Aperçu sur le mariage chez les Soninké

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Mon objectif, dans cette réflexion, n’est nullement de faire une étude exhaustive du mariage chez la communauté soninké. Il  s’agit ici, tout simplement, de donner une idée de la manière dont les Soninké célèbrent leur mariage. Ce sujet peut faire l’objet d’une étude scientifique sérieuse et complète pouvant permettre, pour ceux qui désirent approfondir leur connaissance, d’avoir des informations suffisantes et détaillées sur les différentes étapes du mariage soninké.

Le mariage chez la communauté soninké se fait traditionnellement entre membres d’un même clan. Les différentes étapes de ce mariage sont, s’il s’agit d’un garçon et d’une fille qui se marient pour la première fois,  rigoureusement calculées, suivies et traitées par les parents. Le jeune homme qui tombe amoureux d’une jeune fille, qui est dans la plus part des cas sa cousine, en parle à un Niahamala  qui se chargera d’informer les parents de la fille et ceux du jeune garçon.

Une fois que les deux parties sont d’accord, les parents décideront d’informer les autres membres de leurs familles respectives et le marabout du village qui sera chargé de « nouer » le mariage par une cérémonie religieuse où le représentant du jeune garçon, qui peut être son père ou un membre de la famille assisté des témoins,  conclura le mariage avec la bénédiction de l’imam du village. Mais auparavant, une fois que les fiançailles des deux jeunes futurs mariés commencent à s’éventer dans le village par le biais du « téléphone arabe », le jeune homme  peut faire un premier geste, qui témoignera de sa bonne volonté et de sa bonne foi d’épouser la jeune fille  en s’acquittant du « tamma  ».

Ce  tamma est ainsi considéré comme une sorte de « marque » qui fermera la porte à d’autres prétendants. Ce qui revient à dire que le mariage chez les Soninké suit traditionnellement, après l’accord des parents des futurs époux, deux étapes principales. La première étape est l’octroi  du tamma qui est un symbole solide de garantie de la détermination du jeune homme à épouser la jeune fille. La deuxième, elle, est le paiement de la dote, qui peut d’ailleurs se faire à la veille de la célébration du mariage. Cependant, de nos jours, les jeunes générations, sans doute influencées par la scolarisation et le contact de la civilisation occidentale « moderne »,  commencent à remettre en question certaines étapes du mariage soninké.

Ainsi, le mariage « endogène » qui consiste, dans ce contexte, à ne prendre une femme que dans son clan est rigoureusement remis en question. Comme pour toute contestation, il y a toujours des nostalgiques de la tradition. Le plus souvent, les vieux et les jeunes qui n’ont pas été en contact avec le monde occidental, soit par l’école soit par l’immigration, restent fortement attachés aux coutumes traditionnelles du mariage. Tandis que les jeunes qui ont fréquenté l’école ou qui ont été en contact avec le monde européen par le biais de l’immigration protestent contre ces coutumes qu’ils considèrent être dépassées.

Le jour de la célébration du mariage, les jeunes mariés invitent  leurs  « fedalemu  » pour passer la journée ensemble en jouant aux cartes ou en écoutant de la musique. Le mariage, chez les Soninké dure rois jours. A la veille du mariage, le jeune homme se choisit, parmi ses amis  de confiance, quelqu’un qui deviendra son « housmanta ». Le housmanta est en quelque sorte le bras droit du jeune marié. C’est lui qui est chargé d’assister le jeune marié  durant tout le mariage. La jeune fille, elle aussi, prend, parmi ses amies intimes, une fille ou une jeune femme qui jouera presque le même rôle que le housmanta du jeune garçon.

Après les trois jours de festivités, les invités commencent à prendre congé des jeunes mariés. Mais les deux housmanta restent avec ces derniers jusqu’à la sortie de « kerri kompo » (chambre nuptiale) de la jeune mariée, soit une semaine après. Au septième jour donc, les amies de la jeune mariées allaient, ensemble, faire la lessive pour les jeunes époux. Cette lessive collective est une occasion  de présenter en public « les preuves » de la virginité de la jeune fille en exposant le drap blanc sur lequel les mariés ont passé leur première nuit de noce. Mais cette coutume commence  à disparaitre complètement du mariage soninké.

Après la lessive collective susmentionnée,  les parents des deux jeunes mariés se retrouvent pour exposer les habits et autres objets ménagers de la jeune mariée. En milieu soninké, comme dans la plus part des sociétés africaines traditionnelles et modernes, le jeune est tenu à préparer, avant le mariage, une valise pour sa future épouse. De même, les parents de cette dernière prépareront, depuis que leur fille commence à être pubère, leur valise et tous les objets ménagers qui animeront  désormais la vie de la jeune épouse  dans le foyer de son  futur mari.

SOUMARE Zakaria Demba

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Commentaires (1)

  • antile

    moi je suis d\\\'origine al pulaar et je vais bientot epousé si dieu le veux un soninke jaimerais apprendre la langue pour que mes enfants ne soient pas deracinés et comprennent la langue de leur pére