TOURNOI AJSF : ET DE DEUX POUR BAKEL SARE DEMBA ?

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Et de deux  pour Bakel !

 Le tournoi de foot Soninkara 2017, organisé par l'AJSF ( Association des Jeunes Soninke de France ), s'est terminé ce dimanche 23 juin 2017 au Stade Léo Lagrange de Sarcelles (région parisienne). La finale a opposé l’équipe de Bakel (Sénégal), qui a remporté l’édition 2016, contre celle de Dougué (Sénégal), quart de finaliste de l'édition précédente. La confrontation qui a tenu toutes ses promesses  s’est soldée par la victoire de Bakel à la série de tirs aux buts après un match nul et vierge. Revenons sur la trajectoire singulière de cette belle équipe de Bakel.

 Un parcours inédit

 Aucune équipe n’a, de par le passé, remporté par deux fois consécutives un tournoi de foot organisé par AJSF en France. Eh bien Bakel le réalise aujourd’hui ! C’est un rêve fou, un scénario inédit. Sans nul doute, l’équipe de Bakel est la meilleure de cette édition 2017. Tel un « rouleau compresseur », elle a rasé tout sur son chemin. Tel « l’ouragan Katrina », elle a tout emporté avec elle. Mais ce n’est point une surprise pour les avertis de l’histoire. Pour ceux qui feignent de l’ignorer tout de même, il faut leur rappeler que Bakel n’a fait que réaffirmer sa suprématie sur son arrière-pays, au-delà sur tout Soninkara.

Tout a commencé à la première journée qui a vu Bakel se qualifier, à l’issue des matchs de poule, sans une grande difficulté en balayant d’abord Khoungany (1-0) et en faisant de Bokiladji une bouffée (2-1). Il faut préciser ici que l'équipe de Ballou n'a pas pu prendre part aux confrontations à cause d'un décès d'un membre de leur association. Nous présentons nos condeleances à tout Ballou. Disposant de son ticket de qualification pour les ¼ de finale, Bakel se heurte à une résistante équipe de Bouanze ( Mauritanie ) qui a finalement été puni au dernier quart d’heure du match (2-0).  Après s’être débarrassée de Bouanze, Bakel met une gifle mémorable à Galaade en demi-finale (3-0) et s’offre une finale magique contre Dougué.

Tout s’est achevé à la série des tirs aux buts après un match solide sur le plan tactique contre la craintive équipe de Dougué qui a également raflé tout sur son passage et dont les supporters n’ont cessé de scander, avant l’entame de la finale, qu’ils feront « une promenade de santé au marché de Bakel après avoir fait leurs achats ». Pour les calmer, la réplique n’a pas tardé à surgir du côté des supporters de Bakel. C’est la tonitruante supportrice de Bakel, Fatoumata Cissé, dite « Zize » qui leur rappelle que « s’ils s’aventuraient à venir au marché de Bakel, leur panier sera rempli de piments ». Des éclats de rires s’en suivent à cet échange plein d'humour. Zize a eu raison d’eux car Bakel, avec son ange gardien Birima Konaté, punit Dougué aux tirs aux buts et s’adjuge le trophée. 

 Une finale fermée

Les deux équipes, qui étaient pourtant très offensives tout le long de ce tournant, ont opté pour un système de jeu fermé. En tout cas, c’est l’impression qui s’est dégagée tout au long du match. À la seconde mi-temps, le scénario n’a pas changé et chaque entraîneur craignait de faire des changements de peur que le match ne bascule favorablement pour le camp adverse. Le jeu, par conséquent, a été du début jusqu’à la fin fermé. En dehors de ces facteurs tactique, psychologique et technique, il faut reconnaître aussi que les effets de la fatigue ont pesé sur la performance des joueurs. Tous les matchs à élimination directe ont été joués en une seule journée. A cela, il faudra ajouter l’état calamiteux de la pelouse. Le terrain principal de ce stade de Sarcelles n'offrait pas toutes les conditions pour un beau jeu.D’ailleurs, le meilleur joueur (de Dougé) du tournoi, en a subi les frais. Habitué à marquer au minimum un but par match, il n’a pas pu retrouver le chemin des filets, se plaignant toujours de l’état du terrain.

