il est vraie que la culture soninké peuls, est compliqué mais que voulez vous c pas évident si nous avions grandi au pays on réfléchirer comme eux c nous les jeunes qui devont changer mais nos parent c impossible .je suis fiére d'etre soninké
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il est vraie que la culture soninké peuls, est compliqué mais que voulez vous c pas évident si nous avions grandi au pays on réfléchirer comme eux c nous les jeunes qui devont changer mais nos parent c impossible .je suis fiére d'etre soninké
Salam,
Cette complexité des traditions soninkés pousse , non seulement les enfants, mais aussi les parents, parfois à simplifier certains rites, à les adapter à notre mode de vie actuel.
Pensez-vous qu'il faille accentuer cette simplification ou au contraire, revenir à des rites plus traditionnels, parfois inadaptés à notre mode de vie en Afrique ou en Occident?
Cette simplification est un phénomène normal !! Toutes les ethnies concernées par le phénomène des migrations gardent ses racines culturelles et intègrent des élèments culturels du pays hotes.
Le problème réside dans la simplification de cette notion de "sauvegarde de la culture" . En effet, on nous explique souvent que le meilleur moyen de sauvegarder notre culture, c'est de rester entre nous, de se marier entre nous etc....
Pour moi cette vision de la culture ne peut que appauvrir celle ci. Il ne faut pas oublier que la culture n'est pas quelque chose de fiché dans le temps, la culture est un phénomène dynamique.
Ce dynamisme peut se manifester de l'intérieur, c'est à dire entre nous, en manifestant notre capacité à parler, à révisiter, à redécouvrir des élèments de notre culture.
Ou bien ce dynamisme peut se manifester de l'exterieur ou notre culture va à la rencontre des autres cultures comme les soninkés l'ont toujours fait que ce soit au contact des peuls, des maures etc.......pour découvrir la leur mais aussi pour faire découvrir notre culture aux autres.
Enfin, le second phénomène qui cause problème, c'est la confrontation de deux modéles de société. En effet, la société soninké priviligie le groupe et nous les francinkés nous vivons dans une société priviligeant l'individu.
Et ce choc peut expliquer parfois cette vision complexe que nous avons de nos aieuls soninkés.
Merci pour cette réponse très détaillée.
J'approuve aussi totalement cette phrase. Beaucoup pensent que notre culture est la meme depuis des centaines d'années, mais c'est faux. La culture avance avec l'ère du temps, s'adapte, se simplifie, se mélange avec d'autres cultures qui lui sont proche.
Badem je suis entièrement d'accord avec toi.
Sur ce sujet on pourra le livre intitulé "Branchement" de l'anthropologue Jean Loup Amselle. C'est exactement ce qu'il explique dans son ouvrage.
Il ne faut surtout pas voir la culture comme quelque chose de figée. Toute culture est fruit de métissage ainsi ce qu'on appelle le pure soninkaxu est aussi le fruit d'éléments, de pratiques exterieurs, en bref de métissage.
Toute culture est le fruit du métissage
Tu as complètement raison. Toute culture est le fruit d'apports exterieurs et de métissages. Cela me réjouit profondément que certains ici en soient conscients.
En tout cas, un grand anthropologue, Jean Loup Amselle explique ceci très clairement dans deux ouvrages:
-Logiques métisses
-Branchements
Merci pour ces références:)
Bonjour Badem
Je suis entièrement d’accord avec toi que la culture, l’identité, la civilisation, la langue ne sont pas des entités figées. Elles évoluent au gré des circonstances historiques et ne trouvent leur salut que dans ce que tu appelles une dynamique interne et externe. Je suis aussi d’accord avec toi que toute culture qui se recroqueville s’étiole tôt ou tard. La société soninkée ne semble pas se soustraire à cette règle, en dépit de son propre mode de fonctionnement.
Pour nous en convaincre, revisitons ensemble l’histoire. Depuis la dislocation de l’empire de Ghana au milieu du 12e siècle, les Soninkés se sont dispersés. Et au cours de toutes leurs pérégrinations, ils ont eu à apporter à d’autres populations, mais aussi à s’enrichir d’elles d’un point de vue culturel, démographique, linguistique, et j’en passe. Des Douckourés devenus des Douckés chez les Torodo du Fouta Toro, des Mangassouba, devenus des Magassoubas, chez les peulhs de la Guinée. On trouve dans la langue soninkée, plusieurs emprunts. Les exemples ne manquent pas. Beaucoup de Soninkés sont devenus aujourd’hui autre chose que ce qu’ils étaient d’un point de vue culturel. Tout cela pour te dire que je ne pense pas que les Soninkés soient aussi réfractaires au dynamisme comme l’on nous fait croire.
