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L’offensive interrompue enclenchée contre lui depuis quelques mois, la position de plus en plus claire de la Libye, le retour de son cousin Hassan Fagaga à l’Accord d’Alger, l’arrestation récente d’un de ses présumés poseurs de mines antipersonnel auraient concouru au retour forcé d’Ibrahim Ag Bahanga à la table du dialogue.

Dans notre livraison d’hier lundi 2 novembre dernier, nous vous annoncions l’arrestation des influents proches d’Ibrahim Ag Bahanga par les éléments du colonel El Hadj Gamou le mardi 27 octobre en marge de la rencontre intercommunautaire en faveur de la paix, tenue le week-end dernier dans la capitale de l’Adrar des Iforas. Ce coup dur et d’autres cités plus haut pour le bandit armé Ag Bahanga semblent l’avoir contraint à tenir enfin le langage de la paix.

Mais faut-il le croire ? Ibrahim Ag Bahanga, le chef de file des mouvements au Nord-Mali semble de plus en plus poussé dans ses derniers retranchements. Et l’arrestation du mardi 27 octobre dernier de Rhissa Ag Announ et un homme de main en rajoute au malaise du bandit armé au point qu’il ne peut s’empêcher de vouloir se racheter.

En effet, dans un communiqué le samedi 31 octobre 2009 (au moment où le forum tirait vers sa fin) qu’il a fait parvenir à la rencontre depuis sa cachette, Ibrahim Ag Bahanga, cherche a reconquérir l’estime et la confiance du peuple malien et singulièrement du président Amadou Toumani Touré.

« Moi, Ibrahim Ag Bahanga, affirme solennellement que tout comme mes frères qui m’ont précédé, je m’inscris résolument dans le processus de paix et renonce à l’usage de la violence comme moyen de revendication ». « … Je souhaite un bon déroulement au forum qui aboutira à une cohésion sociale renforcée et enfin retrouvée », conclut-il son premier message.
Dans le second message, adressé spécialement au chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, le bandit armé en chef dit inscrire désormais son « action politique dans le dialogue, la paix et la démocratie ». Comme pour réussir une opération de charme, l’homme remercie le président ATT pour, dit-il, « avoir permis et soutenu le Forum de Kidal ».

Pousse-pousse s’arrête au mur
Ces messages d’Ibrahim Ag Bahanga sont-ils sincères pour qu’on les prenne au sérieux ? Pour qui le connaît, ses discours sont à prendre avec des pincettes, car l’homme sans foi ni loi a prouvé par ses faits et comportements qu’il n’accorde aucun intérêt à sa parole d’honneur. Egocentrique, il n’a aucun égard pour les autres et ne défend que ses intérêts sordides.


A preuve, Bahanga a incité beaucoup de jeunes à le rejoindre dans les grottes au moment où l’Etat venait d’instaurer un cadre de promotion pour eux. Pis, il allait se réfugier en Libye abandonnant ses jeunes sans formation militaire à leur triste sort sur le champ de bataille sous la puissance de l’armée malienne. Selon certaines informations, au moment même où se déroulaient les travaux de la rencontre intercommunautaire du week-end dernier on signalait la présence de certains éléments armés dans les grottes de Teghargart. Est-ce toujours des éléments de l’irréductible bandit armé ?

Ce n’est pas tout, Ag Bahanga a toujours boudé les précédents forums organisés en faveur de la paix. Auparavant, il avait vivement condamné le retour au maquis de son cousin Hassan Fagaga avant de l’imiter par jalousie. Autant de raisons qui poussent à prendre les récents supposés messages de paix d’Ibrahim Ag Bahanga avec réserve.

En attendant de savoir la réponse réservée à ses messages par le président de la République, Bahanga devra avant tout demander pardon au peuple dont il a longtemps troublé la tranquillité à travers la pose de mines, des attaques inopinées contre des camps militaires, les forains et autres membres des missions des institutions de l’Etat ou des privés.
Markatié Daou