Sit-in des étudiants négro-mauritaniens à Nouakchott

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Ambiance particulière, mardi sur le campus universitaire de la capitale mauritanienne. Plus d’une centaine d’étudiants négro-mauritaniens ont organisé un sit-in sous haute surveillance policière pour protester contre « l’arabisation complète » de leur pays.

« Non à l’arabisation complète », « Non à la discrimination », « Nous sommes tous égaux »… scandaient les manifestants hostiles à la politique du Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf et de sa ministre de la Culture. En effet, le 6 mars dernier, Mint Boida, ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports affirmait lors de la célébration de la journée de la langue arabe que la « civilisation mauritanienne est arabo-islamique ».

Une déclaration qui a suscité le courroux des négro-mauritaniens. Beaucoup ont également demandé sa démission.

« La discrimination commence souvent avec ces discours d’arabisation complète qui ferment les yeux sur le caractère africain de la civilisation mauritanienne. Nous ne voulons surtout pas que la Mauritanie vive la situation des autres pays qui se sont lancés sur cette voie », explique à AfriSCOOP, jeune étudiant sous couvert de l’anonymat.
« Nous ne sommes pas contre l’arabe en tant que langue officielle de par la Constitution, mais nous sommes contre son instrumentalisation en moyen d’exclusion et sommes inquiets pour l’avenir des étudiants formés en français aussi bien maures que négro-mauritaniens » a dit à renchérit l’un des porte-parole des manifestants.

Indépendante depuis le 28 novembre 1960, la Mauritanie est confrontée à la diversité de sa population composée d’arabo-berbères et de négro-mauritaniens. Ces derniers sont particulièrement sujets à la ségrégation raciale et à la discrimination. En 1983, une loi domaniale du gouvernement les a spoliés de leurs terres.

Africascop