Qu’est ce qui empêche les Soninké de se propulser ?

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Salam Hadiya!

Pour ma part, je pense que le manque de représentation des Soninké ne joue pas en notre avantage.
Je veux dire par là qu'il n'y a pas une instance forte, avec un certain poids médiatique, qui représente les Soninké pour les mesures qui necéssite une coordination et des points de vue centralisés à l'ensemble de la communauté.
Je pense que lorsque nous aurons cette entitée centralisatrice, nous, Soninké de France, pourront être visibles et imposer nos points de vue.

A titre d'exemple,il suffit d'observer la gestion de la grève des sans-papiers qui a debuté il y a certain temps.La plupart de ces grévistes sont Soninké.Avec une entitée nationale représentant les Soninkés, il aurait été plus aisé de défendre leurs intérets en rencontrant les autorités compétentes, en contactant les médias ,en organisant des opérations coup de poing, par exemple.
Or, ces Soninkés doivent se rapprocher des syndicats pour bénéficier d'un soutien au niveau des démarches.

La question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi n'avons-nous toujours pas cette structure, alors que l'immigration Soninké n'a pas commencée hier?!
Certains me diront que l'APS existe. Mais au risque de facher quelques personnes, à l'heure d'aujourd'hui, selon moi, l'APS n'a pas l'envergure pour jouer ce rôle.

Voilà selon mon point de vue, la principale raison qui empêche les Soninké d'atteindre le meilleur niveau.

Bonsoir Cousine!

Très d'accord avec toi. Tout ce que tu as dit sonne vrai. C'est ce que nous avions prévu au début de la création du RARES qui, malheureusement, a été terni par des discours et des théories. Quel gâchis, quand je mesure la mobilisation qui a été enregistrée au début de nos rencontres.

Je voulais aussi ajouter au manque de structure aisément expliqué par Halima, l'analphabétisme. Quand tu parles de ces sans-papiers, il faut les approcher pour savoir à quel point ils ignorent, parce qu'ils ne peuvent même pas suivre la cadence du monde et du pays dans lequel ils veulent être régularisés à cause de l'ignorance et de l'analphabétisme, tout de leurs droits basiques. Quand on a pas tous les outils, on ne peut nullement faire prospérer ses affaires et ses spécificités dans le monde d'aujourd'hui.

A mon humble avis, tant qu'on accorde pas la place qu'il faut aux études, tant qu'on évite pas les raccourcis, tant qu'on se mobilise pas pour des causes nobles et concrètes, au lieu de s'empêtrer toujours dans l'événementiel, on fera prospérer difficilement nos spécificités, encore moins consolider notre rang. L'organisation nous manque beaucoup aussi. Voilà les quelques petites idées qui me traversent l'esprit. Le temps ne m'aide pas à être prolixe.

[Hadiya WAGUE]

Vous avez tout à fait raison et je suis tout à fait d’accord avec vous sur ce manque d’instance centrale forte unificatrice et allant dans le même sens.

Malya92, l’exemple que tu viens de citer illustre le désarroi que j’ai à chaque qu’il y a des sujets concernant la communauté Soninké, voire noire, il n’y a point de représentativité pour revendiquer et essayer de lutter pour que justice soit apportée suite à des décisions inhumaine.
Pour appuyer l’exemple que tu viens de donner ! La semaine dernière une nouvelle loi a été adoptée la semaine dernière visant en priorité à à faciliter les départs volontaires des étrangers en situation irrégulière dans l'UE. S'ils refusent, ils peuvent être placés en rétention jusqu'à 18 mois avant d'être expulsés, et n'auront plus le droit de rentrer l'UE dans les cinq ans suivant leur renvoi.

Qui aurait dénoncé cette loi inhumaine qui enferme des non criminels à 18 mois de prison ?

Cheikhna, oui l’alphabétisation constitue un élément important des causes qui nous nous empêche vraiment d’aller plus en avant. J’ose espérer que les nouvelles générations ont bien compris et qu’ils feront de cela leur cheval de bataille !

