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conte et recit soufis
Le croyant est celui qui gouverne, non pas celui qui est gouverné. Si tu veux le Seigneur, expulse le bas monde, la Vie Future et tout ce qui est autre que Lui de ton cœur. Fuis vers les déserts et les lieux inhospitaliers pour acquérir la Foi dans la solitude et la retraite. Lorsque tu te soustrais à ton âme ; ton cœur te parle. Puis ton secret intime se mêle à la conversation. Ensuite Dieu, qu'Il soit Exalté et Magnifié, vous prend en charge.
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On raconte que Medjnoun [Majnûn] (le fou) reçut ce surnom parce que, passant près de chasseurs qui poursuivaient une gazelle, il vit les yeux de celle-ci et le souvenir de Leïla [Laylâ] lui arriva subitement ; alors il tomba évanoui. Quand il revint à lui, on lui demanda : « Que t'est-il arrivé ? » Il répondit : « J'ai comparé les yeux de cette gazelle à ceux de Leïla. »
Mille et un contes,… (« Les yeux de la gazelle »),
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Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toute personne.
Dites doucement et clairement votre vérité ; et écoutez les autres, même le simple d'esprit et l'ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire.
Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l'esprit.
Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle ; c'est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.
Soyez prudent dans vos affaires ; car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d'héroïsme.
Soyez vous-même.
Surtout n'affectez pas l'amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l'herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez une puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l'Univers, pas moins que les arbres et les étoiles ; vous avez le droit d'être ici. Et qu'il vous soit clair ou non, l'Univers se déroule sans doute comme il le devrait.
Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de Lui, et, quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez, dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d'être heureux.
Trouvé dans une vieille église de Baltimore en 1692.
auteur inconnu
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La Harpe du Bonheur
Il était une fois un homme, droit et sincère, appelé Abdallâh, qui recherchait le Chemin de la Perfection et du Bonheur. Un jour, il s’en alla trouver un vénérable Sage, dont on lui avait assuré qu'il pourrait le lui indiquer.
Devant sa tente, celui-ci, aimablement, accueillit Abdallâh et, après lui avoir servi le traditionnel thé à la menthe de l’Hospitalité, lui révéla enfin l'Itinéraire tant espéré :
- « Certes c'est loin d'ici, mais Tu ne peux pas Te tromper : Au cœur du village que je viens de Te décrire, Tu trouveras trois boutiques. Si Tu vas jusque-là, dans les trois Te sera, au bout du compte, révélé le Secret de la Perfection humaine et donc du Bonheur. »
Enthousiasmé, Abdallâh se mit aussitôt en chemin, et il fit bien, car celui-ci fut long. Sans se lasser, le Chercheur d'Absolu longea maintes vallées, chemina par maints cols et traversa maintes rivières, jusqu'à ce que, enfin, il arrive en vue du village au sujet duquel son cœur, très fortement, lui susurra :
« Oui, c'est là le Lieu ! Oui, c'est là ! »
Hélas, à l’intérieur de chacune des trois échoppes, Abdallâh ne trouva, comme marchandises, dans la première que des rouleaux de fils d’acier de diverses longueurs et épaisseurs, dans la seconde des morceaux de bois disparates et, dans la troisième, des pièces de métal éparses. Las et découragé, il décida de sortir du village, pour, après son amère déconvenue, dans une clairière voisine, trouver quelque réconfort.
La nuit venait de tomber. La Lune remplissait la clairière d'une suave lumière. Soudain se fit entendre une tout à fait sublime Mélodie. Mais de quel Instrument provenait-elle donc ? Abdallâh se redressa tout droit, sauta sur ses pieds, et, lentement, s’avança en direction de la musicienne. Alors - ô stupéfaction - il découvrit que le céleste Instrument était une Harpe, faite, oui, de fils d'acier tendus sur des morceaux de bois assemblés grâce à des pièces de métal, précisément tout ce qu'il venait de voir exposé, éparpillé dans les trois échoppes du village.
