Citation Posté par Diko hanoune Voir le message
Pourquoi l’Africain est prêt à nourrir pour une religion mais pas pour sa dignité ni le droit à la vie ?

Depuis des lustres nous sommes traités comme des sous hommes, malheureusement le constat nous amène à la désolation.

Les religions continuent à mobiliser des masses importantes de populations mais les appels concernant les revendications des droits restent sans suite sinon peu suivi.

Pourtant il y a de quoi à mobiliser des masses puisque la majorité des africains croulent sous la pauvreté voulu et imposée.

Ne dit-on pas que les rois ont toujours affamé le peuple afin qu’il soit soumis, voila pourquoi il y a eu des révolutions partout en Europe et ailleurs.

L’africain n’est pas encore conscient du drame dans le quel il se baigne au quotidien, puisque toutes les religions ont été complice avec le pouvoir pour mieux décimer le peuple.

Pire encore certains sont prêts à tout lâcher pour un marabout, un prêtre ou un pasteur au nom d’une religion croyant qu’il trouvera une récompense quelconque dans l’au-delà.

En Mauritanie on arrête pas de nous chanter que la religion de l’islam est garant de l’unité , pourtant c’est le contraire qui se passe.

On tue, on vole, on viole et on marginalise au nom de la religion sans que cela choque personne.

Toutes les religions ont mené des guerres qu’ils jugent saintes, alors moi je trouve qu’il n’y a pas plus saint qu’un homme qui meure sur le champ de bataille du droit à une vie normale.

En fin si certains trouvent des raisons pour vouloir me christifier ou lapider au nom d’une religion en se basant sur ce que je viens d’écrire qu’ils jugent contraire à leur moral, je veux la même chose pour eux.

Je vous remercie

Diko Hanoune.

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M6 REPLAY

Triste réalité et triste sort des victimes de l'esclavage avec la complicité de l'état Mauritanien.
Bonne lecture.

Kobeni (Hodh El Gharbi): «Si on exécute ce jugement contre ce marabout, ça va créer... ...des tensions… »


Aicha Oumi Mint Brahim Ould Elemine est venue de Kobeni (Hodh El Gharbi). Elle a saisi l’Ong Sos Esclaves. Objet de la saisine : « les bien de sa sœur, Zeinabou, décédée en 2003, ont été récupérer par un marabout chef religieux.» Nous avons rencontré Aicha et son tuteur au siège de la Commission nationale des droits de l’Homme à Nouakchott. Ils ont fait les témoignages suivants:

Aicha Oumi Mint Brahim Ould Elemine

«J’avais une soeur de même père, Zeinabou. Elle est décédée en 2003. Elle n’a pas laissé d’enfants. Elle a laissé 900 moutons, 120 vaches, trois chevaux, deux charrettes, trois fusils et quelques ânes. C’est ce que nous savons de sa richesse. Un homme, chef religieux, se déclarant maître de ma soeur, a récupérée tous ses biens en 2004. Les biens de ma soeur me reviennent de droit. Pour les reprendre, j’ai choisi un tuteur, Mohamed El Mehdi Ould Sidi Mohamed Ould Hadj Amar, pour m’aider.»

Mohamed El Mehdi Ould Sidi Mohamed Ould Hadj Amar

«Je suis enseignant de coran à Kobeni. Je suis voisin et ami de la famille de Aicha. Nous ne sommes pas de la même tribu. Je connais son père et ses soeurs. Je sais qu’un marabout, se considérant maître de la maman de Zeinabou, a récupéré ses biens. C’est sur procuration de la famille que j’ai saisi le Cadi (juge) de Kobeni en 2006. Ce cadi a rendu un jugement demandant la restitution des biens à Aicha.

Il a envoyé trois convocations au marabout. Elles sont restées sans suite. Faute de l’exécution de la décision du cadi, je suis allé voir le ministre de la justice de l’époque. Le ministre a confié le dossier à un de ses conseillers, Hamoud Ould Ramdane. Ce dernier a fait un rapport concluant à une captation d’héritage à caractère esclavagiste.

Le ministre a transmis le dossier au procureur général près la cour suprême pour exécution du jugement. Ce dernier a écrit au procureur général près la cour d’appel de Kiffa (compétente pour le Hodh El Gharbi). Ce dernier a écrit au procureur de la République d’Aiouin pour exécution. Le procureur d’Aioun a fait état d’un défaut de formule exécutoire.

Je suis reparti au tribunal départemental de Kobeni et la formule a été faite. Le cadi a proposé une exécution à l’amiable. Le greffier est allé voir le marabout qui a refusé. Je suis retourné chez le cadi qui a fait état de son impuissance. Je suis allé alors voir le procureur à Aioun en 2008, au moment de la visite du ministre de la justice dans cette ville.

J’ai fait état de l’inexécution de la décision. Quand j’ai commencé à parler au ministre, le wali lui a dit qu’il s’agit d’une affaire privée. Le ministre m’a demandé de me taire et les gardes m’ont fait sortir de la salle. Dans l’après-midi, j’ai été rappelé. En présence du procureur, du président du tribunal départemental de Kobneni, du wali et du ministre de la justice, je suis revenu sur l’intégralité du dossier.

Le wali, s’adressant au ministre, a dit : ça ne me concerne pas mais je vais te faire comprendre la situation. Si on exécute ce jugement contre ce marabout, ça va créer des tensions dans tout le pays. Donner moi le temps de convaincre le marabout pour qu’il restitue les biens. Je n’ai pas accepté cette proposition du wali. Le lendemain, le ministre est retourné à Nouakchott. Jusqu’à ce jour rien n’a été fait. C’est pourquoi, nous avons saisi les ONG défenseurs des droits de l’Homme.»

Témoignage recueillis par Khalilou Diagana