Vous avez toujours poussé des cris de colères pour dénoncer les tares et coutumes de la société Mauritanienne, c'est-à-dire l’esclavage et la féodalité négro-mauritanienne. Vos détracteurs vous indexent d’être issu d’une grande famille féodale qu’avez-vous à répondre à vos détracteurs ?

Oumar Diagne:
Je ne suis pas d’une famille féodale. Mon père est l’homme le plus ouvert, tolérant du monde, que j’ai connu. Un homme pieux, plein d’humanité et d’amour.
Une de mes sœurs est mariée à quelqu’un que l’on traite d’esclave. C’est mon père, sa mère et moi qui l’avons défendue contre l’avis d’une partie de notre famille pour qu’elle se marie avec celui qu’elle aime. Ma seconde sœur a été mariée par un harratine des Oulad Aïd. J’ai donc des neveux esclaves et harratine. Tout le monde peut le vérifier. Personnellement, je ne suis jamais rentré dans la logique de castes. J’ai toujours été moi-même et je sais que l’on m’en a voulu et j’ai failli perdre ma vie. Même à Paris, il y a des gens qui disent que je suis gonflé, effronté, ne reste pas à ma place car je n’ai rien à faire avec l’idée de castes.
Je suis issu d’une famille guerrière mais je n’ai jamais pris cela en compte. Je ne me suis jamais cru supérieur ou inférieur à quelqu’un. Il y a des témoins. J’ai toujours pensé que les êtres humains étaient égaux. Parfois, je me fâchais contre ma propre mère qui traitait mal quelqu’un que je considère comme ma sœur d’origine esclave. Là-aussi, il y a des témoins.
Ce qui est sûr, est que même si j’étais né d’une famille féodale, tous ceux qui me connaissent savent que, très jeune, je me suis révolté contre les inégalités et les injustices, y compris au sein de ma propre famille.
La l'intégralité de l’interview: Au secours des Haratine: Émouvante interview de l’écrivain Mauritanien Diagne Oumar.