GESTION DES FINANCES PUBLIQUES Le Fmi épingle le Sénégal et demande à l’Etat de réduire les marchés de gré à gré

Article Par JEAN-PIERRE MANE,

Paru le Jeudi 2 Aoû 2007

Le Fonds monétaire international (Fmi) appelle l’Etat du Sénégal à réduire l’octroi des marchés de gré à gré à sa plus petite expression. L’institution financière internationale s’est fait entendre sur cette question par la voix de son représentant résident pour le Sénégal et la Gambie.
Une réduction stricte de l’octroi des marchés de gré à gré, adossée à une meilleure planification, permettrait au Sénégal de redresser sa situation macroéconomique. C’est la conviction du représentant résident du Fonds monétaire international pour le Sénégal et la Gambie. Dr Alex Segura faisait l’économie d’une mission effectuée par les services du Fmi dans notre pays du 12 au 26 juillet 2007 pour des discussions sur un programme appuyé par l’institution financière internationale dans le cadre de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe). L’institution financière internationale exige même de l’Etat du Sénégal la mise en place d’une direction générale des marchés publics. Parlant de la recapitalisation de la Sénélec, Dr Alex Segura n’a pas manqué de faire des recommandations à l’Etat du Sénégal. «Au regard du bilan de la Sénélec, l’Etat doit pouvoir apporter une solution, en réduisant le cadrage macroéconomique, c’est-à-dire l’enveloppe totale pour 2007. Et sur une possible contribution de l’Etat, on a discuté avec le gouvernement sénégalais pour la recapitalisation de la Sénélec à court terme. On a arrêté un chiffre provisoire de 65 milliards, tout en recommandant qu’une partie de ce montant soit utilisée pour payer les fournisseurs de l’entreprise». Sur ce même registre, l’institution financière internationale recommande au gouvernement du Sénégal d’appliquer la vérité des prix. «Cela ne veut pas dire nécessairement une augmentation des tarifs pour les consommateurs. La situation financière de la Sénélec doit être rétablie si l’entreprise est capable de réduire ses coûts de production d’électricité, cela pourrait ne pas conduire à une augmentation des tarifs. Ce qui n’est pas possible, c’est de continuer avec la situation qu’on a observée en 2006, avec des subventions dans le secteur de l’énergie qui ont pesé de façon lourde sur le budget de l’Etat qui n’a finalement pas pu respecter ses engagements vis-à-vis des fournisseurs du secteur privé». A propos des Industries chimiques du Sénégal (Ics), Dr Alex Segura souligne : «Le style du Fmi a changé. Nous n’imposons rien. Nous donnons notre avis et des conseils. C’est à l’Etat du Sénégal de suivre ou non ces conseils. Il est vrai que les conseils et le tampon du Fmi valent quelque chose pour le bailleur de fonds comme pour le marché financier et les investisseurs privés. (…) Sur le dossier des Ics, nous ne pouvons pas entrer dans les détails des négociations d’un Etat souverain avec un partenaire du secteur privé. Nous pouvons seulement expliquer au gouvernement sénégalais que la résolution de cette question est fondamentale parce que, jouant sur la croissance, le dynamisme des exportations et sur la santé du système bancaire».