Fièvre aphteuse: l'UE suspend à partir de lundi les exportations de viande britannique

Après la découverte d'un foyer de fièvre aphteuse au Royaume-Uni, l'Union européenne va interdire lundi les exportations britanniques d'animaux à risque (bovins, porcins, ovins) et leurs produits dérivés (carcasses, viande, lait), une mesure déjà appliquée par Londres.
"La Commission adoptera lundi en procédure d'urgence la mesure mise en place par la Grande-Bretagne, qui interdit le déplacement ou l'exportation de bétail et de produits animaux hors du pays", a annoncé à l'AFP le porte-parole de la Commission européenne, Philip Tod, chargé des questions sanitaires. Un comité des experts vétérinaires des 27 devrait être consulté a posteriori mercredi.
Dès samedi, le gouvernement britannique a "volontairement" appliqué cette interdiction en suspendant toutes les licences d'exportations des produits à risque, tandis qu'à l'étranger plusieurs pays recensaient leurs récentes importations de ces produits. Le Japon et les Etats-Unis ont suspendu leurs importations de porc britannique.
Le virus de la fièvre aphteuse a été identifié vendredi par les services vétérinaires dans une exploitation près du village de Normandy (Surrey), à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres.
Le virus est d'une souche très semblable à celui utilisé dans un laboratoire de recherche proche de l'exploitation, a annoncé samedi soir le ministère britannique de l'Environnement.
Hautement contagieuse pour les animaux, la fièvre aphteuse est due à un virus, de la famille des picornavirus, qui peut être véhiculé par la poussière, par des animaux infectés introduits dans un troupeau sain, par les déplacements de l'homme, par la consommation par des animaux de produits animaux infectés.
Un plan d'urgence a immédiatement été mis en oeuvre avec l'interdiction du déplacement de bétail (ovins, porcins, bovins) sur tout le territoire. Une zone d'exclusion temporaire d'un kilomètre de rayon, une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km ont été décrétées autour de la ferme.
Le Premier ministre Gordon Brown, qui a écourté ses vacances, a assuré que les autorités faisaient "tout ce qui est en leur pouvoir pour examiner les éléments scientifiques et pour découvrir ce qui s'est passé, et pour éradiquer la maladie".
Il s'exprimait à l'issue de la seconde réunion en moins de 24 heures du comité Cobra, cellule de crise du gouvernement, qui rassemble en cas d'événement majeur touchant à la sécurité nationale les responsables ou représentants des principaux organes du gouvernement. Une troisième réunion était prévue samedi.
Selon le ministère de l'Agriculture, trois fermes se trouvent sur le site contaminé. L'abattage des 60 bovins qui s'y trouvaient a commencé sur place samedi en début d'après-midi mais le nombre d'animaux atteints n'était pas connu. Ils devaient ensuite être incinérés.
Debbie Reynolds, chef des services vétérinaires, a déclaré à la presse samedi après-midi avoir eu "quelques signalements (de cas potentiels) aujourd'hui. Certains ont été signalés et se sont révélés négatifs. D'autres sont toujours en cours d'examen".
Des travaux sont en cours pour identifier la provenance du virus et "toutes les pistes de contamination sont suivies", y compris une importation illégale de bétail, a-t-elle expliqué.
L'ampleur de la dernière épizootie de fièvre aphteuse, entre février et septembre 2001, a traumatisé le pays : 2.030 cas avaient été identifiés et entre 6,5 et 10 millions d'animaux avaient été abattus, puis incinérés.
Cette crise avait coûté 8 milliards de livres (11,9 milliards d'euros), dont 250 millions à l'industrie touristique, et le gouvernement avait été très critiqué pour la lenteur de sa réaction.
L'armée avait été appelée en renfort et des élections législatives et locales avaient dû être reportées, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Selon le National Farmers Union (NFU), le principal syndicat agricole, environ 10% des 7.000 fermes avaient arrêté leurs activités. Des milliers ont mis des années à s'en remettre.
Richard Macdonald, directeur général de la NFU, a souligné le "choc dévastateur" ressenti par un secteur décimé en 2001 de voir le virus revenir, et invité les éleveurs à "faire le maximum" en matière de bio-sécurité.

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Merci de prendre en considération ce message et de faire attention pour les viandes en provenances de l'angleterre.