 Un staff compact

 La solidarité, la générosité et l’engagement ont été observés chez les Bakelois, notamment sur le banc du côté du staff. De l’entraîneur au préparateur physique, tout le monde a mis son grain au moulin pour pousser cette équipe à la victoire. Cette ferveur autour de l'équipe,  constatée déjà l'année dernière, n'a pas dégringolé. Tout le staff était déjà sur place à l'arrivée des premiers joueurs.  Les joueurs ont été assistés sur le terrain comme en dehors du terrain. En d’autres mots, dès qu’un joueur se blesse sur le terrain, comme un seul homme, tout le staff s’en inquiétait. Et cela se lisait sur leur visage. Dès qu’un joueur avait besoin de se déshydrater, sa requête était toute de suite satisfaite. La bonne nourriture est venue complétée tout ce décor. Bref, toutes les stratégies diplomatiques étaient déployées pour calmer les nerfs qui étaient souvent, il faut le reconnaître et en rigoler, tendus.

 Le duo choc Hamza-Mabo

Hamza Diallo, l’entraîneur et Mabo Diallo, l’entraîneur adjoint, ont été les deux généraux de cette équipe de Bakel. Ce qui a été remarquable chez les deux, c’est surtout leur attitude exemple durant tout le tournant. Du début jusqu’à la fin, ils n’ont pas reçus de rappels à l’ordre encore moins essuyé une sanction verbale et ils ont su gérer leurs soldats et les booster vers l’avant. Leur complicité était visible sur tous les coups. Imbus de modestie, ils ont, à chaque match, prêté une oreille attentive à tout le monde de sorte qu’on ignorait même qui était l’entraîneur. Ces deux hommes clés de l'AJBF ( association des Jeunes de Bakel en France ) étaient épaulés par Demba Ba dit, Mamadou Diakho, Hadiyatou Soumaré dit Soum, Diakoye Cisse, Samba Koïta dit Eyo, Abdou Dramé, Habib Drame, Moustapha Drame, Issa Ba,Fatoumata Cissé et Saliou Diallo dit Vieux Salou. Dans le groupe, chacun pouvait se permettre de  faire part de ses suggestions pour le bien de l’équipe mais surtout par rapport à la pertinence du système qui etait mis en place, aux choix tactiques, aux remplacements ; une démarche qui n’a pas été simple. Il est clair que l’esprit collectif  a constitué un atout singulier qui a pu hisser cette équipe de Bakel vers l’avant. Ce fut un duo gagnant.

 Du beau jeu

 L’équipe de Bakel n’a pas seulement gagné la coupe, elle a aussi produit du beau jeu sans doute le meilleur jeu du tournoi. Et les potentiels adversaires s’en rendaient compte à chaque fois. Et l’un des supporters d’une équipe du tournoi ne cesse de répéter que « Bakel n’a pas seulement une équipe mais surtout une équipe nationale ». Ce qui est une preuve à la fois de l’admiration et de la crainte que les autres équipes nourrissaient pour cette belle et magnifique équipe de Bakel. On n’a senti aussi durant ce tournoi, la complicité entre les joueurs. Tous les joueurs, en passant par le duo de feu Moulé-Ousmane Kébé, Pape Souley-  Mamadou, les deux frères Konaté, les soldats du milieu Mamadou, Pape , Ladji Diakité, les défenseurs  Moussa Camara- Youssouf Doucoure , les gardiens du temple Mamadou Doucoure et Birama Konaté,  la fratrie Diarra ( Amara, Waly et Birama )et j’en passe, ont tous répondu présent.   

Une supportrice exceptionnelle

De son  nom de Fatoumata Cissé, on l’appelle communément Zize. Dynamique, désintéressée, déterminée et généreuse, elle a accompagné cette équipe de Bakel depuis plusieurs années. Que cela soit avant, pendant après les matchs de Bakel, Zize a toujours été présente. En dehors du fait qu’elle ait sacrifié son temps et son énergie pour s’occuper de la nourriture, elle a été avec le staff durant les périodes de mi-temps pour apporter son soutien aux joueurs. Elle s’est particulièrement distinguée lors de la finale. Ceux qui assisté au tournoi et notamment sur les gradins du stade Léo Lagrange, ne se sont pas empêchés de remarquer la présence d’une jeune fille parmi les supporters de Bakel. La présence de cette supportrice a non seulement été une source de motivation pour les joueurs mais pour l’ensemble de l’équipe. Qui disait que la présence féminine est capitale dans un sport comme le foot ?

 Le pari de la mobilisation pour les prochaines éditions : 

Durant les deux journées de ce tournant, la mobilisation a toujours été le défaut de Bakel qui a pourtant la meilleure équipe du tournoi. Bakel est une grande ville, et cela doit se voir dans les grands événements. En espérant que les prochaines éditions cette équipe sera portée encore plus haut avec un public venu de partout en France.

Vive Bakel, Vive sooninkara !

Saliou Diallo

Chargé de la communication d’AJBF

Paris 30/07/2017