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Ils disent que les immigrés sans papier contribuent au trou financier en terme de santé, pourtant on voit bien que la vérité est bien autre ...

es sans-papiers en Europe n'accèdent que rarement aux soins de santé auxquels ils ont droit par manque d'information ou par peur d'être expulsés, constate Médecins du monde (MDM). Dans un rapport publié mardi 25 septembre, l'association demande la mise en place d'une charte pour la santé de toutes les personnes étrangères résidentes en Europe. L'ONG a mené une enquête dans sept pays – Belgique, France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal et Royaume-Uni – auprès des migrants en situation irrégulière dans la perspective de la conférence sur l'immigration et la santé qui aura lieu les 27 et 28 septembre à Lisbonne, au Portugal.

"Ce rapport démontre qu'une partie de la population vivant dans l'Union européenne n'a accès ni à la prévention la plus élémentaire, ni aux soins essentiels, alors même qu'il s'agit de personnes vivant dans des conditions particulièrement néfastes à la santé", explique MDM. En théorie, 78 % des personnes interrogées peuvent bénéficier d'une couverture santé, même si la situation est très disparate selon les pays qui accueillent les sans-papiers, la Grèce étant citée comme le mauvais élève de la classe.

Mais en France, par exemple, où 90 % des personnes y ont droit, seuls 7 % l'utilisent. En cause, d'abord, une mauvaise information : un tiers ne savent tout simplement pas qu'ils y ont droit et 56 % ne savent pas où s'adresser. Enfin, 24 % ont peur d'être dénoncés.

Dans son rapport, MDM relève un mythe : les migrants en situation irrégulière ne viennent pas en Europe pour se faire soigner. Il faut au contraire être en bonne santé pour survivre à l'épreuve d'une immigration clandestine. Ce sont en fait d'abord leurs conditions de vie en Europe – 40 % ont un logement précaire, 11 % vivent dans la rue et tous sont sans ressources fixes – qui font d'eux une population à risque du point de vue sanitaire.


LES CAS DE SIDA DÉCOUVERTS TARDIVEMENT

Et les difficultés d'accès aux soins rendent souvent les pathologies plus lourdes : plus de la moitié des quelque 14 % de sans-papiers originaires d'Afrique subsaharienne porteurs du virus du sida, ignorent qu'ils peuvent bénéficier gratuitement d'un dépistage. Cela entraîne un retard dans la découverte des cas, et le sida n'est souvent diagnostiqué qu'à l'état de maladie. Il en va de même pour la vaccination : une petite majorité des sans-papiers savent que leurs enfants peuvent en bénéficier gratuitement.
Pour Médecins du monde, cette enquête doit servir à améliorer les politiques de santé publique en Europe"afin qu'elles abandonnent définitivement les discriminations liées au statut administratif des personnes résidant sur le territoire européen." L'ONG appelle le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE à s'accorder"sur des normes contraignantes" qui obligent chaque pays membre à assurer l'accès aux soins des personnes vulnérables et propose la mise en place rapide d'une charte pour la santé de toutes les personnes étrangères résidant en Europe

"Certes, l'organisation des systèmes de santé des pays membres n'est pas une prérogative européenne, admet l'ONG, mais la lutte contre les grandes endémies (VIH, tuberculose) et les périls sanitaires en est une." MDM rappelle que les personnes les plus précaires sont à la fois, les plus vulnérables aux épidémies et les plus éloignées du système de soins.A l'heure où l'on redoute une épidémie de grippe aviaire, précise Médecins du monde, "oublier d'intégrer les populations les plus pauvres dans le processus d'amélioration des systèmes de santé serait une faute fondamentale".


Tchooo