TRANSFERTS DE FONDS DES MIGRANTS SÉNÉGALAIS Les 500 milliards des émigrés intéressent l'Oim

 Imprimer 

L'Organisation internationale pour les migrations (Oim), à travers son programme Migration pour le développement en Afrique appuyé par le gouvernement italien (Mida-Italie-Sénégal), s’est penchée hier, à l’hôtel Novotel, sur « l’optimisation financière des transferts de fonds des migrants sénégalais » estimés officiellement à 500 milliards FCfa en 2006. L’objectif final de l’atelier est d’une part, de mettre en place des stratégies pour une gestion efficace et une meilleure utilisation des fonds transférés par les migrants sénégalais et d’autre part, d’établir des partenariats entre le Sénégal et les pays de destination.

L’importance et la croissance exponentielle des transferts de fonds des expatriés sénégalais dans le développement économique de leur pays n’ont pas laissé indifférente l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). À travers son programme « Migration pour le développement en Afrique » (Mida) soutenu par le gouvernement italien via son ministère des affaires étrangères, l’Oim s’est engagée à trouver des voies et moyens pour une meilleure gestion des fonds transférés par les migrants. Autour du thème « optimisation financière des transferts de fonds des migrants sénégalais, les participants venus d’horizons divers s’attendent, au sortir de leurs assises, à des recommandations concrètes sur les initiatives et stratégies à mettre en place pour une gestion plus efficace des fonds transférés par les émigrés.

Revenant sur le projet Mida et la pertinence du thème, Abye Makonnen, représentant régional de l’Oim-Mrf a estimé que « le projet Mida mis en œuvre depuis 2001 par l’Oim est une stratégie innovante de coopération internationale qui vise à promouvoir et à soutenir l’adoption et l’essai de mécanismes viables et d’offres financières pour canaliser et attirer les remises vers une stratégie de développement local et de réduction de la pauvreté ».

Autrement dit, il a pour objectif de valoriser et de capitaliser les ressources humaines, intellectuelles, techniques financières, les capacités d’investissement…, bref le savoir faire de la diaspora africaine en vue de contribuer au développement socio-économique de leur pays d’origine. Et c’est dans ce cadre que l’Oim a initié depuis janvier 2006 le projet Mida-Italie-Sénégal pour mobiliser les ressources humaines, techniques et financières (avec 500 milliards F Cfa transférés en 2006 selon les estimations officielles) des expatriés sénégalais et renforcer leur rôle d’agents de développement pour leur pays.

Ainsi, autour de trois axes, le projet s’emploie à soutenir les initiatives des entreprises des émigrés au niveau de leurs localités, puis à appuyer les projets de co-développement de leurs associations grâce au soutien de sponsors italiens, enfin à identifier des mécanismes alternatifs et de modèles de systèmes financiers décentralisés (Micro-finance) pour optimiser les importants transferts de fonds.

En effet, le capital financier des migrants marqué par le volume sans cesse croissant des transferts de fonds privés (l’Afrique subsaharienne reçoit cependant seulement 5 % des flux globaux) constitue des ressources considérables, mais malheureusement sous estimées. Alors que leur canalisation correcte, leur valorisation par leur rapatriement pourrait grandement contribuer au développement socio-économique des pays de départ.

Autant de considérations qui feront dire a Mamadou Tine, directeur de cabinet du ministre des sénégalais de l’extérieur que « conformément aux principes édictés par le Dsrp II, la lettre de politique sectorielle a pour objectif de maximiser les effets positifs de la migration sur le développement et à asseoir une politique de partenariat fructueux pour une meilleure implication de nos ressortissants expatriés à l’effort de développement national ».

Les cinq thèmes qui seront débattus, allant des Transferts de fonds et partenariats bancaires » aux « Stratégies et mécanismes financiers pour une meilleure utilisation des transferts de fonds » en passant par « l’Identification et l’analyse des besoins et opportunités d’investissement au Sénégal pour les migrants sénégalais »… devraient permettre participer à réduction des coûts de transferts de fonds pour mieux les valoriser.

Source: Sud-Quotidien