Les entraîneurs des équipes africaines de football

[Fodyé Cissé]

Nous sommes en pleine coupe d'Afrique des nations. Et quand on regarde la compositions des équipes, on voit que les entraineurs de presque toutes les équipes africaines sont tous des européens.

Qu'est-ce qui explique cela ?

Certains pays n'ont eu que des entraineurs européens depuis que leur fédération existe. Et dès fois, on peut voir le même entraineur qui a entraine une 10aine d'équipes nationales africaines différentes sans jamais les faire parvenir à une phase finale de la coupe du monde par exemple. Des gens comme Claude Le Roy roulent toujours leur bosse en Afrique depuis les années 80. Et ces entraineurs sont souvent même mieux payés que les ministres du pays dont ils entrainent la formation nationale.

Alors, ma question est : Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas suffisamment de techniciens africains pour entrainer leurs propres équipes qu'ils font toujours appel aux européens? Ou est-ce encore l'éternel sentiment d'infériorité des africains qui les pousse à penser qu'un coach européen aurait mieux fait qu'un coach local?

Peut-on imaginer un jour que l'équipe de France soit entrainé par un malien ou un burkinabé et Dieu sait que des talents, il y en a dans ces pays ?

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

Nous sommes en pleine coupe d'Afrique des nations. Et quand on regarde la compositions des équipes, on voit que les entraineurs de presque toutes les équipes africaines sont tous des européens.

Qu'est-ce qui explique cela ?

Certains pays n'ont eu que des entraineurs européens depuis que leur fédération existe. Et dès fois, on peut voir le même entraineur qui a entraine une 10aine d'équipes nationales africaines différentes sans jamais les faire parvenir à une phase finale de la coupe du monde par exemple. Des gens comme Claude Le Roy roulent toujours leur bosse en Afrique depuis les années 80. Et ces entraineurs sont souvent même mieux payés que les ministres du pays dont ils entrainent la formation nationale.

Alors, ma question est : Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas suffisamment de techniciens africains pour entrainer leurs propres équipes qu'ils font toujours appel aux européens? Ou est-ce encore l'éternel sentiment d'infériorité des africains qui les pousse à penser qu'un coach européen aurait mieux fait qu'un coach local?

Peut-on imaginer un jour que l'équipe de France soit entrainé par un malien ou un burkinabé et Dieu sait que des talents, il y en a dans ces pays ?

Mon frère, comme à tes habitudes, un sujet intéressant et qui mérite débat.

Je ne connais rien du foot, mais j'avoue quetoutes tes questions sont légitimes. Et je comprends ton ras-le-bol. Je m'en vais donner une explication à ce phénomène de recours aux entraineurs occidentaux, même si elle peut ne pas faire plaisir. Cela s'explique sans doute en partie -je ne dis pas en totalité- par un vieux complexe d'infériorité que des africains -pas tous- continuent à nourrir vis-à-vis de l'homme blanc, de l'Occident, de tout ce qui vient des pays développés, au grand mépris de leurs propres ressources humaines. Pour preuve, il était à un moment question de choisir Jules Bocandé, eu égard à ses connaissances du terrain et foot, comme entraineur du Sénégal, mais il fallait voir comment certains milieux étaient contre, parce qu'ils voulaient que ce soit Bruno Metsu. D'aucuns disaient même qu'il était de casamance, qu'il n'est pas patriote, alors que c'est quelqu'un qui avait mouillé sa chemise au profit des couleurs du Sénégal. S'il n'est pas patriote, ce ne serait sans doute pas Bruno Metsu, un fils ou petit-fils d'un ancien colonisateur qui serait un patriote sénégalais. En plus, les gens ont toujours tendance à donner les prouesses d'une équipe, d'un joueur aux entraineurs, ce qui ne me convainc guère. Car quelles que soient les compétences d'un entraineur avec une mauvaise équipe, il n'ira pas loin. C'est dire combien d'entraineurs occidentaux ne sont en Afrique que pour l'argent ; ils s'enfoutent que les équipes qu'ils entrainent gagnent ou non, d'où il y a lieu de privilégier les compétences internes en la matière.

[Jade]

Je ne suis pas une experte en football mais apprécie ce sport.

Prenons pour exemple l’équipe du Mali et celle du Sénégal, ces 2 équipes ont la plupart de leurs joueurs qui évoluent en Europe dont certains dans des clubs prestigieux.

Peut-être qu’un entraîneur local sera dépassé par rapport aux techniques de ces dits joueurs beaucoup plus expérimentés. Que pourra t-il leur apprendre ? A moins d’aller lui aussi en Europe pour suivre un stage pour acquérir les méthodes, techniques de jeu et de perfectionner le coaching d’une équipe.

Si on regarde le niveau du jeu, technique des joueurs africains durant ces 2 voire 3 dernières CAN, ce n’est plus ce que c’était du temps où les équipes africaines étaient entraînés par les coachs africains. On notera bien qu’il y a de l’amélioration.

