Tambacounda: 70 villages déclarent avoir abandonné l'excision et les mariages précoces

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Quelque 70 villages de la sous-préfecture de Kéniéba (Tambacounda, est) ont pris l’engagement solennel, dimanche à Gathiary (223 km de Tambacounda) d’abandonner la pratique de l’excision et des mariages dits précoces ou forcés des filles, a constaté un correspondant de l’APS.

La proclamation a été faite lors d’une cérémonie présidée par le préfet de Bakel Amadou Mactar Cissé, en présence de la directrice de la Famille, Ndèye Soukèye Guèye, ainsi d’une délégation mauritanienne conduite par Aida Niang, directrice adjointe de la promotion féminine et genre de la République islamique de Mauritanie.

Le préfet du département de Bakel, dont relève Kéniéba, a souligné la présence de la Mauritanie comme étant un "symbole fort" qui s’inscrit dans l’intégration des peuples.

M. Cissé a dit avoir pris acte de cette déclaration qui doit "se traduire dans la pratique quotidienne de ces communautés" pular, soninké et mandingue. "D’autres projets viendront pour vous soutenir, afin d’améliorer vos conditions de vie", leur a-t-il promis.

"L’option que vous venez de prendre peut être considérée comme un engagement ferme et communautaire à assurer une tolérance zéro pour l’excision", a pour sa part indiqué la directrice de la Famille, Ndèye Soukèye Guèye, pour qui, leur choix "restera gravé dans l’histoire de Gathiary".

Estimant que les populations de Gathiary sont devenues, à travers cette déclaration, des ‘’exemples’’ d’un processus d’abandon de l’excision, elle a ajouté que leur décision ‘’milite en faveur de l’abandon de l’excision (et) va amoindrir les conséquences sanitaires, psychologiques, sociales et économiques’’ de cette pratique dans la localité.

La déclaration d’abandon de l’excision de Gathiary est le ‘’fruit de la mise en œuvre d’un programme d’éducation de base de l’ONG TOSTAN, en partenariat avec l’UNICEF/UNFPA, depuis un an auprès des communautés soninké, pulaar et mandinka’’, a expliqué, le coordonnateur régional de cette ONG, Thierno Diallo.

Selon lui, les activités de mobilisation sociale, faites de campagnes de sensibilisation, de rencontres inter-villageoises et d’émissions radios diffusées de façon hebdomadaire sur les droits humains, ont ‘’contribué à l’engagement ferme de ces communautés qui ont renoncé définitivement aux pratiques néfastes à la santé des filles et des femmes violant ainsi leurs droits fondamentaux’’.

BC/ADI/AD, A.P.S. (Agence de Presse Sénégalaise)