Dix preuves montrant que la célébration de la naissance du Prophète est acceptée dans la Chariâa
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6. L'obligation d'accroître notre amour pour le Prophète et de l'honorer
Allah demande au Prophète de rappeler à sa Communauté qu'il est primordial pour ceux qui prétendent aimer Allah d'aimer aussi le Prophète (s): «Dis-leur: Si vous aimez Allah, suivez-moi (et aimez-moi et honorez-moi) et Allah vous aimera» (3:31).
La célébration du Mawlid est motivée par cette obligation d'aimer le Prophète (s), de lui obéir, de se rappeler de lui, de suivre son exemple, et d'être fiers de lui comme Allah l’est, car Il l'exalte aux nues dans le Coran avec ces mots: «En vérité tu es (O Mouhammad) d'un caractère sublime (68:4).»
L'amour pour le Prophète est l'élément qui différentie les croyants dans la perfection de leur iman (foi). Dans un hadith authentique transmis par Boukhari et Mouslim, le Prophète a dit: «Nul d'entre vous n'est croyant jusqu'à ce qu'il m'aime plus qu'il n'aime ses enfants, ses parents, et tous les gens.» Et dans un autre hadith dans Boukhari il dit: «Aucun de vous n’est croyant jusqu’à ce qu’il m’aime plus que sa propre personne», et Sayyidina `Oumar dit: «O Prophète, je t’aime plus que ma propre personne.»
La perfection de la foi est liée à l'amour pour le Prophète (s) parce qu’Allah et Ses anges l'honorent continuellement, comme souligné dans le verset du Coran vu précédemment: «Allah et Ses anges envoient des bénédictions sur le Prophète». L'ordre divin qui suit immédiatement ce verset est «O croyants, invoquez des bénédictions sur lui,» ce qui signifie que la condition sine qua non d'être un croyant dépend et doit se manifester par l'invocation de prières sur le Prophète (s). Seigneur! répand Ta Bénédiction, Ta paix et Ta miséricorde sur le Prophète, sa Famille, et ses Compagnons.
7. L'effet du Mawlid sur les non-croyants
Exprimer sa joie pour la naissance du Prophète et célébrer son anniversaire comporte des effets bénéfiques, par la miséricorde d’Allah, même sur les incroyants. Ceci est mentionné dans Boukhari qui rapporte en effet: «Chaque Lundi Abou Lahab est libéré de son châtiment, dans sa tombe, parce que de son vivant il libéra sa servante Thouwayba lorsqu'elle lui rapporta la nouvelle de la naissance du Prophète (s) son neveu».
Le afi Chamsouddin Mouhammad ibn Nasirouddin ad-Dimashqi a écrit à ce sujet dans son livre Mawrid as-ada fi Mawlid al-Hadi:
Si un kafir qui était condamné pour l'éternité à l'enfer avec «Tabbat yada Abi Lahab» (sourate 111) gagne un sursis tous les lundis parce qu'il s'était réjoui de la naissance d ‘Ahmad, que pensez-vous du serviteur qui, toute sa vie, fut heureux avec Ahmad et qui, mourant, dit: La ilaha illallah Mouhammadoun Rassouloullah?
8. L'obligation de connaître la vie du Prophète (s) et de l'imiter
Il nous est recommandé de connaître le Prophète (s), ses miracles, sa naissance, son caractère, sa foi, ses signes et miracles, ses retraites spirituelles, ses actes d'adoration, et tout ceci n'est-il pas obligatoire pour un Musulman? Par conséquent, qu'est-ce qui est meilleur que la célébration de sa naissance qui symbolise l'essence de sa vie? Se souvenir de sa naissance nous emmène, en effet, à nous souvenir des autres aspects de sa vie, et cela attire la satisfaction d’Allah sur nous, car ce faisant, nous connaîtrons mieux le Prophète (s) et nous serons mieux préparés à nous corriger, à l'imiter, et à le prendre comme modèle. Voilà pourquoi la célébration de sa naissance est bénéfique pour nous.
9. Le Prophète (s) acceptait la poésie en son honneur
De son vivant, il est bien connu de tous que les poètes venaient au Prophète (s) faire son panégyrique, décrivait ses campagnes et ses combats, et faisaient de même avec ses Compagnons. Abou Bakr, Ali, Fatima, et nombreux autres parents et proches du Prophète (s) ont composé des poèmes en son honneur. Cela est vérifié dans les traditions ainsi que les Sira ou livres biographiques dont ceux d'Ibn Hicham, al-Waqidi, et autres. Le Prophète appréciait ces compositions et il est rapporté dans l'Adab al-moufrad de Boukhari qu'il a dit: «Il y a une sagesse dans la poésie.» L'oncle du Prophète (s) al-cAbbas a composé un poème où il célèbre la naissance du Prophète (s) en ces termes:
Lorsque tu es né, la terre brillait
et le firmament contenait à peine ta lumière!
Grâce à cette splendeur, et à cette lumière, et à cette voie bien guidée, nous pouvons espérer traverser le chemin.
Ibn Kathir mentionne aussi que d'après les Sahabas, le Prophète chanta ses propres éloges et récita de la poésie au sujet de sa propre personne en pleine bataille de Honayn dans le but d'encourager ses Compagnons et de faire peur à ses ennemis. Ce jour-là il dit: «Je suis le Prophète, en vérité! Je suis le fils de cAbd al-Moualib!»
Le Prophète (s) par conséquent était content de ceux qui faisaient son éloge et les récompensait avec ce qu’Allah lui donnait comme provisions. Si nous nous réunissons dans le but d'accomplir un acte qui nous rapproche du Prophète (s), cela veut dire que nous nous rapprochons d’Allah et bénéficions de Sa miséricorde.
