Une sexagénaire sans papier aurait été interpellée dans sa baignoire
Nouvelle polémique sur une interpellation de sans-papiers. Une Centrafricaine sans-papiers, qui vivait à Mainvilliers, a été interpellée mardi alors qu’elle prenait un bain, selon le Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples (Mrap). L’association affirme aussi que cette dame, âgée de 68 ans, a failli être expulsée jeudi soir.
Après une journée en garde-à-vue au commissariat de Chartres, cette sexagénaire sans papier aurait été embarquée dans un vol à destination de Bangui (Centrafrique). L’une de ses filles se serait opposée à cette expulsion. D’après le Mrap, «elle a menacé de se suicider s'ils emmenaient sa mère, qui par ailleurs souffrirait de graves problèmes de santé. Cette action a attiré l'attention des passagers, et a finalement décidé les autorités à faire sortir la grand-mère de l'avion.» Cette dernière aurait finalement été libérée vendredi matin. Une source judiciaire indique qu’elle devrait être jugée devant le tribunal de Bobigny pour «refus d’embarquer».
Cette affaire intervient alors que la polémique autour du ministre de l’Immigration et de l’identité nationale est relancée. Le journal «Libération» publie, vendredi matin, une pétition réclamant le changement de la dénomination du portefeuille de Brice Hortefeux.
Tchooo
A 68 ans, une Centrafricaine malade et sans papiers est menacée d'expulsion
A 68 ans, une Centrafricaine malade et sans papiers est menacée d'expulsion
Je vous assure, vous entendrez bientôt qu'on a expulsé des viellards mourants sur leurs lits d'hôpitaux, parce qu'ils n'ont pas de "papiers" :mad: .
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Thérèse Kopia, une grand-mère centrafricaine de 68 ans, sans papiers et malade, comparaissait, jeudi 19 juillet, devant le tribunal de grande instance de Bobigny pour refus d'embarquer sur un vol en direction de Bangui (République centrafricaine). Réseaux de militants, associations de défense des étrangers et syndicats d'Air France étaient présents pour dénoncer ce qu'ils qualifient unanimement de "logique du chiffre en matière d'immigration".
"Cette affaire révèle l'inhumanité de la politique de notre pays envers les sans-papiers et la criminalisation qui est faite de ces derniers", a regretté, après l'audience, Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP).
"INCOHÉRENT"
Avec une attestation d'accueil de trois mois établie par sa fille, Mme Kopia est arrivée en France en octobre 2003. Face à la dégradation de son état de santé, elle déposait, en 2004, une demande de titre de séjour auprès de la préfecture d'Eure- et-Loir, avançant comme motif son diabète et son asthme, dont les soins l'obligeaient à être suivie régulièrement par des médecins. Mais, sa demande était rejetée en mars 2007 par le préfet, justifiant sa décision par le fait que Mme Kopia pouvait être soignée en République centrafricaine et qu'elle ne saurait être régularisée à ce titre, ni à celui de ses attaches familiales.
"Incohérent ! a répondu Me Emmanuel Itouan, avocat de la prévenue, à l'audience. Madame Kopia a six filles en France, possédant toutes la nationalité, ou un titre de séjour, et 19 petits-enfants tous français. Sa vie est ici."
Le 19 juin, n'ayant pas respecté l'obligation de quitter la France dans un délai d'un mois, Mme Kopia a été arrêtée au domicile de sa fille, à Mainvilliers (Eure-et-Loir), alors qu'elle se trouvait dans son bain. Elle n'a pas même eu le temps de prendre ses médicaments avec elle, et a été placée en rétention au commissariat de Chartres.
Le lendemain de son arrestation, Thérèse Kopia a été emmenée à l'aéroport de Roissy pour être embarquée sur un vol à destination de la République centrafricaine. Mais devant la solidarité spontanée des passagers et son refus de quitter le territoire, Thérèse Kopia n'est pas partie et a été placée en garde à vue à Roissy le 20 juin. Lors de sa rétention, un médecin indiquait que son état de santé n'était compatible avec sa garde à vue que sous réserve de traitement médicamenteux. Une demande qui, selon les proches de la prévenue, ne sera pas suivie d'effets.
Relâchée le 22 juin, elle comparaît libre à son procès. A la barre, Mme Kopia a tenu à rappeler, par la voix de son interprète, que "retourner en Centrafrique, c'est aller à la mort. Mon avenir est auprès de mes enfants et de mes petits-enfants, tous installés en France". Le parquet a pourtant requis une peine de quatre mois d'emprisonnement avec sursis et une interdiction de résider sur le territoire français. Jugement le 6 septembre.
Le Monde.fr : A 68 ans, une Centrafricaine malade et sans papiers est menacée d'expulsion