L'alphabétisation nous a permis de sortir de l’obscurité

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MME Salimata Diako animatrice au centre Baali xunxarankonpé de Yélimané : "L'alphabétisation nous a permis de sortir de l’obscurité"


Mme Salimata Diako est animatrice dans le centre alpha de Yélimané. Depuis plus d'une dizaine d’années, elle apprend aux femmes à lire, écrire et calculer dans leur langue. Dans l'entretien qui suit, elle nous livre son témoignage sur les bienfaits de l'alphabétisation. Selon elle, l'alphabétisation a permis aux femmes de sortir du trou noir. Cependant, confronté à un problème de manque de matériel didactique qui, à ses dires, décourage certaines femmes à venir apprendre. "Elles trouvent qu'on ne fait que revenir sur les anciens livres", confie t-elle.

La commune rurale de Yélimané est située à quelques 160 km de la ville de Kayes. C'est dans cette localité que le ministre de l'Education de l'Alphabétisation et des Langues Nationales, le Pr Salikou Sanogo, a lancé les activités commémoratives de la journée internationale de l'Alphabétisation qui sera celebrée aujourd'hui 8 septembre par notre pays.
A Yélimané, de  2007 à 2010, plus de soixante cinq centres alpha sont devenus fonctionnels permettant ainsi à 1 256 auditrices de savoir lire, écrire, calculer et d'acquérir des compétences de vie dans les trois langues utilisées, à savoir le Soninké, le Fulfuldé et le Bamanakan.

Dans cette localité, l'alphabétisation est en train de donner du pouvoir aux femmes. Selon les propos de Mme Salimata Diako, l'alphabétisation leur a permis de "sortir de l’obscurité".

Depuis l'ouverture du centre alpha, seul de la localité de Yélimané, plus d'une cinquantaine de femmes savent réellement lire, écrire et compter.

C'est pourquoi, l'animatrice du centre a tenu à lancer un appel à toutes les autres femmes  qui ne sont pas alphabétisées à se joindre à leur cause. Selon elle, c'est de la nécessité de savoir lire, écrire et compter pour mieux gérer leurs vies et surtout parce qu'elles en ont eu ras-le-bol de se faire voler par ceux à qui elles remettaient les recettes de leurs petits commerces, ont décidé de se faire alphabétiser.

Pour répondre à ce besoin légitime, plus de soixante cinq centres  alpha sont devenus fonctionnels afin d'alphabétiser en langue Soninké, le Fulfuldé et le Bamanakan dans tous le cercle de Yélimané. Elle a rappelé que, souvent, certains hommes les raillent mais se découragent vite. Ils ne voient pas la nécessité de s'instruire.

Plus d'une quarantaine de femmes dans le village savent, aujourd'hui, lire, écrire, compter. "Toutes louent les bienfaits de l'alphabétisation. Lorsqu'elles en parlent, c'est avec une certaine  fierté. Pour toutes, l’alphabétisation est la clef qui ouvre les portes de la connaissance et représente une nouvelle chance", c'est du moins  la conviction de Bassa Souko qui a derrière elle plus d'une dizaine d'années d'alphabétisation. Son savoir lui confert déjà un statut : elle est présidente de l'association Bimalperal des femmes de Yélimané qu’elle gère avec fierté.

L'oratrice de renchérir  que le monde tourne vite et que seuls ceux qui peuvent lire pourront s'orienter. Elle est convaincue que "l'alphabétisation doit être une priorité pour toutes les femmes qui ne sont pas allées à l'école, parce que de son avis, on ne peut pas bien s'occuper de son foyer et de l'éducation de ses enfants si on n'est pas instruite". L'alphabétisation des femmes est une belle chose, a-t-elle poursuivi. Par conséquent, tout le monde doit s'alphabétiser. L'important à ses dires est qu'elles apprennent dans leur propre langue.

Ramata TEMBELY

Source : maliweb.net

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Commentaires (1)

  • dab

    Il faut que toute l\\\'Afrique suivent cette exemple, il y a que cette voie qui amène à la vraie liberté, pas la langue des autres, chacun son ancestralité, le reste sert à emprisonner. :(