Quant à leurs stratégies matrimoniales, je ne pense pas, sans les défendre, qu’ils aient, en l’espèce, tort, s’il s’agit simplement de conserver son identité, sa langue, son homogénéité, bref sa culture au sens large du mot. Car l’expérience a montré –nombreux sont les chercheurs qui sont unanimes sur ce point- que très souvent c’est par le biais des mariages extracommunautaires que l’on arrive à assimiler les minorités nationales. Et comme les Soninkés ont largement subi par le passé cette forme d’assimilation dans plusieurs coins ouest africains, ils cherchent à sauvegarder leur culture par le refus des mariages mixtes. C’est une dynamique interne qu’ils ont mises en avant, ce qui ne veut forcement pas dire qu’ils sont contre les autres où qu’ils sont contre une dynamique qui vient de l’extérieur. Une dynamique extérieure peut se faire sans passer par le mariage. Les Soninkés en ont largement profité aussi, car ils ont beaucoup emprunté de leurs voisins.
Je ne défends aucune tendance, mais j’essaye de montrer que l’attitude des Soninkés à ne pas vouloir les mariages mixtes s’expliquent par le fait que, en tant que minorité au Sénégal, au Mali, en Mauritanie, en Gambie, ne veulent pas être absorbés par les populations les plus majoritaires, perdre leur personnalité culturelle, leurs particularités, expression de leur identité. Donc, il ne s'agit pas d'une simplification, mais d'un combat pour la survie de son identité. Et cela n'est pas qu'une spécificité soninkée. Je reviendrai sur le sujet, s’il le faut, car la discussion prend une tournure sérieuse où seuls les arguments scientifiques sont à même de mieux étoffer les choses.
Quant à l’ouvrage dont parle Sylvain sur le « branchement », il me faut absolument le lire. Il est tentant.
Merci pour cette réponse mon frère, je commence à y voir un peu plus clair. En fait, j'avais omis un détail qui a toute son importance : les soninkés sont minoritaires. Et comme tu l'as bien précisé dans ton post, ils se battent pour préserver leur culture, afin qu'elle ne se fasse pas absorbée par les autres cultures, qui sont elles plus importantes en terme de nombre d'individu.
J'aiune qustion à te poser, à quoi est du le fait que les soninkés sont dispersés ou coupés entre plusieurs pays, est-ce une conséquence du découpage colonial ou est-ce que cela est antérieur à l'arrivée des colons?
Cela est sans doute dû aux frontières héritées de l'histoire coloniale, lesquelles ont d'ailleurs très tôt fait l’objet de critiques de la part des historiens entre autres spécialistes des questions africaines. Ainsi, Yves Person (dans son article : « l’Afrique Noire et ses frontières, Revue française d’Etudes africaines, N° 80, Août, 1972, PP. 18-43) parle de « caractère arbitraire et scandaleux », de « légèreté insolente ». Hubert Deschamps de « découpages à la hache", de « boucherie diplomatique ». Joseph Ki-Zerbo (2003 : 44-45) n’a pas été non plus indulgent vis-à-vis de cette œuvre coloniale. Il dit que : « L’habitat africain a toujours été mobile, avec des départs et des arrivées sans cesse. Il faut partir de là pour comprendre le caractère absurde des frontières transposées de l’Europe sur l’Afrique- des frontières rigides, artificielles et parfois imaginaires. La contradiction fondamentale entre le métabolisme de base des peuples d’une part et les empêchements, les barrières, les interdits qui leur sont posés par l’administration des différents d’autre part, explique en partie le sous-développement ».
Cela dit, la responsabilité de ces frontières est absolument grande dans les tensions "ethnico"-identitaires qui déchirent actuellement l’Afrique. S’agissant des Soninkés, on les trouve disséminés entre plusieurs pays : Mauritanie, Mali, Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire……Cette dissémination rend difficile voire impossible la collecte de toute donnée statistique ayant trait à leur nombre.
S'agissant du pays soninké, le Gidimakha est divisé entre le Mali et la Mauritanie, le Fouta Toro entre la Mauritanie et le Sénégal, le Gadiaga entre le Sénégal et le Mali, le Hayré entre le Sénégal et la Mauritanie, et j'en passe. Avant les Soninkés s'en foutaient royalement de tous ces découpages étatiques et administratifs, mais aujourd'hui, ils sont obligés d'en tenir compte. Ce sont ces contraintes territoriales qui ponctuent leur quotidien et régissent leur vie.
J'espère avoir répondu à ma modeste façon à ta pertinente question.