À cet instant précis, il connut l'Éveil. Et il comprit simultanément que la Perfection - et donc le Bonheur - terrestre est faite de l’Union de nombreux éléments qui, aux êtres humains, dans la grande Création, sont déjà donnés, mais que la Tâche des êtres humains aspirant à devenir vivants consiste précisément à eux-mêmes réaliser l’harmonieux Assemblage de tous ces éléments particuliers. C’est alors que, sur leur Chemin, ils rencontrent la Vérité et le Bonheur.
Augustin Maistre, d’après un Conte Soufi
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Prière de l'Artisan
Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que Tu me donnes pour travailler, à bien l'employer sans rien en perdre.
Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées, sans tomber dans le scrupule qui ronge.
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
Aide-moi au départ de l'ouvrage, là où je suis le plus faible. Aide-moi au cœur du labeur, à tenir serré le fil de l'attention. Et surtout, comble Toi-même les vides de mon œuvre.
Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une Grâce de Toi pour parler aux autres, et un défaut de moi pour me parler à moi-même.
Garde en moi l'espérance de la Perfection, sans quoi je perdrais cœur. Garde-moi dans l'impuissance de la Perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil.
Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal, et quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien.
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain, sauf là où il y travail, et que tout travail est vide, sauf là où il y a amour, et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.
Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.
Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains T'appartient et qu'il m'appartient de Te le rendre en le donnant ; que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne ; que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir ; mais si je le fais pour l'amour du Bien, je demeurerai dans le Bien ; et le temps de faire Bien et à Ta Gloire, c'est tout de suite !
Amen.
Prière des copistes et enlumineurs du haut Moyen-Âge, sans doute d'origine anglaise
(manuscrit monastique)
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De l’amour nous sommes issus.
Selon l’amour nous sommes faits.
Vers l’amour nous tendons.
A l’amour nous nous adonnons
IBN ARABI
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La cithare du bonheur - Conte Soufi
Un petit conte Soufi pour le plus grand des bonheurs
C’était un homme droit et sincère qui cherchait le chemin du bonheur, qui cherchait le chemin de la vérité.
Il alla un jour trouver un vénérable maître soufi dont on lui avait asuré qu’il pourrait les lui indiquer. Celui-ci l’accueillit aimablement devant sa tente et, après lui avoir servi le thé à la menthe, lui révéla l’itinéraire tant attendu : « C’est loin d’ici, certes, mais tu ne peux te tromper : au coeur du village que je t’ai décrit, tu trouveras trois échoppes. Là te sera révélé le secret du bonheur et de la vérité. »
La route fut longue.
Le chercheur d’absolu passa maints cols et rivières.
Jusqu’à ce qu’il arrive en vue du village dont son coeur lui dit très fort : « C’est là le lieu ! Oui, c’est là ! »
Hélas ! Dans chacune des trois boutiques il ne trouva comme marchandises que rouleaux de fils de fer dans l’une, morceaux de bois dans l’autre et pièces éparses de métal dans le troisième.
Las et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.
La nuit venait de tomber. La lune remplissait la clairière d’une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc ?
Il se dressa tout net et avança en direction du musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit que l’instrument céleste était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d’acier qu’il venait de voir en vente dans les trois échoppes du village.
A cet instant, il connut l’éveil. Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné, mais que notre tâche d’hommes intérieurs est d’assembler
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souhait d'un père !
Mon enfant,
La journée où tu trouveras que je suis devenu très vieux, essaie d'avoir de la patience envers moi et essaie de me comprendre…
Si je me salis en mangeant… si j'ai de la difficulté à m'habiller… sois patient ! Souviens-toi des heures que j'ai passé à t'apprendre toutes sortes de choses quand tu étais petit…
Si je répète la même chose des dizaines de fois, ne m'interrompt pas ! Ecoute-moi ! Quand tu étais petit, tu voulais que je te lise la même histoire, soir après soir, jusqu'à ce qu tu t'endormes. Et je l'ai fait !
