Sénégal: Introduction de l'enseignement religieux dans les écoles

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Introduction de l'enseignement religieux dans les écoles : La plus grande avancée de l'Islam au Sénégal, selon Thierno Ka. La pénétration de l'Islam au Sénégal n'est pas différente de celle effectuée en Gambie, au Mali ou en Mauritanie. Cette religion musulmane présente au Sénégal depuis plus de mille ans, a connu de grandes avancées. La plus remarquée, cite le docteur Thierno Ka, ex-commissaire général au pèlerinage, a été notée en 2002 avec l'introduction de l'enseignement religieux dans toutes les écoles publiques du Sénégal.

'C'est depuis l'an 1040 que l'Islam est entrée au Sénégal par son enseignement et sa culture'. Sur les huit points développés pour expliquer la pénétration de l'islam au Sénégal, le docteur Thierno Ka estime que ‘c'est le seul point où tous les chercheurs sénégalais et orientalistes sont tombés d'accord’.

Cette date marque ainsi la présence de l'Islam au Sénégal, souligne l’ex-commissaire général au pèlerinage, qui animait ce samedi au Musée d'art africain de l'Ifan une conférence sur le thème : ‘Pénétration et évolution de l'islam au Sénégal’. Le Dr Ka menait ces échanges dans le cadre d'une série de manifestations, initiées pour célébrer Dakar, capitale de la culture islamique pour l'année 2007.

Toutefois, tient-il à préciser, la religion musulmane n'est entrée au Sénégal ni par des combats, ni par la force. Elle y est entrée de manière pacifique par l'entremise de commerçants arabes venant d'Irak, de l'Arabie Saoudite, puis de l'Afrique du Nord avec la Libye, l’Egypte, etc. La présence de l'Islam au Sénégal, note Dr Thierno Ka, n'est passée par le biais d'aucune personne. ‘C'est par la volonté et la curiosité des Sénégalais qu'elle y est’, soutient-il. Et depuis lors, la religion musulmane ne cesse de s'agrandir et d'évoluer dans le bon sens.

Le grand bond, selon le conférencier, a été fait en août 2002 avec l'introduction de l'éducation religieuse dans les écoles publiques par l'Etat du Sénégal. Dans toutes les écoles élémentaires du Sénégal, se réjouit le conférencier, on y dispense l'enseignement arabe avec la création des écoles franco-arabes. De 1963 à 2002, rapporte l'ex-commissaire au pèlerinage, le Sénégal ne comptait qu'une seule école franco-arabe. Aujourd'hui, note-t-il, elles sont au nombre de cent écoles, réparties dans toutes les régions du Sénégal et particulièrement dans les régions de Diourbel, de Kaolack, de Louga et de Fatick.

Mais auparavant, fait savoir Thierno Ka, nombre de personnalités et d'associations ont participé à asseoir cette religion au Sénégal. Et parmi ces grandes figures, il y a le roi de l'empire du Tékour, War Diaby, Abdoulaye Ibn Yacine, etc. Il y a eu aussi de grandes universités et écoles arabo-islamiques du monde qui ont participé à l'évolution de l'islam au Sénégal.

La fondation de l'université de Pire au 17e siècle et la création de confréries islamiques, telles que le Khadriya, le Tidjanisme, le Mouridisme... et les nouvelles associations de réforme islamique ont également accompagné ce processus. Si pour le Dr Thierno Ka les Soninké et les Pulaar sont les premiers à être islamisés, les Sérère ne sont pas les derniers à adopter la religion musulmane, car avant de migrer vers le Sud, ils étaient installés dans le Fuuta. Et le conférencier de donner le nom de Moctar Tine qui a participé à l’islamisation de ses compatriotes.

Président de la commission communication de Dakar, capitale de la culture islamique, le docteur Khadim Mbacké, qui réfute cette idée, estime que ‘toutes les ethnies du Sénégal ont adhéré à l’islam de façon collective’. Selon lui, il y a eu une connexion entre les royaumes du Tékour, de Tombouctou mais également avec des pays comme le Mali, le Niger et le Sénégal dans l'islamisation de l'Afrique.

Ce membre du comité scientifique, Oustaz Ismael Dème, se demande pour sa part si l'avenir de l'islam n'est pas en danger. Cette question trouve sa pertinence, dit-il, dans le comportement d’une jeunesse qui se singularise par un habillement peu décent. A son avis, il est temps que les statuts et le cadre juridique sur l'islam soient revus. Et à l'image de l'Organisation des nations unies, où l'arabe est considérée comme une langue officielle, il importe de voir, au Sénégal, comment ériger l’Arabe au statut de support officiel de communication.

Fatou K. SENE, WalFadjri