Médecine - Chantal Sébire obtiendra-t-elle le droit de mourir ? http://s.tf1.fr/mmdia/i/70/9/chantal...1b39d214cc8401 http://s.tf1.fr/mmdia/i/19/2/2207192...0e4c34721c3815
Crédit Photo : Jeff Pachoud/AFP
Euthanasie, février 2008 : Chantal Sébire, atteinte d'une tumeur évolutive et incurable, implore une "mort sereine" pour mettre un terme à ses souffrances.
Si aucun autre choix ne lui est laissé,
Chantal Sébire est prête à aller en Suisse, où le suicide assisté est autorisé. Mais cette quinquagénaire défigurée par une maladie incurable et évolutive, qui la conduit vers la mort au milieu de terribles souffrances physiques et morales sans aucun espoir de rémission, voudrait mourir chez elle, entourée des siens ; c'est pour cette raison qu'elle a saisi la justice pour en obtenir le droit. Cette requête "
est une première pour le monde judiciaire, mais nous ne demandons que l'application de la loi du 22 avril 2005 sur les droits des malades, dite Loi Léonetti", assure son avocat, Me Gilles Antonowicz.
Le tribunal de Dijon doit se prononcer ce lundi. D'ores et déjà, Bernard Senet, un médecin généraliste du Vaucluse, membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, a accepté d'aider
Chantal Sébire à mourir, à condition que la justice le permette. Mais la semaine dernière, le procureur de la République a requis "
l'irrecevabilité de la requête". Pourtant,
Chantal Sébire refuse toute fin de non-recevoir, qu'elle vienne de la justice ou du gouvernement. "
Je n'accepte plus la souffrance qui perdure", a-t-elle affirmé vendredi matin sur RTL. Samedi, elle a en tout cas laissé entendre qu'elle qu'elle ne ferait pas appel si sa demande était rejetée lundi.
"Il n'y a pas le moindre espoir pour Chantal Sébire"
Si la décision de la justice semble s'acheminer vers un refus, il est vrai que la loi dont l'avocat de
Chantal Sébire se réclame tend plutôt à instaurer un droit au "
laisser mourir", qu'à permettre aux médecins de pratiquer une euthanasie active. Et l'auteur du texte, le député UMP Jean Léonetti, estime que "
la demande formulée n'entre pas dans le cadre de la loi. C'est une demande de suicide assisté, pas une demande d'accompagnement de fin de vie".
Pour l'heure, seule réponse officielle du gouvernement : le conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions de recherche et de santé a contacté, à la demande du président,
Chantal Sébire, et lui a proposé qu'un "
nouvel avis médical" soit donné par un collège de professionnels "
pour que l'on s'assure ensemble que toutes les ressources de la médecin sont épuisées". Mais pour l'avocat de
Chantal Sébire, "
c'est pour occuper l'espace" que cette annonce a été faite. "
Dans l'état où elle est, a priori, il n'y a pas le moindre espoir pour Chantal Sébire".