Hommage à Aimé Césaire (1913-2008)
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Homme de lettres et homme politique, défenseur des droits de l’homme en général et de l’identité de l’homme noir en particulier, néologiste du concept grandiose de la
Négritude. Le fils de l’inspecteur des impôts martiniquais,
Aimé Césaire nous a quitté pour sa demeure définitive. Ce jeudi noir 17 avril 2008 marquant par son événement certes comme celui du jeudi 29 mai 1930 de la crise économique, mais différent de celui ci par son impact émotionnel et la perte d’une très grande personnalité dont le combat a été ressenti par tout dans le monde tant la cause était noble.
C’est le moment où l’
Afrique et le monde noir sont en carence de voix progressistes, d’inertie d’une justice sociale, d’hommes capables de porter sur leurs épaules l’avenir de ce peuple, autrefois opprimé et qui continuent de subir les séquelles de cette page sombre de l’histoire de l’humanité ; que nous avons a perdu l’une des grandes icônes et figure de proue du combat pour la reconnaissance et l’affirmation d’une identité chère au bien être de tout individu et voire de tout un peuple.
Notre
Césaire est venu ainsi compléter la triste longue liste macabre de révolutionnaires qui étaient réuni autour d’idées et de pensées ayant contribuées de façon effective à l’éradication du racisme, du colonialisme, vecteur de l’assimilation, de l’aliénation et au triomphe de la liberté et des droits humains.
Cette date en l’occurrence le 17 avril 2008 restera une tâche indélébile dans nos consciences, un triste anniversaire pour l’
Afrique et l’humanité toute entière. «
Oui nègres nous sommes et nous le serons» ainsi ce combatif acharné, artisan indispensable de la lutte émancipatrice de l’homme noir n’avait jamais cessé de rappeler son origine africaine et sa fierté de l’assumer sans complexe et sans aucun diminutif.
Radical dans sa conviction, convaincue de la justesse de sa cause, il n’a jamais arrêté de combattre nonobstant le poids de l’âge et l’absence de ses frères de plumes,
Senghor et
Damas avec lesquels ils constituaient le trio de «
L’étudiant Noir» (revue créée par le Sénégalais
Léopold Sédar Senghor, le Martiniquais
Aimé Césaire et le Guyanais
Léon Gontran Damas dans les années 1930 à
Paris où ils étaient alors étudiants,
Ndlr). Quelques années auparavant il disait «
lorsque j’ai appris le décès de Senghor, j’ai pleuré comme un enfant».
Aucun mortel ne peut résister à l’œuvre du temps, au caractère «
acide» des années qui grignotent petit à petit notre vie. Aujourd’hui c’est nous, l’
Afrique et le monde entier qui pleurent cet homme dont les qualités humaines et intellectuelles ont rayonnés et continueront d’illuminer le monde.
Une page de l’histoire s’est tristement tournée, laissant derrière elle une œuvre immense, un trésor, un échafaudage, une référence dont la teneur est inestimable. Un héritage pas comme les autres puis que ne finissant pas, celui du fruit du combat de tant d’années dont des écueils ont voulu couper le trajet.
Mais ton objectif a été atteint. Il reste maintenant à nous, tes héritiers de suivre les enseignements et les directives de votre mouvement. On dit que
Socrate a fait écrire par ses disciples, mais nous (noirs) sommes aujourd’hui rassemblés las dans ce bas monde jeunes et vieux disciples de votre action. Car notre liberté d’aujourd’hui est le produit de votre oppression d’hier. Malgré les attaques incessantes et les mesures dissuasives, il a pu avec courage et détermination mettre à la page le concept de négritude notre seule breuvage aujourd’hui qui englobe l’ensemble des valeurs culturelles du monde noir.
Césaire, aujourd’hui vous êtes parti, mais ta pensée restera à jamais gravée dans nos mémoires ou du moins dans celle de tout homme noir conscient et animé par un esprit de rejet de cette férule inhumaine et ignoble que l’homme blanc nous à imposé à un moment de l’histoire et qui continue encore de manifester des préludes annonçant une récidive.
Pendant ta vie un horizon s’est tracé, mais avec ta disparition un vide s’est crée tant un substitut est difficile à trouver, tant ton combat n’est pas aisé à trouver d’acteurs. Aujourd’hui pas moins qu’hier ce combattant contre les régimes éthnocidaires mérite que le monde entier s’incline devant sa mémoire.
La
Martinique pleure un fils, l’
Afrique un père et l’humanité un guide. Le monde est régi par cette dialectique, la vie et la mort, l’amertume et l’enthousiasme.
En un mot, un brassage de contraires qui laissent l’individu soit dans une atmosphère joviale ou de tristesse. Aujourd’hui l’Africain, le nègre est dans la seconde situation. Un homme à qui nous ne saluerons jamais assez la mémoire.
Aimé Césaire, un esprit, un combat, toute une vie au service d’un peuple. Reposes en paix.
L’
Afrique sera à jamais inconsolable.
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