L’islam entre foi et action

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La condition principale, depuis le VII siècle,  pour entrer dans la religion musulmane est l’attestation de la foi : j’atteste qu’il n’y pas de divinité digne d’être adorée si ce n’est Allah, et que Muhammad (SAW) est Son prophète et messager.

Cette profession de la foi islamique est de fait  un engagement, pris en toute conscience et sans aucune forme de contrainte « nulle  contrainte en Religion… » (Coran, 2 : 256),  de l’Homme devant le Créateur de l’univers à accepter de répondre à l’appel naturel (fitra) du monothéisme. L’Homme, en effet, n’est pas qu’un être constitué d’un ensemble d’organes « dans un corps fait de chair et d’os ». Ce qui fait la vérité de l’Homme, ce qui, en termes on ne peut plus clairs,  lui donne toute sa raison d’être, donne un sens à son existence, c’est bien le lien qui le lie à Son créateur : Allah. Ce lien est symbolisé par une parole : l’attestation de la foi. Cette attestation –reconnaissance de la Divinité d’Allah place l’Homme devant ses responsabilités. Dès le départ, avant même la création des univers, il a témoigné de cette reconnaissance : « et quand Nous prîmes des reins d’Adam sa descendance et Nous la fîmes témoigner : Ne suis – je pas votre Seigneur ? Ils répondirent : certes oui nous en témoignons. Et ce afin que vous ne disiez pas au Jour du Jugement dernier : nous ne savions pas » (Coran, 7 : 172).  Mais attester qu’il n’y a point d’autre divinité en dehors d’Allah est-il suffisant pour être un croyant modèle ? Sans doute non.

La véritable foi est celle qui lie la parole (reconnaissance de l’unicité d’Allah) à l’action. Nous avons un nombre considérable des versets dans le Coran qui abondent dans ce sens. Allah a toujours fait comprendre à Ses adorateurs que la foi doit se traduire par la réalisation des bonnes actions. Dans la sourate 103 du Texte coranique nous lisons :

Par le temps !
L’homme est certes en perdition
Sauf ceux qui croient et font des bonnes œuvres
S’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance.
Le terme « ceux qui croient et font des bonnes œuvres » revient, comme une rengaine, en nombre considérable des fois dans le texte du Coran. Il s’avère donc que la simple reconnaissance de l’existence d’une Divinité unique n’est pas suffisante pour être un bon croyant. En islam, des cinq prières quotidiennes à des heures précises au pèlerinage (pour celles /ceux  qui ont le moyen financier) en passant par les autres actes cultuels (zakat (impôt social purificateur), siyam, jeûne) tout est question de pratique. La foi est indissociable de la réalisation concrète d’actes de bienfaisance envers les hommes, les membres de la  communauté musulmane et non musulmane. Dans son ouvrage qui s’intitule Etre musulman européen, Tariq RAMADAN écrit que :

La spiritualité islamique trouve son épanouissement total à travers l’action (al-amal) et la participation du croyant aux affaires sociales […]. D’un point de vue islamique, croire c’est agir, et tel est le sens de l’expression coranique si fréquente : ceux qui portent la foi et font le bien » [Tariq Ramadan, Etre musulman européen, Lyon, Editions Tawhid, 1999, p 220].

Les musulmanes et les musulmans doivent, au nom de leur foi, s’engager, où qu’ils se trouvent, dans le combat pour la justice, la liberté, la tolérance.

La foi musulmane ne peut, en aucun cas, cautionner la passivité et l’insouciance dans un monde où les injustices sociales règnent en maître. Où de façon vertigineuse les prix de tous les produits alimentaires de première nécessité ne cessent d’augmenter. Porter la foi dans ce monde d’uniformisation des cultures et des échanges commerciaux,  c’est s’engager à encourager l’éducation des populations, à lutter contre la faim, la misère, l’analphabétisme, l’illettrisme, le sida, la pauvreté et la paupérisation, le déséquilibre dans le commerce international entre le Nord et le Sud, c’est dénoncer le soutien des Etats occidentaux à nos dictateurs. Porter la foi dans ce monde où les peuples, les civilisations et les religions se rencontrent aussi facilement que d’habitude, c’est s’engager sans condition, corps et âme en vue de Dieu, à appeler au dialogue des peuples, des civilisations, des religions, et à combattre la violence et les excès de toutes sortes, d’où qu’ils viennent. Porter la foi en islam, c’est avoir une vision plurielle et sereine  des pratiques religieuses, c’est secourir les gens en besoin. Dans le Coran, nous relevons :

La bonté pieuse (al-bir-rou) ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelque amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessités, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs… » (2 : 177).

Personne ne pourrait ainsi prétendre vivre correctement sa foi dans un univers où des gens meurent de faim, de soif ou de maladie. La foi, en islam, c’est plus qu’une simple parole de témoignage. Une bonne foi se traduit par la compassion aux souffrances des autres.

SOUMARE Zakaria Demba

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Commentaires (1)

  • sumaarenkunda

    mon frere zakaria tous que tu viens de dire,je tout lit ca été bien conprise, ce que moi j\\\'ai a dire, la soufrance ou autre un bon musulman,ce normal,quand dieu donner la soufrance a un bon musulman se pour te regerder,si tu a de /LIMANE/ ou pas que dieu accepter notre priere,n\\\'enporte ou tu est, il faut toujour appel dieu,que dieu nous facilite la vie,alla ganna haqili sire kini o ya, n\\\'o su murifo ken ganni arijana n\\\'a nyanw\\\'o da, anmiina :cry