NEGLIGEANCE A L'HOPITAL DE RUFISQUE: Les gynécologues oublient le coton dans le ventre de l’opérée

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Après l’affaire de détournement et l’arrestation de Serigne Guèye, président du comité de santé de l’hôpital Youssou Mbargane Diop, une autre affaire défraie la chronique dans cet établissement hospitalier de la ville de Rufisque. En effet, les gynécologues ont oublié dans le ventre d’une jeune fille du coton. Un mois après, la plaie s’est infectée alors qu’à la structure sanitaire, on continue de réclamer une forte somme à la victime.

 Maty Ndome, 18 ans, célibataire, habitant le quartier Darou Salam 6, à Ben Barack (dans la banlieue dakaroise), n’oubliera pas de sitôt sa grossesse. Alors qu’elle était à terme, elle a été évacuée au centre de santé Mtoa pour y accoucher. Après consultation, la sage-femme qui s’attend à des complications, l’évacue au centre de santé Youssou Mbargane Diop de Rufisque

 D’abord, parce que Youssou Mbargane est plus proche de la banlieue pendant les heures de pointe et dispose d’un plateau technique aussi relevé que celui de certains hôpitaux de Dakar. Il s’y ajoute qu’à la fermeture de la maternité de l’hôpital Aristide Le Dantec, plusieurs gynécologues ont été orientés vers Rufisque.
La jeune fille est alors évacuée à Rufisque où l’équipe médicale décide de lui faire subire une césarienne. Ses parents déboursent 90 000 francs, somme exigée par la structure sanitaire, pour subir l’opération. Malheureusement pour Maty Ndome, le bébé décède avant l’accouchement. Après les soins, elle regagne la maison familiale. Et c’est depuis ce jour que débutent ses malheurs. Une vive douleur persistante l’empêche de dormir. Toutes les nuits, elle gémit, hurle même en se tordant de douleurs. Ses parents ne comprennent pas comment une fille qui vient d’accoucher peut-elle ressentir des douleurs aussi vives au ventre. Après vingt longues nuits passées dans la douleur la plus atroce, la jeune fille, désespérée, demande à ses parents de la ramener à Youssou Mbargane.

Sur place, malgré toutes ses explications, Maty a encore dû débourser une forte somme pour une consultation qui a révélé qu’elle souffre d’une infection. Un corps étranger a déposé par inadvertance dans son ventre lors de son opération. C’est ainsi que la décision est prise de la faire passer à nouveau sur la table d’opération. Mais elle a dû à nouveau payer pour subir cette deuxième césarienne qui a permis aux médecins d’ôter le coton de son ventre. Mais puisqu’un malheur ne vient jamais seul, les gynécologues laissent béante la plaie de Maty sans la coudre et lui demande de revenir pour les pansements dont chaque séance sera payante, comme si la jeune fille est responsable de ce qui lui est arrivé. C’est par un car ‘Ndiaga Ndiaye’, avec une plaie ouverte, qu’elle regagnera son domicile et se rend régulièrement à l’hôpital Youssou Mbargane pour ses soins. Après un mois de va-et-vient, ses parents décident de se confier à la presse afin que l’hôpital Youssou Mbargane qui est responsable de tous les malheurs de la jeune fille, la prenne entièrement en charge.

Hier, ses parents ont annoncé qu’une odeur nauséabonde commence à se dégager de sa plaie. ‘Nous avons peur, car nous ne savons pas si la plaie va guérir. Nous avons perdu tout espoir. Mais ce que nous voulons c’est que l’hôpital ne nous demande plus de payer. Qu’il s’en charge, nous n‘en pouvons plus’, lance le père de la victime.

Du côté de Yousou Mbargane, le médecin chef, sans doute occupé par l’affaire de détournement qui y défraie la chronique, ne semble pas être au courant des faits. ’Je demanderai à la sage-femme de la prendre entièrement en charge’, a-t-elle dit. En attendant, Maty souffre toujours de ses douleurs au ventre sans aucune aide, alors que ses bourreaux circulent librement.

Source: Walfadjri