Les villages de liberté dans les hauts Sénégal et Niger

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Après le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848, la France voulait-elle
étendre la libération des esclaves à l'ensemble de ses colonies ? Ou bien voulait-elle tout
simplement s'inspirer des expériences anglaise et américaine (Sierra Leone et Liberia), pour créer les villages de liberté au Soudan dans le seul but de se doter d'un instrument précieux de « pacification » de l'Afrique de l'Ouest ? Le village de liberté ne serait-il dans cette perspective, qu’un point d'appui stratégique pour accélérer la pénétration coloniale surtout durant la période de "course à la colonie" entre puissances impérialistes européennes déjà bien entamée à la Conférence de Berlin ?

Nous sommes dans les années 1880 en plein milieu de la « Grande dépression » (1873-
1896), la Première Révolution industrielle touche à sa fin, l'Europe a besoin des marchés coloniaux et plus généralement de débouchés internationaux pour ses produits industriels et alimentaires. Le Congrès de Berlin vient de lui donner le feu vert pour continuer à “dépecer” l'Afrique sans aucun projet de développement ni même humanitaire pour les peuples du continent malgré une résolution de principe contre l’esclavage en Afrique. Les meutes de militaires étant déjà lâchées sur le terrain… l’objet du congrès était de limiter les risques d’une confrontation militaire généralisée entre puissances européennes sur le terrain africain.