'Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres' par Yaya Sy

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Yaya SY, l'auteur de "Madi-Kaama Kanouté, philosophe et sage soninké (sa vie et son oeuvre) " vient de publier un nouveau livre intitulé 'Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres' édité par les éditions L'Harmattan.
 
Pourquoi et comment les crimes des déportations esclavagistes massives et des colonisations commis à l’encontre des Nègres, qui durent depuis le VIIe siècle et se poursuivent encore, ont-ils pu être si facilement occultés et oubliés en Afrique, en Orient et en Amérique, tant par les victimes que par les agresseurs ?
 
Au non-initié, cet ouvrage propose quelques repères essentiels à la compréhension des processus de légitimation de cette mise en esclavage et de cette colonisation des Africains au sud du Sahara et ailleurs. Il questionne le spécialiste sur la pertinence de ses problématiques théoriques, de certains de ses choix stratégiques et épistémologiques, sur sa liberté de chercheur et son « idéologie spontanée » de savant.    
 
Il explicite la généalogie et l’enracinement idéologique de l’essentiel de ces légitimations.
 
Dès lors, il devient urgent de démanteler les avatars de ces édifices idéologiques qui aveuglent les consciences et mettent les Nègres en dehors de l’humanité. L’Occident chrétien doit s’extirper de sa « culpabilité rétrospective » et le monde arabo-musulman de son autisme légendaire à propos de leurs dominations impérialistes et esclavagistes sur les Nègres.
 
Tout en reliant le passé et le présent de nos imaginaires, il nous faut pourtant échapper aux pesanteurs de certaines idées du passé, revisiter certains termes comme nigger (Nègre en anglais), abid (esclave en arabe), kuffar (idolâtre), racaille, inassimilables, sauvageons, etc. Une condition sine qua non de la liberté exigée par l’abbé Grégoire, Wilberforce, Césaire, Mandela, Fanon, Cheikh Anta Diop, Sartre, et maintenant Barack Obama…



Yaya SY est arrivé à Paris en 1968. Sensibilisé aux problèmes de ses compatriotes émigrés depuis le lycée à Dakar, il se lance aussitôt dans l’alphabétisation au sein de foyers et dans leurs combats quotidiens tant en France qu’en direction de leurs pays d’origine. Au début des années quatre-vingt, il décide d’entreprendre ses études supérieures. Docteur en anthropologie sociale (Paris V – Panthéon-Sorbonne) et professeur de lettres/histoire, il se consacre depuis plus de vingt ans à l’étude des sociétés esclavagistes en Afrique et à travers le monde.