La solitude des épouses d'émigrés
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http://www.afrik.com/article11008.html
La solitude des épouses d’émigrés
Comment les femmes sénégalaises gèrent l’absence de mari
samedi 13 janvier 2007, par Habibou Bangré
Leur époux est parti à l’étranger pour subvenir aux besoins de la famille. Depuis des mois, parfois depuis des années. Ces femmes restent alors seules avec les enfants et gèrent comme elles peuvent la lourdeur de l’éducation, la belle-famille, le manque d’argent et les exigences de la fidélité… L’exemple du Sénégal.
Lorsque Fatou [1] s’est mariée, elle savait que c’était pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et la pauvreté, dans la santé et la maladie, pour aimer et chérir son mari jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais ce qui a séparé cette Sénégalaise de son époux ce n’est pas la mort, mais une cruelle distance. Depuis huit ans, son amour vit et travaille aux Etats-Unis pour offrir une vie meilleure à sa famille.
Ils seraient nombreux à avoir quitté leur terre pour trouver du travail en Europe ou aux Etats-Unis. Et ce n’est pas toujours parce qu’ils n’avaient pas un emploi : le mari de Fatou a laissé son poste de policier pour rejoindre le pays de l’oncle Sam. « Nous avons recensé beaucoup de femmes dont les maris sont partis depuis cinq à huit ans. Je crois que l’on peut dire, en milieu urbain, que 15% à 20% des femmes sont dans cette situation », commente Youssou Touré, enseignant porte-parole de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal.
Vivre avec des bouts de ficelle
L’exil de longue durée serait surtout fréquent en zone rurale. D’après les associations que nous avons contactées au Sénégal, les hommes envoient de l’argent à leur famille dans la majeure partie des cas. La fréquence varie en fonction des revenus. « Il m’envoie de l’argent tous les quinze jours ou tous les mois selon ses moyens. Ce n’est pas assez, mais il me dit que la vie est dure aussi aux Etats-Unis. Et puis, c’est le seul garçon de sa famille, il n’a que des sœurs. Alors il doit aussi aider ma belle-famille, qui n’a pas de moyens », explique Fatou.
Elle note que depuis son départ aux Etats-Unis, tout a terriblement augmenté. « La bouteille de gaz est passée de 950 FCFA à 2 700 FCFA et le litre d’huile de 450 FCFA à 750 FCFA », se plaint-elle. Dans ce contexte, cette mère de deux enfants peine à joindre les deux bouts. Jusqu’à récemment, elle faisait du petit commerce pour s’en sortir, mais, l’affaire n’étant plus rentable, elle a abandonné et se débrouille pour tenir le coup.
« La solidarité telle que nous la connaissons tend à disparaître. Or, le gouvernement ne fait rien pour ces femmes. Mais elles ne croisent pas les bras. Elles se mettent à travailler, se réunissent en groupements d’intérêt général et participent à des tontines », observe le syndicaliste Youssou Touré. « Certains hommes envoient l’argent à leur père ou à leur mère, qui décideront de combien ils doivent donner à leur belle-fille. Parfois, la belle-famille prend avec elle l’épouse mais la fait travailler comme une bonne à tout faire », souligne Khady Fall Tall, présidente de l’Association des femmes d’Afrique de l’Ouest.
Gérer le quotidien et les coups de blues
Tenir le coup en l’absence de son mari, qui lui aussi a démissionné pour partir en 2000 aux Etats-Unis, ce n’est pas le souci de Diaw [2]. Elle est cadre dans une société et gagne suffisamment bien sa vie pour ne pas souffrir financièrement. « Il envoie de l’argent tous les mois environ. Mais qu’il en envoie ou pas, cela n’a aucun effet », confie-t-elle avec aplomb.
Ce qui lui fait mal, comme à Fatou, c’est l’absence de l’être aimé. « Ce n’était pas prévu qu’il parte aussi longtemps, raconte-t-elle. Vraiment, je ne m’y attendais pas. Je gère seule mes deux enfants, mais son absence pose un réel problème. Lorsqu’ils rentrent de l’école, il me demandent pourquoi leur papa ne vient pas aussi les chercher et ils veulent savoir quand il va rentrer. Il répond toujours la même chose : il va venir. » Cette promesse, l’époux de Fatou la lui fait tous les ans.
Elle y croit, mais cela n’empêche pas les coups de blues. « Dans ce cas-là, je reste à la maison, je surveille les enfants, je fais la cuisine, je me change les idées en parlant avec d’autres femmes… », énumère Fatou. A-t-elle pensé à divorcer ? « Non, jamais. Il téléphone tous les mois ou tous les quinze jours et on plaisante beaucoup, comme on le faisait avant. Au niveau de nos relations, rien n’a changé : on ne se querellait pas, on ne se querelle toujours pas ! »
« Divorce par défaut d’entretien du ménage »
En revanche, pour Diaw, c’est l’inverse. Les disputes rythment les fréquents coups de téléphone, discussions par e-mails ou chats sur Internet. « La distance crée trop de frustration. Alors ça m’apaise de lui parler. Mais j’ai déjà pensé plusieurs fois à me séparer de lui. Je me demande toujours pourquoi je reste. En plus, j’ai appris par des rumeurs, qu’il m’a dit être fondées, qu’il voulait prendre une autre épouse : une femme qu’il a rencontrée là-bas et avec qui il a envie de vivre. Je lui ai opposé un "niet" catégorique », explique la mère de 37 ans qui se rend tous les ans aux Etats-Unis pour voir son mari.
