Sénégal: Elections présidentielles: WADE: Chronique d'une victoire annoncée

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Contribution de ALY CISSOKHO.
Ah l'onde de choc, le Tsunami de la Coalition Sopi 2007 n'a pas fait de cadeaux, tout a été raflé, exceptionnellement Thiès, le fief de Idy s'est rebiffé! Chacun y va selon son entendement, achat des consciences, fraudes, affection pour la personne de Wade, recours aux services mystiques des marabouts, des Saltigués, des Dogons et quoi d'autres!

Mais, les gens semblent occulter que depuis l'accession de Wade au pouvoir en 2000, le PDS n'a jamais cessé d'être en campagne électorale, un travail en profondeur de conquête de l'électorat sénégalais, surtout des masses paysannes. L'on a assisté un peu partout, même dans les coins les plus reculés, à la mise en place des cellules du parti, lesquelles abattent un travail de terrain sans égale mesure par rapport aux autres partis politiques.

Quel parti politique a su assuré une animation à la base voire dans son fief, y’a t’il une maison du parti, un comité d’organisation ou de sensibilisation, par exemple de la LD/MPT à Bakel pour mener une vie politique dans la commune et environs ? Des visites de courtoisie régulières, des réalisations concrètes ou positionnement politiques sont-elles faites par le leader de la LD/MPT dans le Gajaaga. Il ne s’agit plus de se réclamer d’une zone à prédominance Soninké, ou autre pour s’attendre s’arroger les voix de cette zone, il faut satisfaire certaines préoccupations des populations. Comment ? Pour un homme qui ambitionne de diriger un pays la question n’est pas difficile à élucider.

Elections présidentielles 2007: Les résultats

Avec Wade, le PDS, ses alliances, tout est prétexte pour que la masse populaire batte le macadam : inauguration, lancement de chantiers, rencontres ou visites d’une personnalité, rien ne se fait sans une mobilisation des militants du PDS, de ses sympathisants et alliés, sans une médiatisation outrancière de l’événement.

Wade, à l’approche des élections, tout comme aux premières années de son septennat s’est vivement employé à inaugurer, rappelez-vous, «travailler, encore travailler, toujours travailler, inaugurer, encore inaugurer toujours inaugurer » des slogans qui n’ont pas manqué de faire des taches d’huile et repris par certains artistes musiciens. En plus, même si le bilan reste mitigé, que des réserves soient faites quant à la gestion des deniers publics, les tentatives de réalisation effectuées par Wade comparées aux plus de 40 années caduques de dirigisme socialiste, ont fini par orienter la grande masse de l’électorat sénégalais .

Pour rappels, le tronçon Ourossogui-Bakel-Tambacounda, le pont de Waoundé, de Médina Ndiathbé, les travaux et chantiers pour l’amélioration de la mobilité urbaine à Dakar, les avancés dans la crise Casamançaise etc….Je ne suis point entrain de faire l’apologie de Wade, encore moins du PDS, mais je voudrais simplement attirer l’attention que la lecture des scores effectués par Wade doit tenir compte de ces éléments évoqués.

En plus, l’on a vu la participation des corps militaires et para-militaires au scrutin, chose première au Sénégal. L’amélioration de leurs cadres de travail, de vie (équipements militaires, réajustement des salaires, etc..), tout laisse penser que ces derniers ont voté pour Wade.

A l'étranger, les suffrages ont été largement à la faveur de Wade, qui durant son septennat s'est donné les moyens d'y soigner son image et d'accroître sa popularité au sein de la communauté sénégalaise d'une part, avec la création des sections PDS, des mouvements de soutiens (Italie, France, Usa..) et d'autre part, au niveau de la communauté internationale(prix, déclaration fracassante...), orientation politique générale (Plan Oméga, Wade formula...), toute chose concourant à happer la sympathie donc à voter pour sa personne.

L’on ne peut pas dire que le scrutin n’est pas entaché d’irrégularités, de fraudes mais, tout le monde admet que le peuple sénégalais a fait son choix, renouvelé sa confiance en Abdoulaye Wade, à qui il appartient aujourd’hui de ne pas décevoir, de sortir du Sénégal de la crise.

Par ALY CISSOKHO