Un carnage ! Une horreur ! Les mots manquent pour exprimer toute tristesse. Paris est un carrefour planétaire où toutes les populations du monde, toutes religions confondues, se côtoient. Les attaques terroristes du 13 Novembre n’épargnent personne. Il suffit d’être à la mauvaise place au mauvais moment pour « se faire arroser » par les « kalash ». Un jeune Bakélois, conducteur de camion benne dans une grande société de nettoyage, est toujours sous le choc. «Aux alentours de 21H 30, je venais de la Rue Godefroy Cavaignac pour tourner sur la rue de Charonne quand j’ai entendu des tirs en rafales à quelques mètres. Je n’ai rien compris. C’était le tohu-bohu. Cela courrait dans tous les sens en criant à tue-tête… Panique générale !
J’ai changé tout de suite de route. Soudain, des voitures de police sont arrivées en trombe. Il y avait aussi des agents du GIGN. Ces forces de l’ordre ont très vite bouclé les rues environnantes. Je pris la direction pour aller à Nation. C’est à ce moment que je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. Vers le Boulevard Voltaire, j’ai vu des corps jonchés par terre, des voitures de polices en pagaille. C’était effroyable. J’ai tout de suite mis le cap sur Quai d’Ivry pour vider mon camion et prendre la route du dépôt à Rungis ». Ce Sénégalais, âgée d’une trentaine d’années, n’en revient toujours pas. A tête reposée, il nous explique qu’il aurait pu compter parmi les victimes car il travaille tous les soirs sur cette rue à pareille heure. Il s'occupe des poubelles de certaines du 11ème arrondissement de Paris. « J’ai pris la mesure de l’ampleur des dégâts à la télé. Je suis rentré 1 h 30 après à la maison. Je suis musulman, d’origine sénégalaise, rien ne justifie ce carnage. Cela pouvait tomber sur tout le monde. Personne n’est à l’abri. Ces gens veulent juste tuer. Cela peut tomber sur Monsieur tout le monde sans aucune distinction. Que Dieu nous protège de leur furie ! Je n’arrive pas à comprendre ces atrocités. La vie humaine est sacrée. C’est vraiment triste. ».
Une tragédie sans commune mesure. Aujourd’hui, les mines sont tristes. Les yeux rivés sur la télé, les autres jeunes qui dévissent autour du thé n’en reviennent toujours pas. Ils ne comprennent pas cette idéologie qui consiste à commettre de telles atrocités au nom de Dieu. Ce même Dieu d'Issa, d'Ibrahim, de Mohamed qui est bonté et miséricorde. «Depuis hier soir, les appels du bled ne cessent pas. Nos parents ont peur pour nous. De plus, il y a un grand foyer de migrants juste à coté du lieu de l'attaque. C'est sur la même rue. Ces tragédies ont eu un impact sur les habitudes des parisiens. Aujourd’hui, j’ai fait le trajet Porte d’Italie ( Paris ) - Argenteuil ( Val d'oise ), les routes étaient vides. On sentait nettement que Paris était touché en plein coeur. Ce Samedi ressemblait à une journée morte», confie un des jeunes.
Nous apprenons également que le milieu de terrain de l’équipe de France, Lassana DIARRA, a perdu sa cousine dans la tragédie. ASTA DIAKHITE n’est plus. Elle fait partie des 129 victimes des attentats de Paris du 13 Novembre 2015.
Lassana Diarra : «À la suite des événements dramatiques survenus hier à Paris et à Saint Denis, c'est avec le coeur lourd que je prends la parole aujourd'hui (...) Elle a été pour moi un repère, un soutien, une grande soeur, écrit le joueur de l'OM. Dans ce climat de terreur, il est important pour nous tous, qui sommes représentants de notre pays et de sa diversité, de prendre la parole et de rester unis face à une horreur qui n'a ni couleur, ni religion. Défendons ensemble l'amour, le respect et la paix. Merci à tous pour vos témoignages et vos messages, prenez soin de vous et des vôtres, et que nos victimes reposent en paix. Prions pour la paix» et d'un «France Unie».
Samba KOITA dit EYO, www.bakelinfo.com