Salut,

J'espere que ça nous arrivera pas :

Les langues meurent aussi. Tous les 15 jours, une langue tombe dans l’oubli. Conséquence: dans une centaine d’années, la moitié des 7.000 langues existantes aujourd’hui — 80% de la population de la planète communique au travers de 83 langages — pourrait être réduites au silence. Des chiffres développés dans une étude réalisée par l’Institut pour la survie des langues menacées et par le «National Geographic Society», un organisme américain dont le but est la diffusion de la connaissance géographique.

Langues victimes

Première explication pour comprendre cette déperdition culturelle: la disparition de peuplades ou d’ethnies isolées entraîne irrémédiablement celle d’une langue avec la mort du dernier survivant. L’autre grand phénomène est l’envahissement progressif d’une langue cannibale. Les langues dites dominantes, chinois, anglais, russe, espagnol ou français, submergent et finissent par étouffer les parlers locaux. Les populations bilingues ont progressivement délaissé la langue locale pour celle considérée comme officielle ou d’état. Souvent la langue qui permet les échanges économiques gagne la partie. C’est le cas dans certaines régions d’Afrique du Nord où l’Arabe supplante de plus en plus les langues berbères et touaregs.

Menace d’extinction

La destruction de ce patrimoine de l’humanité n’est pas homogène. Les zones où les langages s’évaporent le plus vite sont la Sibérie orientale, les régions situées au centre de l’Amérique centrale, la côte pacifique de l’Amérique du Nord, et les états du sud des Etats-Unis et le nord de l’Australie. Des endroits où les populations indigènes ont dû faire face à une cohabitation forcée avec un envahisseur dominant.

En Australie, grand foyer d’extinction des langues aborigènes, près de 213 langues parlées sont en danger. En Amérique, les Andes et les rives de l’Amazone sont aussi un foyer de langue indigène en voie d’extinction. Près de 113 parlers andins et amazoniens sont en train de reculer devant l’espagnol et le portugais. Les idiomes dominants ne sont pas les seuls responsables. Dans certaines zones, comme dans la forêt amazonienne, une langue rare peut être aussi victime d’un autre parler d’une tribu dominante.

83 langues dominantes

La langue réduite au silence n’est pas une fatalité. Les linguistes répertorient, collectionnent les vocabulaires, enregistrent des dialogues avec pour objectif de constituer une base de donnée des langues humaines. Et pourquoi pas d’en faire renaître quelques-unes. En juillet 2007, au nord de d’Australie, Gregory Anderson, l’un des linguistes ayant participé à l’étude, a rencontré le dernier individu encore capable de parler le «Amurdag», un idiome qui était pourtant considéré comme éteint.

M.N

20Minutes.fr, éditions du 19/09/2007 - 13h45
Tchooo