mercredi 11 avril 2007
Marseille : trente coups de couteau pour un crime inexpliqué
Publié le mardi 10 avril 2007 à 05H10
Très peu d'éléments pour retrouver le ou les meurtriers d'Ibrahima
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C'est dans ce fossé sur la route conduisant au campus de Luminy que le corps de l'étudiant a été retrouvé par une promeneuse le 1er avril. La police ne dispose d'aucune piste. © SERGE MERCIER
C'est l'un des crimes les plus barbares et les plus mystérieux qu'ait connus la police judiciaire marseillaise depuis plusieurs années. Un meurtre sauvage, sans mobile apparent, qui plonge les enquêteurs dans un océan de perplexité.
Comment Ibrahima Sylla, 28 ans, un étudiant guinéen sans histoires, a pu finir ses jours dans un fossé longeant la route de Luminy (9e ), à deux pas du campus universitaire, tué de trente coups de couteau et partiellement brûlé? Crime raciste, crapuleux, règlement de comptes? A ce jour, il est plutôt question d'éliminer certaines hypothèses que d'en retenir une seule.
L'autopsie a d'ores et déjà permis d'évacuer la piste de l'accident de la route qui bascule dans l'horreur. Les traces identifiées sur la victime ne laissent planer aucun doute: Ibrahima a succombé après avoir reçu pas moins de trente coups de lame de couteau. Les éléments retrouvés sur les lieux ont également permis d'établir que le meurtre, voire l'assassinat, a été perpétré sur les lieux où la dépouille a été découverte par une riveraine qui promenait son chien.
Le corps de l'étudiant a ensuite été calciné avec un liquide inflammable, de type hydrocarbure. La végétation brûlée autour du cadavre prouve que le feu s'est également déclaré dans le fossé. Le ou les tueurs attendaient-ils la victime, l'ont-ils simplement croisée, par hasard, avant de s'acharner sur elle? Rien ne permet encore de préciser la chronologie du drame. D'autant que les témoignages décisifs manquent pour y voir plus clair.
Malgré les appels à témoins lancés ces derniers jours, aucun éclairage nouveau n'est venu faciliter le travail de la police. Seul un homme aurait indiqué avoir vu un individu correspondant au signalement d'Ibrahima, marchant à proximité de la passerelle de Luminy, dans la nuit du drame. L'étudiant serait donc bien rentré à pied, avant de croiser le chemin de ses bourreaux. Reste à fouiller encore dans l'entourage du jeune Guinéen. Mais une fois de plus, son cursus d'étudiant, ses relations professionnelles et sa vie sentimentale, parfaitement limpides, ne livrent pas le moindre début d'explication.
Par Romain Luongo ( rluongo@laprovence-presse.fr )
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