Elle se voit refuser un chèque dans un magasin sous prétexte qu'elle habite... Mantes-la-Jolie !!
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Chèque | Max PPP
Jusqu'où iront les discriminations dans notre brave pays ?
C'est en effet la question qu'on est en droit de se poser après cette nouvelle affaire, édifiante, de discrimation.
Cette fois il ne s'agit pas d'une discrimination à l'embauche ou au logement, lesquelles sont souvent basées sur les origines présumées de la personne (ethnique ou religieuse), mais d'une discrimination sociale directement liée au quartier d'habitation !
En effet, une cliente de supermarché s'est vu refuser un chèque dans un Super-U du Mesnil-le-Roi (Yvelines),
au motif que l’adresse indiquée était à Mantes-la-Jolie, une ville classée comme zone sensible par le ministère de l’Intérieur...
La cliente a porté plainte : tous les détails de l'affaire ici (source :
Le Parisien).
Le directeur du magasin, entendu par la police, se serait justifié en indiquant que son problème était avant tout "purement financier", en expliquant que les chèques en bois émanant des quartiers sensibles (Les Mureaux, Mantes...) lui auraient déjà coûté des milliers d'euros. Il aurait alors décidé de n'accepter que les chèques des clients habitant Maisons-Laffitte ou Mesnil-le-Roi...
Pour les enquêteurs, le délit est néanmoins constitué.
Le dossier sera transmis au parquet de Versailles, qui décidera, dans les prochaines semaines, de la suite à donner à l’affaire.
Ce nouveau type de discrimination, purement sociale et basée sur les capacités financières d'un client habitant un quartier réputé défavorisé,
est surprenant et ne manque pas de nous interpeller sur le niveau de déliquescence dans lequel nous nous enfonçons peu à peu.
Sous prétexte qu'on habite un quartier classé comme sensible, doit-on maintenant être nécessairement considéré comme un mauvais payeur par les commerçants ? Certes le chèque n'est pas un moyen de paiement aussi sûr que la carte bancaire pour un responsable de magasin, et ce dernier, contrairement à ce que beaucoup de monde pense, est tout a fait en droit de refuser un chèque ou de ne l'accepter qu'a partir d'un certain montant (il doit toutefois en informer clairement sa clientèle sous peine de devoir malgré tout l'accepter si le client ne dispose pas d'autre moyen de paiement).
Mais en cette période de crise, le chèque reste un moyen de paiement pratique et sans frais pour bon nombre de personnes ; notamment pour les personnes vivant dans des quartiers défavorisés, ou considérés comme tels, qui apprécieront d'être une nouvelle fois stigmatisées...
Sources :
Le Parisien