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Mungo Park écrit que : « Les Soninkés sont avant tout un peuple de marchands. Ils faisaient auparavant un commerce considérable d’or, d’esclaves avec les français et fournissaient les factoreries britanniques sur la Gambie. Ils ont la réputation d’être passablement justes et honnêtes en affaires, mais leur ardeur au gain est inépuisable, et ils font des profits considérables sur la vente de sel et de tissus de coton des pays éloignés ».
M. PARK, Voyage à l’intérieur de l’Afrique, Paris, Maspero, 1980, p. 55.
Yves Person écrit à leur sujet que : « Le commerce organisé et de longue distance entre des communautés jusqu’à la structurées en petites communautés fermées s’est développé grâce [aux Soninkés]. La prépondérance des Jamu, noms de clans soninké chez les jula en témoigne.»
Y. PERSON, Samori, une révolution dyla, Dakar, I.F.A.N., 1968-1975, Vol.1, p.95. Voir aussi la page 108.
Réné Caillié, qui confondait même le peuple soninké avec l’activité commerciale à laquelle il s’adonnait, écrit : « On appelle séracolets, ou sarakolais une corporation de marchands voyageurs qui parcourent l’Afrique ; c’est à tort que l’on a dit que les sarakolais forment une nation ».
R. CAILLIÉ, Journal d’un voyage à Toumbouctou et à Jenné dans l’Afrique centrale, 3 volumes, Paris, Imprimerie Royale, 1830, Vol. 1, p. 217, note. 1.
Galliéni disaient d’eux qu’ : « ils possèdent des qualités d’ordre et d’économie qui les distinguent visiblement des autres nègres des contrées voisines (….). Ils forment en somme la population la plus intéressante de toutes ces régions, et ce sont eux qui, par leur instinct commercial, l’étendue de leurs relations (…) semblent être les plus aptes à porter au loin nos idées civilisatrices ».
C. GALLIÉNI, « Mission dans le Haut-Niger et à Ségou », Bulletin de la Société de Géographie, 1883, p. 571.
Mollien les qualifie de : « nation commerçante ».
MOLLIEN, « Voyages de Mollien »,Walkckenaer, Collection des relations de voyages en différentes parties de l’Afrique depuis 1400 jusqu’à nos jours, Paris, 1842, Tome VI, p. 195.
Cap Piétri écrit, à son tour, que : « Les Saracolés souvent agriculteurs, mais leur trait de caractère le plus remarquable, c’est leur goût pour leur commerce et leur hardiesse à braver tous les dangers pour aller trafiquer d’un bout à l’autre au Soudan, à travers des populations souvent agitées par la guerre ou sur des routes peu sûres. Ce sont eux qui forment la plus grande partie de ces caravanes qui sillonnent tous les bassins du Niger).
C. PIÉTRI, Les Français au Niger. Voyages et combats [notes sur le dialecte soniŋké], Paris, Hachette, 1885, p. 30.
Frey, voyant dans leur goût pour le commerce un aspect psychologique, écrit : « Ce qui est demeuré comme un trait distinctif, caractéristique du peuple saracollé, c’est une intelligence supérieure à celle des autres peuples au milieu desquels il vit, une civilisation plus avancée, une âpreté au gain toute particulière, et surtout un esprit de mercantilisme, une aptitude vraiment extraordinaire pour le commerce, qui ont fait surnommer les Saracollé les colporteurs qui fournissent tous les dioulas, c’est-à-dire les caravaniers de cette partie de l’Afrique ».
H. FREY, Campagne dans le Haut-Sénégal et dans le Haut-Niger (1885-1886), Paris, Plon, 1888, p. 233-234.
Pour Claude Meillassoux : « Ce serait les Soninké, tous à vocation marchande qui, indépendamment d’autres circonstances, auraient répandu le commerce au Soudan ».
C. MEILLASOUX, Anthropologie de l’esclavage, Paris, P.U.F., 1986, p. 31.
Marie-Thérèse Abela de la Rivière, soulignant l’importance du commerce dans la société soninkée, note que : « La profession de commerçant jouit d’ailleurs d’un préjugé favorable dans la société sarakolé : c’est une activité honorable qui demande intelligence, dynamisme et savoir-vivre et n’est pas pratiquée que par les meilleurs ; c’est aussi un moyen de s’enrichir en toute conformité avec les normes sociales, qui s’identifient à celles de l’Islam, ce qui n’est toujours pas le cas de l’émigrant salaire, surtout s’il doit partir en Europe ».
M.-T.-A. DE LA RIVIÈRE, Les Sarakolés et leur émigration vers la France, Paris, thèse Université René Descartes, 1977, p. 134-135.