
Ce n’est pas impossible mais cela m’étonnerait. Les transports amoureux en direction des soldats français viennent du cœur, mais ils sont passagers. Les véritables objectifs de cette guerre vont être de plus en plus clairs pour les Maliens et, pour eux, le réveil risque d’être douloureux. Ça n’existe nulle part, des forces étrangères sympa. Les medias français peuvent toujours se bercer d’illusions, mais à leur place, je me dirais que la mariée est quand même trop belle ! Et puis, vous savez, l’opération Serval a lieu au moment même où la presse parisienne révèle chaque jour des faits de plus en plus précis prouvant le rôle actif des services français dans l’attentat du 6 avril 1994 qui a déclenché le génocide des Tutsi du Rwanda. L’implication résolue de la France dans le dernier génocide du vingtième siècle est une tâche indélébile sur son honneur, les vivats momentanés de Gao et Tombouctou ne vont pas l’effacer.
Quelles leçons le Mali peut-il tirer de ce conflit ?
Tout d’abord, cela doit être extrêmement dur ces temps-ci d’être un militaire malien. Voici une armée nationale se battant dans son propre pays et dont les morts ne comptent même pas, à l’inverse de celle du pilote français d’hélicoptère, Damien Boiteux, abattu au premier jour des combats. Ce que toutes ces humiliations doivent montrer au Mali, c’est ce qu’une certaine comédie démocratique, destinée surtout à plaire à des parrains étrangers, peut avoir de dérisoire. Le Mali est un cas d’école : cité partout en exemple, il a suffi d’un rien pour qu’il s’effondre. Et on y voit déjà à l’œuvre des mécanismes d’exclusion qui peuvent devenir de plus en plus meurtriers : tout Touareg ou Arabe risque d’être désormais perçu comme un complice des groupes jihadistes ou de la rébellion touarègue. Conscients de ce danger, des intellectuels maliens comme Aminata Dramane Traoré n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme au cours des derniers mois, mais personne n’a voulu les écouter. Les relations entre les différentes communautés du Mali ont toujours été fragiles et la menace d’affrontements raciaux n’a jamais été aussi sérieuse. C’est le moment de dépasser les vieilles rancœurs. Peu de temps après le carnage d’Aguelhok, j’ai eu l’occasion de parler dans un lycée de Bamako. Il y avait des jeunes Touareg dans l’assistance et ils avaient manifestement peur de ce qui pourrait leur arriver un jour ou l’autre. Rien, justement, ne doit leur arriver. Ils n’ont pas à payer pour les crimes de quelques politiciens ambitieux, qui sont d’ailleurs surtout laquais de Paris.
Il se dit partout que la lenteur de la réaction africaine a ouvert un boulevard à la France et l’a même légitimée. Comment peut-on éviter qu’une telle situation ne se reproduise ?
Oui, on a beaucoup critiqué, à juste titre, les atermoiements des Etats africains, mais il faut tout de même comprendre qu’il est suicidaire de s’engager à mains nues dans une guerre aussi complexe. C’est toutefois précisément le reproche qu’on peut faire à nos pays : de ne s’être pas dotés des moyens de se défendre, individuellement ou collectivement. Et ici, on en revient à ce que Cheikh Anta Diop a toujours dit : « La sécurité précède le développement et l’intégration politique précède l’intégration économique. » Son parti, le RND, vient d’ailleurs de le rappeler dans une déclaration sur la guerre au Mali. Sa vie durant, Cheikh Anta Diop a insisté sur la nécessité d’une armée continentale forte. Sa création ne peut évidemment pas être une affaire simple, mais en voyant tous ces soldats ouest africains redevenus des « tirailleurs sénégalais », on a un peu honte et on se dit que sur cette question aussi Cheikh Anta Diop avait vu juste avant tout le monde. Je pense qu’il n’est pas trop tard pour méditer ses propos. Et, soit dit en passant, le président Sall ferait bien de s’en souvenir au moment où il semble vouloir donner une seconde vie au NEPAD.
Cet entretien devait être exclusivement consacré à la situation au Mali, mais je ne peux m’empêcher, en conclusion, de vous demander votre avis sur les audits et la CREI…
Pour moi, c’est tout simple : des milliards ont atterri dans des comptes privés et l’Etat se doit de les réinjecter dans notre économie, quitte à négocier avec les détourneurs mais en se montrant résolu à contraindre les récalcitrants à rendre gorge, par des voies légales, bien entendu. Même Wade devrait être invité à répondre en justice de sa gestion. J’admets que son âge pourrait poser problème par rapport à notre manière de voir les choses au Sénégal, mais on ne doit pas non plus oublier que cela ne l’a pas empêché de vouloir continuer à occuper les lourdes charges de président il y a moins d’un an. Cela dit, on ne développe pas un pays en récupérant de l’argent détourné, on développe un pays en empêchant que l’argent public soit impunément détourné. Or il faut être aveugle pour ne pas voir que la gangrène de la corruption continue à ronger notre société. Tout est monnayé de l’aube au crépuscule. Pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Le racket quotidien en pleine rue, au vu et au su de tous, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Je suis convaincu que la plupart des membres du nouveau gouvernement sont des gens honnêtes, mais, dans ce domaine, on ne peut pas s’en remettre à la bonne volonté des personnes. Si le système n’est pas repensé, si le consensus social au sujet de la corruption n’est pas brisé, dans cinq ou dix ans le nouveau pouvoir va dépenser des milliards mais aussi beaucoup d’énergie pour récupérer d’autres milliards détournés par quelques-uns des ministres ou responsables nationaux aujourd’hui en activité. C’est absurde et il est urgent de se dégager de ce cercle vicieux.
Propos recueillis par Souleymane Ndiaye (Le Pays au Quotidien)
La crise au Mali est loin d’être terminé.