"Foolo Buula", ces généreuses terres de Bakel, jadis sèvres nourricières, sont devenues impraticables. Dans la nuit de Mercredi à Jeudi, il a plu des cordes dans la ville de Bakel. 117mm après 65 mm le Mercredi. La population patauge dans l'eau. Le fleuve Sénégal des deux cotés débordent de son lit. Pour ceux qui connaissent le site, l'eau caresse les murs de la Mairie. Des dommages collatéraux ont vite fait surface. Le " Collengal " ou Foolo Buula, 300 Ha de terres cultivables remises aux paysans depuis le 7 juillet 2011 pour une première année de culture avec une station de pompage de dernier cri montrent un triste décor. Les travaux d'aménagement réalisés par une entreprise chinoise se sont relevés de très mauvaise qualité. Comme l'adage le dit " Le chinois ne fait qu'un travail de chinois pour ne pas dire un travail d'amateur ". Tout l'équipement s'est effondré après les fortes précipitations laissant les cultivateurs dans le desarroi le plus total. En effet, ce qu'on appelle les canaux de drainage sont tombés ainsi que les digues de protection. Les canaux d'irrigation ont également cédé transformant le " Foolo Buula " en un deuxième fleuve Sénégal.
Ce matin, les cultivateurs étaient envahis par une très grande tristesse. Ils n'avaient que leurs yeux pour constater les dégâts. Tous les périmiètres rizicoles sont inondés. Les tiges de riz sont immergés. Les travaux d'aménagement effectués par les chinois ressemblent aujourd'hui à un terrain en ruine, abandonné depuis des lustres parce que le contrôle qui devait être entrepris pour le planage, le compactage des canaux et les digues n'a pas été bien fait. Les chinois travaillaient la nuit sans contrôle adéquat. Les paysans, lourdement endettés à la CNCAS ( engrais, Semences, Insecticides, Urée, Courant ) paient aujourd'hui leur manque de vigilance et de contrôle. L'Etat n'a pas également joué son rôle pour la bonne exécution de ces investissements lourds. Le chinois en place a fait appel aux travailleurs saisonniers maliens pour les rafistolages. Ce manque de sérieux dans les travaux de cette envergure fragilise les installations. Ces dernières ne peuvent plus résister à un litre d'eau à plus forte raison à une nouvelle averse.
Aujourd'hui, Bakel récolte les pots cassés. Les chinois, souvent réputés pour la rapidité de leur travail n'ont fait que de l'amateurisme dans la capitale du Gajaaga. L'Etat du Sénégal, comme à l'accoutumée laisse faire. La facture salée et les dégâts occasionnés ne tomberont que dans la besace des pauvres cultivateurs. Ils peuvent plus accéder à leurs périmètres irrigués. Ces derniers sont coupés de la terre ferme.
Aliou SALL, correspondant www.bakelinfo.com à Bakel