La séparation. C’est l’option que certaines femmes choisissent lorsque leur conjoint ne donne plus signe de vie et ne transfère plus d’argent. « Elles demandent le divorce par défaut d’entretien du ménage car le contrat de mariage spécifie que le mari doit entretenir sa famille. Mais ce cas de figure est rare, d’autant que la majorité des femmes qui sont dans cette situation vivent pour beaucoup au fin fond du pays et ne connaissent pas leurs droits », explique l’avocat Cheikh Fall.
Des liaisons interdites qui se terminent par un infanticide
Le divorce est aussi la solution pour refaire sa vie. « Les villageoise que l’on épouse avant de partir pour des années n’ont pas conscience des privations physiologique et affective qui les attend », poursuit Khady Fall Tall. Certaines épouses esseulées finissent par prendre un amant. Pour retrouver la chaleur et de la tendresse d’un homme. En chair et en os. Une relation vécue dans le plus grand secret car l’infidélité d’une femme est très mal vue. Du coup, lorsqu’une grossesse naît de la liaison dangereuse, les futures mères cachent leur ventre porteur d’un enfant illégitime.
Dans la presse, on lit souvent des histoires terrifiantes concernant le fruit du péché. On parle régulièrement d’avortements ratés et d’infanticides destinés à laver ou éviter la honte d’avoir succombé aux plaisirs charnels avec un autre. « Souvent, les femmes écopent de dix ans de prison, au lieu de 20 maximum, parce que les juges compatissent à la peine de la femme et savent ce qu’elles traversent. Ils tiennent compte de circonstances atténuantes, comme sa solitude, si elle avait un complice, si elle est illettrée, si elle est mineur… De très bons avocats ont même pu acquitter leur cliente », raconte Cheikh Fall, qui a défendu de nombreux cas de ce type à ses débuts.
Pour Fatou et Diaw, prendre un amant n’est pas à l’ordre du jour. Elles expliquent que l’idée ne leur a même pas effleuré l’esprit. Ce qu’elles veulent, c’est retrouver l’homme qu’elles ont épousé et vivre à ses côtés. Jusqu’à ce que la mort les sépare.
" La solitude des épouses d'émigrés"
Bonsoir Dia !
Ce n'est pas un fait nouveau, les hommes qui partent dans les pays occidentaux en laissant derrières eux femmes et enfants, le font pour subvenir à leur besoin et aussi de ceux des autres membres de la famille.
Le problème qui se pose aujourd'hui c'est que certains d'entre eux, ne peuvent y retourner tant qu'ils n'ont pas été régularisés.
Retourner au pays sans avoir été régularisé et du domaine de l'inimaginable : Complication du retour etc...etc...
Certes la situation des femmes décrite est triste, car elle sont seule à faire face à l'éducation des enfants.
Mais il ne faut pas perdre de vue que les maris le font pour améliorer leur conditions de vie et celles des enfants.
Le texte met aussi l'accent sur les maris, qui ne donne plus signe de vie, qui cesse d'envoyer de l'argent aux femmes restées la-bas et de ces dernières qui finissent par demander le divorce quand cela fait très longtemps que les maris sont partis.
Que certaines de ces femmes des fins fond du pays dans ce cas de figure ne connaissent pas leurs droits, la loi du pays qui préconise que l'homme se doit d'entretenir sa famille.
Il y a aussi le problème de l'adultère des femmes qui est mis en avant, lorsque les maris ne sont pas revenus au bercail depuis de nombreuses années, la naissance d'enfants illégitime et infanticide.
La situation de ces femmes esseulées et très triste et douloureuse.
Salam.
" La solitude des épouses d'émigrés"
Tu as très bien expliqué la situation pierre fine très dure de la famille des pyroxènes, d'un vert plus on moins prononcé :) 8).
La solitude des épouses d'émigrés
Merci Dia !
Merci aussi d'avoir donné la définition du Jade, pour celles et et ceux qui ne la connaissaient pas. ;)
Citation:
Posté par dia .
Pierre fine très dure de la famille des pyroxènes, d'un vert plus on moins prononcé :) 8).
La solitude des épouses d'émigrés
Salam
c'est malheureux à dire mais des femmes seules avec leurs enfants il y en a beaucoup .
Une personne de ma connaissance a passé 10 ans au States quand il est revenu il a donné toutes ses filles à marier a fait quelques travaux et est reparti au bout de 6 mois ses femmes prennent sur elles elles en ont pris l'habitude.
Un homme quand il part en voyage ne doit pas rester plus de 3 mois sans revenir voir les siens
Ce qui me sidère c'est lorsque la femme tombe enceinte pendant l'abscence de son mari c'est elle qui est pointée du doigt l'homme a effectivement le droit de repudier sa femme.
PRENNONS CHACUN NOS RESPONSABILITES ET ARRETONS DE FAIRE CE Q'ON AIMERAIS PAS Q'ON NOUS FASSE ET ARRETONS DE NOUS VOILER LA FACE.
La solitude des épouses d'émigrés
salam aleykoum
c'est une triste realite surtout chez les soninkes, mais que faire ???
Allah ganno guemoundini sahaba