Structures et dynamiques familiales en Afrique de l'Ouest

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Structures et dynamiques familiales en Afrique de l'OuestStructures et dynamiques familiales en Afrique de l'Ouest.

 Par Yaya SY.
 
Exemple B:
Mariage et parenté chez les Soninkés : Les Soninkés pratiquent le mariage préférentiel au sein de l’ethnie et/ou le mariage prescriptif au sein de la caste ou l’endogamie de caste comme le font couramment la plupart des ethnies de l’Afrique de l'Ouest, tels que les Peuls, les Ouolofs, les Malinkés et les Bambaras, les Khassonkés, etc.
 
On distingue trois grands groupes matrimoniaux au sein de la société soninkée que nous assimilons à trois castes endogames : les nobles, parmi lesquels nous distinguons : les régnants, les propriétaires de terres (gniignagumu) les marabouts, les mangu (attachés militaires des régnants) ; ensuite nous avons les descendants d’esclaves et les niaxamalani (groupes professionnels). Les Soninkés disent volontiers : "ne peuvent se marier que ceux qui doivent se marier" ; ce "doivent" mérite d’être pris dans le sens de contrainte sociale quasi absolue ; en termes ethnographiques, nous dirons qu’il traduit le caractère prescriptif et exclusif du mariage au sein de chacun des trois grands groupes considérés. A l’intérieur de chacun de ces ensembles, nous avons aussi des mariages préférentiels entre lignages ou catégories de parents, voire des mariages prescriptifs : par exemple, dans le groupe niaxamala ou artisan, nous avons une séparation étanche entre les cordonniers et les autres groupes qui ne peuvent se marier entre eux. La prescription et la préférence peuvent parfois dépendre de l’âge et des antécédents matrimoniaux de l’épouse potentielle (une femme forgeronne déjà mariée, peut se remarier en deuxièmes noces avec un griot, ce qui est impossible pour une jeune fille à cause de « l’interdit du sang versé » de leur alliance mythique.