Encore un drame de l'immigration africaine aux Canaries

MADRID (AFP) — Treize immigrants clandestins africains sont morts lors d'une traversée difficile qui s'est achevée mercredi sur les côtes de l'archipel espagnol des Canaries lors d'un nouveau drame de l'immigration clandestine.

"Le cayuco (embarcation de pêche africaine) a été repéré ce matin par une patrouille de la garde civile. Il y a treize morts et 46 survivants, apparemment subsahariens", a déclaré un porte-parole de la sous-préfecture de Gran Canaria, une des plus grande îles de l'archipel.

Le bateau a été repéré à 07H42 locales (06H42 GMT) et a débarqué à 08H30, a-t-il précisé. Selon un responsable des secours, les témoignages sont encore confus en raison de l'état des survivants, mais il semblerait que les candidats à l'immigration ont eu à pâtir d'une traversée "difficile (...) avec entre huit et douze jours de navigation".

"Ils se sont perdus plusieurs fois, ont subi des avaries de moteur et ont passé beaucoup de temps à la dérive (...) beaucoup sont morts d'hypothermie", a expliqué le chef de la Croix-Rouge à Las Palmas, José Antonio Corujo, sur la radio espagnole.

Les arrivées de clandestins africains se multiplient depuis environ trois mois sur l'archipel des Canaries et sur les côtes sud de l'Espagne. Ces traversées périlleuses sur des embarcations de fortune se transforment souvent en drame.

Au début de juillet, quatre cadavres ont été découverts à bord d'une embarcation transportant 55 personnes très affaiblies sur l'île de La Gomera, aux Canaries. Deux d'entre elles sont décédées peu après. Peu avant, une trentaine d'immigrants africains, dont neuf enfants en bas âge voyageant avec leur mère, étaient morts en Méditerranée à cause du mauvais temps alors qu'ils tentaient de gagner la Costa del Sol depuis le Maroc. Fin août, une vingtaine de clandestins seraient morts en mer à bord d'une embarcation en Méditerranée, selon les témoignages de rescapés.

Les systèmes sophistiqués de détection et de surveillance des bateaux d'immigrés mis en place par l'Espagne et l'Union européenne, paraissent impuissants à éviter ces drames, même s'ils ont permis de réduire considérablement le flux de clandestins après un pic enregistré en 2006.

Au total, 921 candidats à l'immigration seraient morts en tentant la traversée vers l'Espagne en 2007, selon l'organisation andalouse de défense des droits de l'homme APDH-A.

Le 10 juillet, quelques heures après l'annonce d'un de ces drames, le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero avait exhorté les pays riches à aider l'Afrique.

"Nous sommes dans une situation alarmante. Ou nous aidons l'Afrique à lutter contre l'extrême pauvreté, ou notre Etat social sera en danger", avait-il déclaré.
Il est grand temps que les pays africains se prennent en charge, sinon des drames pareils se répèteront et des familles seront endeuillées.