Chant et récitation de poèmes
Ibn Qayyim al-Jawziyya écrit dans son livre, Vol. 1, page 489:
Le Prophète (s) a recommandé à Aicha de permettre à deux dames de chanter le jour de la cId. Il dit à Abou Bakr: «Laisse-les chanter parce que pour chaque nation il y a une fête et celle-ci est la nôtre.»
Ibn Qayyim commente que le Prophète (s) donnait aussi la permission de chanter pendant les cérémonies de mariage et, comme on l'a déjà dit, autorisait la poésie à son égard. Anas (r) et les autres Compagnons louaient le Prophète (s) et récitaient ce poème avant la célèbre bataille des tranchées:
Nous sommes ceux qui avont prêté serment de loyauté à Mouhammad
pour la jihad aussi longtemps que nous serons en vie.
Ibn Qayyim mentionne aussi le long poème de cAbdoullah ibn Rawaqui où ce dernier chanta les éloges du Prophète (s) à son entrée à la Mecque, après cette audition le Prophète (s) pria pour lui. Il pria aussi pour un autre poète, assan ibn Thabit, afin qu’Allah le soutienne avec le Saint-Esprit. Similairement, Kacb ibn Zoubayr fut récompensé d'une robe par le Prophète pour son poème. Le Prophète demanda à Aswad ibn Sari de composer des poèmes louant Allah, et demanda à un autre de réciter le poème de 100 vers que Oumayyah ibn Abi al-al avait composé. Ibn Qayyim continue, «cA'icha récitait tout le temps des poèmes à sa louange et il les appréciait.»
Oumayyah ibn Abi al-Salt est un poète de la Jahiliyya qui est mort à Damas avant la venue de l’Islam. Il était un homme pieux qui évita l’alcool et l’adoration des idoles, comme cela fut rapporté par Dhahabi dans Siyar a`lam al-noubala' (2:23).
Au décès du Prophète, Hassan ibn Thabit récita cette éloge funèbre:
Je dis, et personne ne peux me taxer d’être dans l’ erreur,
Sauf celui dépourvu de tous les sens:
Je ne cesserai jamais de le louer.
Il se peut que faire cela m’éternise au Paradis
Avec l’Elu dont mon espoir réside en son support.
Et pour atteindre ce jour j’applique tous mes efforts.
Le Prophète a permis de jouer du tambour pour une bonne intention
Ibn cAbbad le Mouaddith a donné la fatwa (décision) suivante dans ses «lettres»: Il commence par citer le adith suivant: «Une dame vint au Prophète (s) à son retour d'une bataille et lui dit: O Messager d’Allah, j'ai fait le vœu de jouer de ce tambour à tes côtés si Allah te ramenait sain et sauf. Le Prophète lui dit alors: Exécute ton vœu.» (Abou Dawoud, Tirmidhi et Ahmad).
Ibn cAbbad continue, «Il n'y a pas de doute que jouer du tambour est une forme de divertissement quoique le Prophète lui ait ordonné de remplir son vœu. Il le fit parce que l'intention de la dame était de l'honorer à son retour sain et sauf de la bataille. Son intention était bonne et ce n'était pas dans le but de commettre un péché ou de donner cours à des futilités. Partant de là, toute personne qui célèbre l'anniversaire du Prophète (s) avec une belle voix, avec de bonnes intentions, par la lecture de la Sirah et les louanges au Prophète (s) n'est pas à condamner.
Chant et récitation du Coran
Ibn al-Qayyim dit dans son livre Madarij as-Salikin:
Allah donna la permission au Prophète de réciter le Coran mélodieusement. Abou Moussa al-Achcari récitait un jour le Coran d'une voix mélodieuse et le Prophète (s) l'écoutait. Lorsqu'il eut finit, le Prophète le félicita pour sa belle voix et l'assura qu’Allah lui avait donné un mizmar (une flûte) comme celle de Daoud (as). Abou Moussa répondit: «O Messager d’Allah, si j'avais su que vous m'écoutiez, je l'aurais récité avec plus de mélodie et avec une plus belle voix, une voix que vous n'avez jamais entendu auparavant.»
Ibn Qayyim continue en disant que le Prophète a dit: «Décorez le Coran avec votre voix» et «Celui qui ne chante pas le Coran n'est pas des nôtres.»
Ibn Qayyim commente à la page 490:
«Prendre plaisir à écouter une belle voix est acceptable, comme on prend plaisir à un beau paysage aux montagnes, à la nature, à une odeur agréable ou à un bon repas, aussi longtemps que cela est en conformité avec la Charica. Si écouter une belle voix est haram, de même prendre plaisir à toutes ces choses est aussi aram.»
Ibn Qayyim conclue à la page 498:
Ecouter une belle voix célébrer l'anniversaire du Prophète (s) ou célébrer n'importe quel autre jour important de notre histoire procure la paix et achemine au cœur de l'auditeur la lumière du Prophète (s), et il boira de la source de Mouhammad (s) (al-cayn al-Mouammadiyya).
10. L'unanimité (ijmac) des oulama sur la permissibilité du Mawlid
Célébrer l'anniversaire du Prophète (s) est un acte que tous les oulama du monde musulman ont accepté et continuent d'accepter. Cela signifie qu’Allah l'accepte, car selon le hadith de Ibn Mas`oud rapporté dans le Musnad de l'Imam Ahmad: "Tout ce que la majorité des Musulmans considère juste est vrai pour Allah, et tout ce que la majorité des Musulmans considère faux est faux pour Allah"