Il se pourrait que le fait que le Cameroun a été plusieurs fois champion de la CAN, et entraîné par un coach européen a suscité pour certain pays l’envie d’en faire de même, ces autres pays ont peut-être perçu que le coach leur a apporter ce dont il fallait en matière de technique à une équipe africaine à cette équipe qui à chaque CAN est favori et en sort presque tout le temps vainqueur.
N’oublions pas que même si des joueurs évoluent en Europe, il y en a qui joue dans les clubs locaux.

Les entraîneurs ne sont même pas payés par la fédération de football du pays qu’ils coachent, mais par la FIFA. Imaginez un temps soit peu ce que cela représente en terme de salaire. Sûrement ce qui les incitent a vouloir aller à tout prix entrainer des pays d'Afrique.

Ils (pays d’Afrique), ont peut-être le sentiment qu’en étant entraîné par des européens ils auront des chances de remporter la victoire à la CAN et qui sait participer à une coupe du monde.

[Cisko]

Salut amis du forum,
Moi aussi je ne suis point un expert du ballon rond mais, le constat fait par Fodyé et les raisons avancées par Cheikhna, Jade tiennent la route. Pour la présente édition de la CAN, sur les 16 équipes présentes à Ghana, 9 sont coachées par des entraîneurs étrangers, communément appelés les « Sorciers blancs ». Pourquoi cette inflation de coach d’outres cieux au profit des locaux ? Le complexe du blanc souligné par mes prédécesseurs est repris en d’autres termes par Papa Bourama Sambou, spécialiste dans le domaine des sports, ancien coach de l’Espoir de Bignona, sous le vocable d’un problème sociologique qui s’articulerait autour de l’inacceptation du local et de l’acceptation de l’étranger, ici le blanc et pour cause, la colonisation. Ce dernier comme d’autres personnes, en l’occurrence Cheikh Seck, 3e vice-président de la Fédération sénégalaise de football chargé des compétitions internationales plaident à la faveur des techniciens africains pour prendre les destinés des sélections nationales “Nous sommes quand même en Afrique, le football est universel mais c’est un problème que de voir que tous les techniciens représentants les sélections africaines sont des occidentaux“. Dans le même sens, à en croire Abdoulaye Sarr, ancien coach des lions de la Téranga, diplôme pour diplôme, les techniciens africains n’ont rien à envier à la légion étrangère d’entraîneurs. S’il est vrai que le duo Abdoulaye Sarr et Amara Traoré se sont mis à l’exercice avec l’équipe nationale du Sénégal mais sans grand succès, d’autres, avec leurs sélections nationales ont eu des cursus auréolés de succès. C’est le cas de Yeo Martial, ancien foot balleur ivoirien et entraîneur de ladite sélection en 1992, c’est le cas de Ahmet Shehate, si mes souvenirs sont exacts avec l’Egypte. Pourquoi, alors l’on manque de foi à nos valeurs, nos propres ressources ou n’ont-elles pas suffisamment une culture des grandes compétitions ? En tout cas, une chose est sûre, s’octroyer les services d’un entraîneur européen ne rime pas forcément avec trophée. Le problème à mon sens, c’est d’accorder foi à nos propres valeurs, nous donner les moyens de nos ambitions.

[Cheikhna Mouhamed WAGUE]

C'est dire combien d'entraineurs occidentaux ne sont en Afrique que pour l'argent ; ils s'enfoutent que les équipes qu'ils entrainent gagnent ou non, d'où il y a lieu de privilégier les compétences internes en la matière.

Voilà que l'entraineur du Sénégal qui démissionne en pleine compétition, laissant l'équipe sans entraineur. C'est dire combien ces entraineurs s'enfoutent royalement de l'intérêt de ces équipes. Quand on aime une équipe, on ne peut pas l'abdonner de cette façon, et cela, quels soient les mauvais résultats de celle-ci. Il aurait été sage d'attendre la fin de la compétition pour rendre le tablier. Tout cela pour dire que ces entraineurs occidentaux en Afrique sont pour la plupart des amuseurs.

[Fodyé Cissé]

Voilà que l'entraineur du Sénégal qui démissionne en pleine compétition, laissant l'équipe sans entraineur. C'est dire combien ces entraineurs s'enfoutent royalement de l'intérêt de ces équipes. Quand on aime une équipe, on ne peut pas l'abdonner de cette façon, et cela, quels soient les mauvais résultats de celle-ci. Il aurait été sage d'attendre la fin de la compétition pour rendre le tablier. Tout cela pour dire que ces entraineurs occidentaux en Afrique sont pour la plupart des amuseurs.

Walahi, redis le. Tout ce qui les intéresse, c'est le pognon.

Jade, je précise, les entraineurs sont bien pays par les fédérations qui les engagent. En général, ils sont : logés, nourris, blanchis, véhiculés, etc....

[BBBAKA]

Carrément, il laisse couler le bâteau, c'est qu'il a quelque chose à se reproché.
Ce que le public te reproche, cultive-le : c'est toi.

[Jade]

Jade, je précise, les entraineurs sont bien pays par les fédérations qui les engagent. En général, ils sont : logés, nourris, blanchis, véhiculés, etc....

Merci pour cette info Fodyé !