Qui sème le vent récolte la tempête

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Mamadou Tandja
Dix ans à la tête du Niger, on était en droit d’attendre de ce pays son ancrage dans la démocratie. Surtout après son discours prononcé devant son homologue français qui est son nawlé. Mais c’était sans compter avec ce goût démesuré du pouvoir qui, comme un breuvage qui ne désaltère point, fait que plus on en boit, plus on a encore envie d’en boire. En dissolvant l’Assemblée nationale de même que la Cour constitutionnelle et en organisant une parodie d’élections, le président Tandja creusait sa tombe sans le savoir. La cascade de manifestations qui suivirent, devait amener l’armée dans un pays habitué à des coups d’Etat à prendre ses responsabilités. Heureusement qu’aux dernières nouvelles, tous les membres du gouvernement ont été libérés et le président Tandja - paraît-il - serait détenu dans d’excellentes conditions. C’est le moins qu’on puisse souhaiter à ce brillant militaire que je connais depuis 1977 et dont les origines remontent à l’ethnie soninké à laquelle j’appartiens.
Pour ce qui est de la Guinée, j’avais, dans un article précédent, dit haut et fort que le militaire doit rester au service du civil. Il est dommage que ce garçon à la fleur de l’âge dont on ne sait pas son degré d’implication dans les événements du 28 septembre, fasse les frais d’une balle tirée par son aide de camp. Il faut que la démocratie élise domicile définitivement en Afrique. Cela n’a de sens que si celle-ci est respectée, ce qui suppose l’organisation d’élections libres et transparentes - les deux concepts ne se confondant pas avec la légalité.

Invoquons le bon Dieu pour qu’il mette notre pays à l’abri de ces turbulences qui, ailleurs, ont ébranlé les fondements de bien d’Etats. Car les Tandja ne se comptent pas qu’au Niger.

Yalla rek mo xam

El Hadj Babacar KEBE

Source : Walf.sn