Si je ne me lave plus aussi souvent sous la douche, ne me réprimande pas et ne me dis pas que c'est une honte. Souviens-toi combien d'excuses, je devais inventer pour te faire prendre un bain quand tu étais petit…
En voyant mon ignorance vis-à-vis des nouvelles technologies, ne te moque pas de moi, mais laisse-moi plutôt le temps de comprendre… Je t'ai appris tant de choses… bien manger… bien t'habiller… bien te présenter… comment confronter les problèmes de la vie…
S'il m'arrive à l'occasion de manquer de mémoire ou de ne pas pouvoir suivre une conversation… laisse-moi le temps nécessaire de me souvenir… et si je n'y parviens pas, ne deviens pas nerveux et arrogant… car le plus important pour moi, c'est d'être avec toi et de pouvoir te parler !
Si je refuse de manger, ne me force pas ! Je sais très bien quand j'ai faim et quand je n'ai pas faim. Quand mes pauvres jambes ne me permettront plus de me déplacer comme avant… Aide-moi de la même manière que je tenais tes mains pour t'apprendre à faire tes premiers pas. Et quand un jour, je te dirai que je ne veux plus vivre… que je veux mourir… ne te fâche pas… car un jour tu comprendras aussi à ton tour !
Essaie de comprendre qu'à un certain âge, on ne vit plus vraiment ! On survit simplement !
Un jour, tu comprendras que malgré toutes mes erreurs, j'ai toujours voulu ce qui était le mieux pour toi et que je préparais le terrain pour quand tu serais grand…
Tu ne dois pas te sentir triste, malheureux ou incompétent (e) face à ma vieillesse et à mon état. Tu dois rester près de moi, essayer de comprendre ce que je vis, faire de ton mieux comme je l'ai fait à ta naissance…
Aide-moi à marcher… aide-moi à terminer ma vie avec amour et dignité…
La seule façon qui me reste pour t'en remercier, c'est un sourire et beaucoup d'amour pour toi…
Je t'aime…
Ton père.
Auteur inconnu
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L'île des sentiments
Il était une fois une île sur laquelle vivaient tous les sentiments et toutes les valeurs humaines : la Bonne humeur, la Tristesse, la Sagesse... ainsi que tous les autres, y compris l’Amour.
Un jour, on annonça que l’île allait être submergée. Alors tous préparèrent leurs embarcations et s’enfuirent. Seul l’Amour resta, attendant jusqu’au dernier moment. Quand l’île fut sur le point de disparaître, l’Amour décida de demander de l’aide.
La Richesse passa près de l’Amour dans un bateau luxueux et l’Amour lui dit :
"Richesse, peux-tu m’emmener ?"
"Je ne le peux pas car j’ai beaucoup d’or et d’argent dans mon bateau et il n’y a pas de place pour toi."
Alors l’Amour décida de demander à l’Orgueil qui passait dans un magnifique bateau :
"Orgueil, je t’en prie, emmène moi."
"Je ne peux pas t’emmener, Amour, tu pourrais détruire la perfection qui règne dans mon bateau."
Ensuite l’Amour demanda à la tristesse qui passait par là :
"Tristesse, je t’en prie, emmène moi."
"Oh Amour" répondit la Tristesse "je suis si triste que j’ai besoin de rester seule."
Ensuite la Bonne humeur passa devant l’Amour, mais elle était si heureuse qu’elle n’entendit pas qu’on l’appelait.
Soudain une voix dit :
"Viens, Amour, je t’emmène avec moi."
C’était un vieillard qui l’avait appelé. L’Amour était si heureux et si rempli de joie, qu’il en oublia de lui demander son nom. Arrivés sur la terre ferme, le vieillard s’en alla.
L’Amour se rendit compte combien il lui était redevable et demanda au Savoir :
"Savoir, peux tu me dire qui est celui qui m’a aidé ?"
"C’est le Temps" répondit le Savoir"
"Le Temps ?", demanda l’Amour, "Pourquoi le Temps m’aurait-t’il aidé ?"
