Politique : «Les cadres de Bakel attendent toujours d’être appelés à la gestion de l’Etat»

 Imprimer 

Image
S’il y a une région qui attend toujours d’être servie à la table, c’est Tambacounda. Même s’il n’en fait pas une exigence, le coordonnateur de la convergence des cadres républicains de cette région souhaite que Macky Sall appelle les fils de Bakel aux affaires  Cet expert-comptable et membre de l’Onecca est convaincu que la confiance entre le peuple et Macky Sall est intacte, malgré ce que veut faire croire le Pds.

Wal fadjri : L’Apr tarde à aller vers une structuration. Cela ne vous inquiète-t-il pas en tant que cadre du parti ?
Hamidou DIALLO : L’Alliance pour la République (Apr) n’est pas structurée comme les autres partis. Elle fait certes partie des derniers nés en matière de formation politique au sein de notre pays, mais c’est un parti qui a eu la chance d’être très tôt propulsé aux hautes sphères de l’Etat par une coalition de partis de telle sorte qu’il est difficile aujourd’hui, compte tenu des échéances qui s’échelonnent depuis l’accession du président Macky Sall à la magistrature suprême, de parler d’une structuration de parti. Il est certes difficile de situer les gens dans le parti, mais il convient de souligner que l’Apr est actuellement un grand parti (…) Aujourd’hui la cellule des cadres de l’Apr  est  la structure vivante du parti parce que bien animée par ses membres et bien organisée. C’est peut-être la seule structure qui dispose d’un siège.


Etes-vous de ceux qui pensent que la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar doit être dissoute car ayant accompli sa mission ?

Je ne peux me prononcer sur le choix de la conservation de la coalition Benno Bokk Yakkar. Avec les élections locales, chaque localité sera obligée de se définir en fonction de ses potentialités et des démarches à entreprendre pour gagner ces élections. A Bakel nous n’avons pas de doutes que nous pourrions aller en coalition pour ces joutes. Actuellement, on ne peut rien  dire encore parce que les dés ne sont pas encore jetés.

Par exemple, pour le département de Bakel nous avons confiance en nos forces pour remporter ces élections sans la coalition Benno Bokk Yaakaar. En effet, les responsables à la base sont en train de travailler et de mener un boulot extrêmement impressionnant pour la massification du parti bien que les moyens fassent défaut. Depuis l’accession du président Macky Sall à la magistrature suprême, les cadres de l’Apr attendent à être intégrés dans la gestion du pays. Aucun cadre de Bakel n’est encore nommé à un poste de responsabilité. Et cette situation n’empêche pas à ces responsables de continuer à travailler comme avant. Comme nous le savons tous, la ville de Tamba a été la deuxième ville à avoir élu le président Macky Sall au premier tour de la présidentielle.

Les déclarations de certains membres de la coalition ne risquent-elles pas de mettre en péril l’unité et la cohésion au sein de Benno Bokk Yaakaar ?

Absolument ! Mais ça ne peut plus continuer. Nous sommes devant des échéances et j’estime que l’on doit privilégier le travail plutôt que le bavardage inutile.      La coalition Benno Bokk Yakkar a besoin d’être gérée dans la sérénité. On entend des déclarations de gauche à droite par certains responsables et cela n’arrangent pas les choses (…) Ce n’est pas par des querelles par voie de presse que nous allons réussir.

Qu’est ce qui, selon  vous, justifie le malaise au sein de la coalition Macky2012 qui ne cesse de s’amplifier ?

C’est avec la coalition Macky2012 que le président Macky Sall a traversé le 1er tour de la présidentielle. Il aura fallu par la suite la création de la coalition Benno Bokk Yaakaar pour que le président brigue le suffrage des Sénégalais au 2ème tour de la présidentielle. C’est donc de bonne guerre que  les membres de la coalition Macky2012 réclament des postes ou se sentent un peu frustrés car ils ont été à la pointe du combat avant tout le monde. Cette coalition a besoin, pour continuer d’exister, d’occuper des postes de responsabilité dans le gouvernement. Macky Sall est en train de chercher des hommes de valeurs et des compétences pour pouvoir réaliser son programme yonnu Yokkuté.

Des voix s’élèvent de plus en plus pour dire que les choses ne bougent pas encore dans le pays. Avez-vous fait le même constat ?