J’aimerais rajouter à ce que vous venez de dire cette conception des choses qui consiste à vouloir que ses enfants passent par les mêmes galères que soi ! Je m’explique beaucoup de nos parents ont très bien réussi mais au lieu de mettre les grand moyen pour donner un grand coup de pouce aux enfants non il est très rare de trouver des exemples. L’habitude consiste plutôt à faire de sorte que l’enfants passe par les mêmes galères !

[ahmed]

salam,
Moi je pense que ce ki fait ke nous n'arrivons pa a etre au sommet c'est le fait que nous ne sommes pas opportuniste: on travail dur pour les gens (menage,securite,commerce..) mais jamais on creer notre propre entreprise les chinois,les juifs ils avancent a une personne une somme d'argent quelle leur rembourse plus tard.Je ne sais si l'important c'est les etudes car se qui fait le poid de beaucoup de monde aujourdhui c l'argent.Cependant c'est vrais qu'il n'y a personne qui nous represente vraiment donc pas facile de defendre nos positions....

[Gas]

bjr à tous ,
A mon avis, nous soninké nous devons encore attendre au moins 2 générations avant que l'on soit vraiment visible tel que nous le décrivons ici.
Les raisons sont simples : Nous avons privilégié l'immigration au détriment de l'éducation , nous payons les conséquences .

[Alhadji Timera]

Salam,

Merci pour ce sujet très pertinent.

Je rejoins le point de vue de Malya sur l'absence d'une structure fédératrice forte qui aurait permis à la communauté Soninké d'être plus visible.

Certes ce fut le but de l APS, malheureusement, l'objectif de PROMOTION a été partiellement atteint. Les concerts soninkés et même la radio soninké s'adressent à un public Soninké. De sorte que la promotion de notre culture vis-à-vis de l'extérieur reste aujourd'hui limitée.

A la question : "Tu es quoi ?", nous avons trop tendance à répondre sénégalais, malien ou mauritanien en oubliant la case Soninké.
Chose que n'oublierait peut être pas un Khabil ou un Peulh.

Voilà pour la visibilité à mon avis.

J'ajouterai comme l'a précisé Cheikhna que des initiatives comme RARES, qui sont tombées à l'eau, noyées à l'état embryonnaire par un trop plein de théorie, mettent en relief notre incapacité à nous organiser, nous fédérer et être pragmatique. C'est bien dommage quand on connait le potentiel de notre jeunesse.

Je dirais également, que les Soninké sont souvent courageux, ils ont émigrés; mais en France, c'est vrai qu'ils n'ont guère entrepris. Je pense que le mythe du retour et le poids de la collectivité y ont joué un rôle.

Voila mon point de vue, j'espère être resté dans le sujet.

[Hadiya WAGUE]

A propos de ce sujet la communauté Soninkée n'est elle pas réellement individualiste ?

Si tel n'est pas le cas pourquoi n'arrivons nous pas à nous fédérer et travailler ensemble ?

[Fatoo_laNoirte]

Nous évoluons dans un mode majoritairement capitaliste, ou le "chacun pour soi" domine, l'individualisme est donc un trai que l'on retrouvera forcement dans toutes les communauté.

Maintenant ce que tu dis merites reflexion, nous disons, nous pronons l'unité, l'entre aide mais il est vrai que les collaboration intra communautaire ayant porter de "gros fruits" () je n'en connais pas personnellement. Force est de constater que pour une grande partie de ce qu'on appelle le soninka kape* ça reste de l'utopie.

I'll back

[ami wague]

A mon avis ce qui nous empêche de nous propulser egalement vient du fait qu'on est encore très divisé même si on fait des efforts depuis quelques temps. Je m'explique, il est rare de voir les soninké du mali, du sénégal , de la mauritanie... s'unir pour défendre une même cause car même si on a des combats identiques ont le fait souvent chacun de son côté.
Puis il y a egalement des divisons de village à village dans un même pays.

il faut s'unir pour mieux régner.