En effet, elles existent toujours, même si elles n'ont plus la même force que d'antant. Rares sont les modilenmu de la génération de mon père qui n'ont pas fait cette école. Dans le livre de mon père "Les Soninké du Fouta", il y a tout un chapitre sur ce passage obligé de tous les modilenmu de son âge et du taalibaxu.

Aujourd'hui, les choses ont beaucoup changé. En ce qui concerne Waoundé, il est rare de voir, de nos jours, des natifs de Waoundé s'inscrire dans ces écoles et pourtant, il y a 3 grandes Maysi pouvant accueillir des 100 aines d'étudiants (taalibo).

Ces étudiants ont leurs kompo (équivalent des cités universitaires) où ils sont entre taalibo et révisent leurs cours. Avant l'arrivée de l'électricité, tous les soirs, ils allumaient un grand feu (Xaran Yinbe) pour leur permettre de réviser leurs cours. A Waoundé, on trouve des étudiants provenant de toutes les régions du Soninkara, du Gadiaaga au Jombuxu, du Gidimaxa au Xañaga. On y trouve même des Soninké venus de Gambie.

Ces écoles font partie du patrimoine culturel Soninké et c'est impuissants que nous assistons à leur disparition progressive.

Dans chaque grande ville de Maysi, les taalibo sont ceux qui animaient la ville avec les taalibandinmu qu'ils organisaient régulièrement, les Diando, etc...

Aujourd'hui, force est de constater que, bien qu'ils soient toujours là, venus des fins fonds du Soninkara pour faire leurs études islamiques, ils sont en déphasage complet avec la grande partie de la jeunesse de la ville qui les accueille.