Dire que rien ne marche, serait faire un réquisitoire sévère contre le président Macky Sall et son gouvernement. Il y a un an que l’Apr a accédé au pouvoir et beaucoup de choses se sont passées depuis la prise du pouvoir. Au fait, lorsqu’on arrive au pouvoir il y a d’abord un préalable à poser avant de se mettre à la gestion proprement dite. Le président est en train de réaliser ce préalable. Il fallait d’abord renforcer les institutions pour les rendre encore plus fortes. La deuxième chose c’était d’aller en combat contre la hausse des prix des denrées de première nécessité. Le président Macky Sall a posé des actes qui ont produit des résultats parce qu’aujourd’hui beaucoup d’efforts ont été faits. Le prix du riz parfumé qui était à 600 frs est ramené à 450 frs. Ce qui est un pas important. La vignette a disparu de la circulation. Le   carburant est maintenu au même prix depuis plus de 3 mois. Des réalisations importantes sont en train d’être faites même si certains Sénégalais restent insensibles à cette situation.  C’est leur droit le plus absolu. Le président le sait et il est en train de tout faire pour que  les choses aillent mieux pour le bonheur de tous les Sénégalais.

Et que faire pour que les choses aillent mieux comme vous le dites ?

Pour que les choses aillent mieux, il faut qu’il y ait un gouvernement fort et uni. Un président de la République dont les intentions sont claires. Il n’y a pas de doutes, les Sénégalais  savent tous où le président Macky Sall veut les mener : le Yonnu Yokkuté ou la voie du développement.  Les Sénégalais  ont manifesté leurs envies de suivre le président Sall dans cette voie. La confiance entre le peuple et son président est là, tout ce qui reste, c’est de se mettre au travail. Le président est en train de trouver les moyens et les meilleurs hommes pour les mettre aux places qu’il faut.

La colère des marchands ambulants, subséquente à leur  déguerpissement du centre ville et en banlieue,  ne risque-t-elle pas de compliquer la tâche à Macky Sall ?

Les marchands ambulants sont des Sénégalais comme nous tous. La gestion de ces marchands ambulants constitue un problème difficile et sérieux. Ce sont des personnes qui nourrissent des bouches mais force est de reconnaître que  le Sénégal a besoin d’être organisé et d’être bien géré. On ne peut pas se permettre de venir planter une table en toute illégalité devant la porte d’un commerçant qui est dans tous ses droits. Ce n’est pas normal. On ne peut pas continuer à travailler dans l’indiscipline. Il faut que chacun retrouve sa place. Un ambulant, c’est une personne qui se déplace avec ses marchandises. Ces commerçants qui veulent se sédentariser ne sont plus des ambulants.  Dans cette affaire, tout le monde reconnaît que le maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall est en train de tout faire pour leur trouver des sites adéquats pour qu’ils travailler tranquillement afin de mener leur vie. Il faut que les gens se fassent confiance entre eux. Que chacun respecte l’autre pour que les choses puissent avancer. C’est important pour l’avenir du pays.

N’est-ce pas par peur de voir le Pds profiter de cette colère des marchands ambulants que l’autorisation de marcher leur est souvent refusée ?

Le Pds n’existe plus. Il n’existe que dans la tête de ces quelques personnes qui sont en train de gesticuler à gauche et à droite. Le Pds est mort et ils le savaient. Il  est mort le jour où ils ont dit : «si nous perdons les élections nous irons tous en prison… ». Ce qui se passe aujourd’hui ne doit surprendre personne. Cette recherche des fonds volés à l’Etat du Sénégal fait partie de la demande sociale. Ce sont les Sénégalais qui ont demandé à ce que ces fonds leur reviennent. Et, le président Macky Sall ne fait que travailler dans ce sens-là pour le rapatriement de ces fonds.Donc encore une fois,  pour l’Apr, le Pds n’existe que de nom. Nous avons d’autres problèmes à gérer (…) Vous avez vu vous-même. Quant à leurs manifestations, il faut savoir que le Pds cherche le sabotage et nous n’allons pas les laisser instaurer le désordre dans ce pays. S’ils sont dans l’opposition, ils n’ont qu’à s’opposer et nous laisser travailler pour le bien du pays. Me Wade a interdit souvent des marches organisées par l’opposition. Même les rassemblements, il les  interdisait. A chaque fois que le préfet juge que la marche peut dégénérer, il prend ses responsabilités.

Certains ont du mal à constater la rupture prônée par le nouveau pouvoir?

Il y a bel et bien rupture. Rupture dans la manière de gérer l’Etat mais  également dans la gestion des dossiers avec la transparence qui est instaurée en règle. Il y a rupture dans le respect que les dirigeants vouent aux Sénégalais. Les nouveaux dirigeants ne sont plus arrogants comme c’était dans le cas sous le régime de Me Wade.



Propos recueillis par Magib GAYE / Walf-groupe.com /