La musique Soninké, qu'est-ce qui l'empêche de prendre son envol, de rayonner ?
Suite à un débat que j'ai eu aujourd'hui avec d'autres personnes lors d'une réunion, je me permet de reposer ici la question centrale qui taraudait plus d'un.
En réalité, force est de constater que contrairement à d'autres musiques, comme la musique M'Balax (Woloff), zaïroise, etc., la musique Soninké, elle, traîne toujours des pieds dans ce début du 21è siècle, siècle des innovations technologiques, de la mondialisation.
Qu'est-ce qui a donc fait que la musique Soninké est aujourd'hui pervertie avec souvent l'introduction de notes de zouk, de m'balax, de zaiko , ou de je ne sais quoi, alors que le patrimoine culturel musical Soninké est riche, très riche même en rythmes?
Pourquoi la musique Soninké, à l'image du M'Balax, n'a pas été professionalisée, de la production à la distribution , pourquoi, on est toujours à l'époque du système D?
Pourquoi les musiciens Soninké ne peuvent pas se débarrasser de cette manie qui consiste à chanter des gens : untel est mon ami, untel est bon, il m'a donné un grand bélier ce jour-là, etc.... ?
Pourquoi sommes-nous toujours à ce stade ?
Que faire pour aider les musiciens et la musique Soninké pour que cette dernière soit tout aussi écoutée que le Mbalax, ses clips passés dans les chaînes de TV?
Bref, les questions sont innombrables.
Style, percussions et Rythmique peut-être ? ? ?
Outre le fait qu’il y a de nombreux problèmes qui se posent tels ceux cités précédemment, producteurs, caste etc…Je pense que si la musique soninké à du mal à prendre son envol, c’est peut-être aussi pour la rythmique.
Aujourd’hui bons nombres de musiques africaines (soukouss, makossa, coupé décalé, m’balax etc…), qui sont connus du grand publique à l’échelle nationale s’expliqueraient peut-être par le fait qu’ils se jouent sur des sons modernes avec de bons moyens numériques et logistiques, se sont des sons, qui « bougent », qui donnent envie de danser tant au niveau des percussions modernes qui forment la rythmique, et c’est peut-être l’attente de beaucoup de personnes qui espèrent qu’un énorme travail doit être mené dans ce sens si l’on veut que la musique soninké soit connue, médiatisée afin que les artistes soninkés puissent un jour occuper les salles de concert de renoms.
Je constate aujourd’hui que les musiques africaines qui connaissent du succès, le doivent notamment aux danses qui en sont leur moteur, n’a-t-on pas vu que la danse du « coupé décalé », ou du « M’balax » par exemple ont été des vecteurs de la musique de leur pays d’origine.
Bien entendu il n’y a pas que des musiques à danses de connues, on peut voir que des artistes tel que Salif Keita qui est mondialement connu a dans ses chansons beaucoup de sons rythmés, et il fait des Bercy, Zénith et tournées dans la France entière.
Les musiques dans le style griots où l’artiste chante les protagonistes envers lesquels il a de la reconnaissance, pour tel ou tel raison se sont surtout elles, qui ont dû mal à décoller et aujourd’hui nos artistes en sont encore à ce stade là.
Enrichissement de la musique
Je vous met un lien d'un interview de OUMOU SANGARE qui parle d'enrichissement de la musique "garder sa base de musique mais ouvrir sa porte à d'autre chanteur internationaux" je pense que les artistes soninké devraient suivre ce genre d'exemple afin que la musique soit connu au niveau international:D
YouTube - FMM Sines 2007 - Interview to Oumou Sangaré