Le Savoir plein de sagesse répondit :
"Parce que seul le Temps est capable de comprendre combien l’Amour est important dans la vie".
Auteur inconnu
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Les couleurs de l'amitié !
Un jour, toutes les couleurs du monde se mirent à se disputer entre elles, chacune prétendant être la meilleure, la plus importante, la plus belle, la plus utile, la favorite.
Le vert affirma :
Je suis le plus essentiel, c’est indéniable. Je représente la vie et de l'espoir. J'ai été choisi pour l'herbe, les arbres et les feuilles. Sans moi, les animaux mourraient. Regardez la campagne et vous verrez que je suis majoritaire.
Le bleu prit la parole :
Tu ne penses qu’à la terre mais tu oublies le ciel et l’océan. C’est l’eau qui est la base de la vie alors que le ciel nous donne l’espace, la paix et la sérénité. Sans moi, vous ne seriez rien.
Le jaune rit dans sa barbe :
Vous êtes bien trop sérieux. Moi j’apporte le rire, la gaieté et la chaleur dans le monde. À preuve, le soleil est jaune, tout comme la lune et les étoiles. Chaque fois que vous regardez un tournesol, il vous donne le goût du bonheur. Sans moi, il n’y aurait aucun plaisir sur cette terre.
L’orange éleva sa voix dans le tumulte :
Je suis la couleur de la santé et de la force. On me voit peut-être moins souvent que vous mais je suis utile aux besoins de la vie humaine. Je transporte les plus importantes vitamines. Pensez aux carottes, aux citrouilles, aux oranges aux mangues et aux papayes. Je ne suis pas là tout le temps mais quand je colore le ciel au lever ou au coucher du soleil, ma beauté est telle que personne ne remarque plus aucun de vous.
Le rouge qui s’était retenu jusque là, prit la parole haut et fort :
C’est moi le chef de toutes les couleurs car je suis le sang, le sang de la vie. Je suis la couleur du danger et de la bravoure. Je suis toujours prêt à me battre pour une cause. Sans moi, la terre serait aussi vide que la lune. Je suis la couleur de la passion et de l’amour, de la rose rouge, du poinsettia et du coquelicot.
Le pourpre se leva et parla dignement :
Je suis la couleur de la royauté et du pouvoir. Les rois, les chefs et les évêques m’ont toujours choisie parce que je suis le signe de l’autorité et de la sagesse. Les gens ne m’interrogent pas, ils écoutent et obéissent.
Finalement, l’indigo prit la parole, beaucoup plus calmement que les autres mais avec autant de détermination :
Pensez à moi, je suis la couleur du silence. Vous ne m’avez peut-être pas remarquée mais sans moi vous seriez insignifiantes. Je représente la pensée et la réflexion, l’ombre du crépuscule et les profondeurs de l’eau. Vous avez besoin de moi pour l’équilibre, le contraste et la paix intérieure.
Et ainsi les couleurs continuèrent à se vanter, chacune convaincue de sa propre supériorité. Leur dispute devint de plus en plus sérieuse. Mais soudain, un éclair apparut dans le ciel et le tonnerre gronda. La pluie commença à tomber fortement. Inquiètes, les couleurs se rapprochèrent les unes des autres pour se rassurer.
Au milieu de la clameur, la pluie prit la parole :
Idiotes ! Vous n’arrêtez pas de vous chamailler, chacune essaie de dominer les autres. Ne savez-vous pas que vous existez toutes pour une raison spéciale, unique et différente ? Joignez vos mains et venez à moi. Les couleurs obéirent et unirent leurs mains.
La pluie poursuivit :
Dorénavant, quand il pleuvra, chacune de vous traversera le ciel pour former un grand arc de couleurs et démontrer que vous pouvez toutes vivre ensemble en harmonie. L’arc-en-ciel est un signe d’espoir pour demain. Et, chaque fois que la pluie lavera le monde, un arc-en-ciel apparaîtra dans le ciel, pour nous rappeler de nous apprécier les uns les autres.
Auteur inconnu