Rouen: les résidents des foyers de travailleurs immigrés veulent conserver leur cuisine collective

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Ils étaient une bonne cinquantaine lundi soir dans la salle de réunion du foyer Stanislas. Les résidents, ainsi que ceux des foyers Moïse et Hadji-Omar, étaient invités par leurs délégués à donner leur avis sur le projet de reconstruction des bâtiments.

Pour ce qui concerne le logement des pensionnaires pendant les travaux, les résidents ont jugé positives les propositions faites par le premier adjoint au maire de Rouen, Yvon Robert.

Pour tous, l'annonce du relogement des pensionnaires en ville ou dans les autres foyers pendant la reconstruction du foyer Stanislas est une bonne chose. Comme celle qui prévoit « pour ce relogement temporaire, la prise en charge par Logiseine ou Rouen Habitat du différentiel de loyers ».

Des écrits, pas des paroles

En revanche, les résidents sont en désaccord complet sur deux sujets bien précis. Après avoir obtenu, non sans mal, l'autorisation de consulter les plans du foyer tel qu'il devrait être reconstruit, ils ont fait observer que « deux points fondamentaux avaient été remis en cause : la conception des salles polyvalentes les rend difficilement utilisables comme salles de prière et la cuisine collective […] apparaît avec une surface réduite et comme une salle de réchauffage ».

Et, plus que les salles de prière semble-t-il, c'est bien le respect du mode vie en collectivité que les résidents souhaitent sauvegarder. Ce qu'ils demandent, c'est une cuisine avec ses marmites, s'inspirant des structures villageoises africaines et non un simple espace de réchauffage. Un endroit qui accueille aussi des gens de l'extérieur, étudiants ou personnes en difficulté. « Cela a permis à ces travailleurs de tenir si longtemps, loin de leurs familles, par la solidarité et le partage », insistait un représentant des pensionnaires, relevant le rôle social des foyers et les liens créés avec les autres habitants ».

Les résidents ont finalement décidé d'aller cet après-midi à la rencontre d'Yvon Robert et de lui demander des engagements écrits sur ces deux sujets.

Un peu étonné de cette mauvaise humeur alors qu'il avait dit aux délégués des résidents qu'il était prêt à les recevoir, le premier adjoint a promis qu'il leur donnera ce soir « des réponses claires ».

Source: Paris-Normandie